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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Transformers : L'Age De L'Extinction

Quatrième aventure cinématographique des célèbres jouets d'Hasbro, Transformers : L'Age De L'Extinction se veut comme l'épisode du renouveau avec l'arrivée de Mark Wahlberg et des Dino-robots. Un spectacle encore plus fou.

Il est vrai que l'on peut se demander si un nouvel épisode était bien nécessaire. Enfin, surtout pour le public. Après tout, cela faisait déjà deux films que la franchise ne semblait plus rien avoir à raconter et l'on sentait poindre une certaine lassitude de la part d'un casting en roue libre. La saga ne s'est jamais démarquée par ses scenarii, et dès le second opus l'on avait à faire à une redite survitaminée de la première histoire. En gros, les gentils robots se battent contre les méchants robots et doivent toujours prendre le contrôle d'un objet aux pouvoirs magiques. A chaque épisode les enjeux augmentent d'un cran, mais la structure scénaristique reste systématiquement la même.

Ce n'est pas ce Transformers : L'Age De L'Extinction qui dérogera à cette règle. La petite différence, la petite bouffée d'air frais, la particularité, provient ainsi cette fois-ci du premier changement de casting de la franchise. Shia Labeouf se voit donc remplacé par Mark Wahlberg dans le rôle du héros, avec pour conséquence un personnage plus à même de s'investir physiquement dans le combat que mènent les fameux Autobots contre les Decepticons. En revanche, côté caractérisation, l'inventeur qu'incarne Mark Wahlberg ne paraît pas plus sage et adulte que ne l'était l'étudiant joué par Shia Labeouf. A ses côtés, Nicola Peltz se voit affublée du double rôle de fille du personnage principal/Bimbo traditionnelle du cinéma de Bay. Si cette dernière a le droit à sa romance avec le troisième larron en tête d'affiche du film, c'est dans sa relation avec son père surprotecteur que réside le principal attrait du récit. En effet, le duo s'avère plutôt attachant et l'humour si lourd et vulgaire des deux derniers épisodes semble avoir disparu au profit d'une forme plus enfantine de ressort comique. Pendant la première heure, l'on se dit que ce nouveau film n'est pas la déception attendue. Que finalement la saga pourrait être relancée sur de bons rails. Que l'arrivée de Mark Wahlberg fait un bien fou à la franchise. Que l'on pourrait enfin avoir un film du niveau qualitatif du premier (si si !). C'est sans compter les presque deux heures restantes, accumulant les travers inhérents au cinéma de Bay en général et des Transformers en particulier. C'est simple : la moindre séquence d'action devient incompréhensible dès lors qu'elle fait intervenir deux robots se fightant dans le cadre. C'est exagéré, certes, le fait est que malgré leur qualité technique proprement hallucinante, il est très difficile de ne pas se sentir dépassé devant cette débauche d'effets numériques et pyrotechniques, assez impressionnants de maîtrise. Car cette fois, Michael Bay (mais allez, c'est aussi pour cela qu'on l'apprécie)  n'y est pas allé avec le dos de la cuillère, et s'est clairement fait plaisir dans le climax du film. Vous aimiez les robots qui se pètent la gueule entre eux ? Attendez de voir ce qu'il vous a préparé dans ce quatrième épisode ! Car dans Transformers : L'Age De L'Extinction, il n'y a pas que des robots. Il y a aussi des dinosaures et des aliens… et des robots-aliens et des dinosaures-robots aliens. Sans compter les variations du genre : robot samouraï ou hyène-robot. Les fans vont être contents : voir Optimus Prime une épée à la main, sur le dos d'un dinosaure-robot géant qui rugit, affronter un vaisseau alien qui balance un bateau en plein centre-ville de Pékin, ça tient juste du délire (débile) pur. Si seulement on comprenait ce qu'il se passait à l'écran ! Car le gros défaut du film reste sans aucun doute ce trop-plein, cette sorte de surenchère qui finit par lasser le public, faute de pouvoir suivre réellement ce qu'il nous est montré.

L'autre réserve que l'on pourra émettre (sans que cela ne gêne pour autant) concerne le placement produit. On rit énormément lorsque l'on voit un Mark Wahlberg passablement énervé se décapsuler une bière comme dans n'importe quel spot de pub. On s'amuse de la référence à My Little Poney (il y en avait déjà un dans le premier épisode d'ailleurs). Mais plus le film avance plus on a la sensation de ne voir que ça. Peut-être parce que le public devient de plus en plus blasé devant ce qu'il se passe au premier plan, toujours est-il que l'attention se porte énormément sur les différentes marques mises en avant. En l'état, malgré ses énormes défauts, sa surenchère, sa durée, son rythme (un gros creux en plein milieu du long-métrage), ce Transformers se révèle sympathique. Complètement crétin, mais amusant. Michael Bay arrive à son paroxysme avec cette histoire d'une débilité effarante, mais donne aux spectateurs ce pourquoi ils ont payé leur place, un énorme divertissement qui repousse souvent les limites du bon goût.

On apprécie le casting, notamment Mark Wahlberg qui rendrait n'importe quel nanard un minimum cool et Stanley Tucci en roue libre mais toujours bon. Le film n'arrive pas à égaler l'épisode d'origine, mais surpasse aisément ses suites.

Tellement délirant que ça en devient réjouissant.

 

Titre original

Transformers : Age Of Extinction

Mise en scène 

Michael Bay

Date de sortie

16/07/14 avec Paramoun

Scénario 

Ehren Kruger

Distribution 

Mark Wahlberg, Stanley Tucci & Nicola Peltz

Photographie

Amir Mokri

Musique

Steve Jablonsky

Support & durée

2.35 : 1 / 165 minutes

 

Synopsis : Quatre ans après les événements mouvementés de "Transformers : La Face cachée de la Lune", un groupe de puissants scientifiques cherchent à repousser, via des Transformers, les limites de la technologie.
Au même moment, un père de famille texan, Cade Yeager, découvre un vieux camion qui n’est autre qu’Optimus Prime. Cette découverte va lui attirer les foudres d’un certain Savoy, dont le but est d’éliminer les Transformers. Pendant ce temps, le combat entre les Autobots et les Décepticons refait surface…

 

 

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