Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
All About Albert : Le sujet n'est pas nouveau, certes, mais la somme des talents réunis pour le transposer à l'image fait la différence. All About Albert, sans être follement original, procure son lot de savoureux moments de comédie, portés par un trio d'acteurs parfaitement dirigé.
Le film de la réalisatrice de Friends With Money, Nicole Holofcener, a des allures de comédie à la Woody Allen. Un scénario tout sauf transcendant construit autour d'un « simple » quiproquo, mis en valeur par l'excellente performance du casting. Car la force de cet All About Albert réside dans sa crédibilité, dans le naturel dont fait preuve le trio d'acteurs principaux. Il y a une véritable alchimie entre James Gandolfini (le regretté acteur des Sopranos, ici à contre-emploi et bluffant de charisme, est nommé dans la catégorie de la meilleure prestation aux Independent Spirit Awards et aux Screen Actors Guild Awards), Julia Louis-Dreyfus (très rare sur grand écran, nommée aux Golden Globes) et Catherine Keener, et le long-métrage tient principalement sur leurs échanges (on notera au passage la grande qualité des dialogues de la réalisatrice/scénariste).
Evitant avec brio la caricature et la surenchère de gags, le film sonne constamment juste et surtout « moderne » (la réalisatrice a travaillé sur quelques saisons de Sex & The City). Les rapports qu'entretiennent les protagonistes (relations de couples, relations parents/enfants) sont confondants de réalisme. Cette recherche d'authenticité se traduit par une caractérisation poussée, la réalisatrice agrémentant ses personnages de quelques petits défauts bienvenus. La mise en scène souligne parfaitement les errances émotionnelles d'un couple qui se cherche, usant habilement de répétitions pour mieux appréhender les changements d'habitudes inhérents à cette nouvelle situation. On rit beaucoup, on y trouve également une sorte de réconfort dans l'étrange familiarité apparente de la représentation de cette middle class américaine.
Une agréable comédie romantique parfois grinçante mais constamment tendre dans sa compréhension des interactions sociales contemporaines.
Vivement recommandé !
Ma note (sur 5) : |
4 |
Titre original |
Enough Said |
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Mise en scène |
Nicole Holofcener |
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Date de sortie France |
26 mars 2014 |
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Scénario |
Nicole Holofcener |
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Distribution |
James Gandolfini, Julia Louis-Dreyfus, Toni Collette & Catherine Keener |
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Photographie |
Xavier Pérez Grobet |
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Musique |
Marcelo Zarvos |
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Support & durée |
35 mm ; 2.35 :1 / 111 min |
Synopsis : Mère divorcée, Eva se passionne pour son métier de masseuse. Très attachée à sa fille, elle redoute le jour – désormais imminent – où celle-ci va quitter la maison pour aller à l'université. A l’occasion d’une soirée, elle rencontre Albert, un homme doux, drôle et attachant qui partage les mêmes appréhensions qu'elle. Tandis qu'ils s'éprennent l'un de l'autre, Eva devient l’amie et confidente de Marianne, une nouvelle cliente, ravissante poète qui semblerait parfaite si seulement elle n’avait pas un énorme défaut : dénigrer sans cesse son ex-mari. Soudain Eva en vient à douter de sa propre relation avec Albert qu’elle fréquente depuis peu.