Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Une chronique de Nico
Ce mois-ci, l'actualité est chargée en sorties vidéo.
Les deux premiers Toy Story sont sortis en HD, un événement quand on sait que ce sont probablement les films les plus emblématiques de Pixar. Une sortie à ne pas rater évidemment quand on est fan.
Plusieurs tests viennent de faire leur apparition sur le net et je dois dire que je suis très loin de partager l'enthousiasme "technique" de ces derniers.
Je vais vous expliquer et regrouper mes impressions des deux films.
Tout d'abord, je ne m'étendrai pas sur le packaging (moyen sur les éditions DVD ou blu-ray seules, plus réussi pour les éditions regroupant DVD ET bluray), ni sur les menus (magnifiques).
Je ne parlerai que de l'image et du son.
Image :
Commençons par l'image du premier film.
Et c'est là que mon avis diverge légèrement des critiques dithyrambiques des autres tests.
Si l'ensemble s'avère comme toujours chez le studio d'une beauté saisissante, avec des couleurs absolument prodigieuses et une luminosité incroyable, il n'en est pas de même pour la fluidité et la compression.
- Le travelling démarrant le film, à savoir celui qui passe sur la ville "Far West" cartonnée, est perturbé par d'infimes saccades. Un peu d'aliasing également.
- De petits points blancs viennent quasiment TOUT le long du film, et gâchent le spectacle.
Je ne sais absolument pas à quoi c'est lié.
J'ai de suite comparé l'image du blu-ray avec l'image de la première édition DVD. Et ces points blancs sont également de la partie. Ils sont moins visibles cependant.
Regardez les images tirées du DVD qui illustrent ce test.
Donc c'est un défaut, certes présent sur toutes les versions de ce film, mais qui aurait pu être corrigé.
De ce fait, la qualité de ce blu-ray est selon moi en deçà de ce à quoi on pouvait s'attendre, surtout pour un Pixar.
Quelques timings :
- la roue du camion derrière Woody lorsqu'il est à la station service : petits points blancs "bizarres" à 31mn15 (derrière Woody se relevant), 32mn17 (la roue côté droit et haut de l'image, premier sillon du pneu), 32mn22 (toujours cette roue, regardez le premier sillon, lorsque la caméra fait le travelling) ;
- idem lors de mouvements très rapides (Sid qui tape sur le jeu des aliens avec le marteau) 38mn5 environ ;
- la corde vocale tirée par la rambarde chez Sid (petits points également) à 45mn56 ;
- les feuilles que pousse Woody dans le jardin chez Sid (petits points blancs dessus) 1h04mn50s (les feuilles en bas à gauche et à droite) ;
- le chapeau de Woody dans le premier plan où on le voit rentrer dans la fusée des aliens à 37mn44.
L'image du deuxième film est splendide. Un vrai travail sur les lumières. Immanquable.
Son :
Le mixage du premier Toy Story m'a franchement épaté et surtout vraiment étonné : une présence des surrounds et de basses incroyables. Quelques scènes :
- le réveil des jouets avec la voiture qui traverse l'espace sonore d'une précision remarquable,
- la première apparition de Rex qui fait trembler la salle,
- l'arrivée du camion à la station
- ou encore les aliens qui encerclent le spectateur de couinements.
Mais ce n'est rien comparé au mixage du 2, bien plus subtil que le premier et qui joue d'une manière admirable sur les effets directionnels.
Comme d'habitude avec ce studio, les doublages VO et VF font jeu égal (petite préférence pour la VF de Toy story 2 d'ailleurs). Les voix sont admirablement placées et surtout ne sont pas uniquement sur la centrale : elles suivent le personnage à l'écran avec une justesse appréciable.
Bonus :
Passionnants de bout en bout, riches en anecdotes drôlissimes et infos essentielles. A voir sans hésitation.
Ces films ont une sorte de lien avec le public.
Le premier est bien sûr une date dans l'histoire de l'animation et du cinéma, puisqu'il s'agissait du premier long métrage en images de synthèse.
Je me souviendrai toujours de la première fois que j'ai vu la bande annonce. Celle-ci m'avait fait un drôle d'effet : je ne savais tout simplement pas m'expliquer cette sensation de réalisme et de tangibilité. Je pensais qu'il s'agissait d'animation en image par image.
Je me souviens également de mon ciné qui était couvert d'autocollants de petits aliens fluo sur les vitres. Et bien entendu, je me souviens de la claque monumentale que je m'étais prise. Non seulement le film était beau, mais surtout, surtout, le film était drôle et bien construit.
En un seul film les personnages étaient devenus familiers. Une réussite en partie due au travail d'écriture des seconds rôles comme Monsieur Patate, Rex, Bayonne, Zig zag, ou même le requin du coffre à jouets. Tous ont un caractère identifiable. Regardez de nos jours dans les films d'animation (au hasard Shrek et Ice Age) : plus on enchaîne les épisodes, plus les "familles" s'agrandissent avec des personnages secondaires présentés dans les épisodes précédents et pourtant aucun de ces films n'est arrivé à nous les rendre attachants ou tout simplement "utiles" (la femelle mammouth par exemple ;)).
Après Toy Story, l'annonce de sa suite avait de quoi décourager le spectateur : prévue initialement en sortie vidéo uniquement. De surcroît, c'était tout juste le troisième film de ce jeune studio.
Je me souviens d'avoir presque été traîné dans la salle de cinéma. Et là, on sait tous ce qu'il en a été : probablement l'une des meilleures suites jamais réalisée.
Impossible d'expliquer cette euphorie constante, ce sourire béat... Non mais même la traduction VF s'était permise les plus gros moments de délires, avec ses "Reviens Woody j'ai les mêmes à la maison !" ou encore "Si on s'attachait à des ballons ? On s'envolerait dans le ciel comme des oiseaux !"... What the fuck ?
Et puis il faut avouer que le scénario est loin d'être paresseux : quel suspense ! Jusqu'à la fin, on ne sait pas comment les jouets vont pouvoir se tirer des situations dans lesquelles ils se mettent.
Les clins d'œil cinématographiques sont tellement bien amenés et cherchés (Star Wars, Jurassic Park entre autres mais il y en a pleins) comparé aux parodies déjà datées de la plupart des films d'animation.
Comment ne pas rire devant le passage chez Barbie et sa piscine vide, devant la traversée de la route où un vulgaire chewing-gum arrive à nous délivrer un suspense insoutenable, devant le bruitage du pistolet de Zurg, devant le "rince-toi l'œil" prononcé par Bayonne...
Et comment ne pas s'émouvoir lors de la scène où Woody est réparé et du passage où Jessy explique son abandon par Emilie.
Dire que le troisième sort dans peu de temps... Le jeune public a grandi avec Andy et ses jouets. Je suis sûr qu'il sera très dur de rester insensible aux nouvelles aventures de ces jouets si attachants. Magique.