Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un film de John Carpenter (1982) avec Kurt Russell.
Genre : Science-Fiction / Horreur
Un Blu-ray région A-B-C édité par Universal Pictures Video (2008).
L'histoire : Au coeur de l’Antarctique, douze scientifiques voient débouler un chien poursuivit par des Norvégiens hystériques qui tentent de lui tirer dessus depuis un hélicoptère. Celui-ci s’écrase laissant les douze hommes avec le chien et des interrogations. Mais pendant la nuit, le chien est pris de convulsions…
Une chronique de Sypnos
Si nombre de remakes sont souvent inférieur à l’originel, il arrive parfois qu’un réalisateur s’approprie l’idée de base pour délivrer un film bien supérieur au
matériel de départ. On peut affirmer sans contestation aucune que The Thing est fait de ce bois rare.
Remake du The Thing réalisé par Christian Nyby en 1951 (La Chose D’Un Autre Monde) , le cru
1982 réalisé par John Carpenter s’avère aujourd’hui un classique du genre Science-Fiction / Horreur au même titre que l’Alien de Ridley Scott.
Si à sa sortie le film avait fait un four, sa diffusion en vidéo et à la télévision n’a fait que faire grandir son aura au fil
des années pour atteindre le statut d’œuvre culte ardemment défendue par les fans de Big John et des films de genre, dont je fais encore partie aujourd’hui.
Exit donc la gentillesse du gentil E.T. de Spielberg qui avait écrasé ce cafard de The Thing
lors de sa sortie salle. The Thing a beau se dérouler en Antarctique au milieu de grande étendues de neiges et de glace, on sait dès les premières images et l’ambiance
posée que nous ne sommes pas ici pour admirer le paysage mais bien pour ressentir le froid et la peur dans nos pauvres corps d’humains…
Décors à la beauté rare mais à la force d’agression tacite où un premier acte se déroule de manière étrange. Pourquoi les
occupants d’un hélicoptère poursuivent-ils un chien-loup en cherchant à l’éliminer au fusil puis à la dynamite ?… La situation est déjà étrange, mais quand elle est accompagnée du score
glacial de Morricone, on plonge directement dans cet univers de glace pour se retrouver transi jusqu’aux os…
Bienvenue dans un monde paranoïaque où la créature qui se cache sous l’aspect d’un chien puis sous le possible visage de tout
membre de l’équipe de cette station n’a pour seul et unique but que d’assimiler l’un d’entre eux avant l’humanité toute entière…
Une menace sournoisement cachée donc, et qui va exacerber les tensions au sein de cette équipe de scientifiques ne pouvant se
fier qu’à eux-mêmes… jusque lors. Car la créature polymorphe vient briser le calme relatif de ce microcosme pour en plonger les protagonistes dans une horreur sans nom, que ce
soit physiquement (les créatures et effets de Rob Bottin sont sublimement dégueulasses et gores…) ou mentalement (la parano gagne chacun, les nerfs craquent et les caractères
profonds se révèlent) pour qu’au final personne ne sache plus que croire… Le finale est d’ailleurs très sombre et laisse - comme souvent chez Carpenter - au spectateur le soin d’interpréter par
lui-même cette fin qui n’en est peut être pas une…
On reconnaît alors là tout le génie du réalisateur qui a su comme à son habitude donner le meilleur de lui-même dans un
huis-clos réglé au millimètre, et particulièrement bien interprété par des comédiens chers au réalisateur. On y retrouve donc, une fois encore, Kurt Russell (Snake
Plissken, Jack Burton…) dans un rôle qui lui va comme un gant et qui viendra étoffer sa filmographie d’une œuvre
culte, encore une…
Technique
Il faut préciser que tous les bonus de l’édition DVD ne sont disponibles que sur
les Blu-rays France et U.K. Le disque U.S. propose bien le même master et les mêmes pistes sonores mais aucun bonus…
En terme d’image, The Thing n’a jamais été aussi beau. C’est bien simple, le degré de détail atteint notamment dans les
plans en extérieurs est à tomber, tout comme le rendu des visages. Superbe colorimétrie et contraste au top. Restent bien un ou deux plans un poil flous de temps
à autre, mais c’est vraiment pinailler.
VO DTS-HD Master Audio de grande qualité qui profite amplement au score ; quant à la VF DTS, si elle est
plus étriquée et moins puissante, on s’en régalera encore les oreilles rien que pour les doublages avec lesquels on avait découvert ce classique…
De quoi contenter amateurs de VF et de VO donc…
Ma note : 8/10