Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Une bande annonce alléchante, fondée sur d’innombrables clins d’œil et références au cinéma fantastique « populaire », des effets visuels attirants, de l’humour mais sans excès : il y avait de quoi fournir à la mode vampirique de cette année (Twilight oblige !) un à-côté malin et jubilatoire, histoire de montrer que ces bébêtes ont la cote depuis bien longtemps déjà et qu’on les voyait naguère d’un autre œil.
D’abord, le casting a de quoi faire saliver, mêlant habilement des têtes connues mais dont on ne sait pas vraiment d’où elles sortent (c’est là qu’IMdB se révèle fort utile : « Bon sang, mais où est-ce que je l’ai vu ? ») à de vieux routiers surfant sur leur aura : on y croise donc le héros du Secret de Terabithia (Josh Hutcherson, qui joue Steve) et le « petit con » d’un célèbre épisode de Dr. House (Patrick Fugit, l’interprète du garçon serpent très cool). Mais comment oublier Watanabe en Mr. Tall au crâne démesuré ou Salma Hayek en femme à barbe ultra-sexy ? On appréciera également Willem Dafoe qui campe un vampire à l’ancienne, précieux et désuet avec sa fine moustache et ses manières d’un autre âge. Reilly, monumental dans les Frères Sisters) y est impeccable, étonnamment sobre, en pivot d’un film difficile à cerner. Il n’en est pas le héros, mais celui par qui tout arrive. C’est Darren, le personnage central, celui qui nous narre son histoire en commençant par son enterrement (mais oui !), interprété par un jeune premier assez convaincant (Chris Massoglia).
Le métrage joue de nombreuses cartes, aborde plusieurs registres, fleurant bon la parodie sans aller jusqu’à l’outrecuidance ou le grotesque, malgré un sujet qui s’y prêtait volontiers. On y sourit à de bons mots et à quelques situations assez drôles, mais on n’y éclate pas de rire. Les effets spéciaux sont parfois étonnants (surtout les trucages sur les freaks) mais pèchent parfois au niveau des incrustations numériques. Le côte old school de l’effet de vitesse des vampires est très agréable, rendant hommage à l’univers de la BD – le film s’inspire directement d’une saga littéraire très connue, en 12 volumes – et renvoie à cette formidable séquence générique animée, très graphique et virtuose.
Le problème est que ça ne passionne guère : les nombreux personnages (que le
réalisateur ne semble pas parvenir à délaisser) délayent l’intrigue qui manque de mordant. C’et censé être un tournant majeur de l’histoire de l’humanité, un pacte millénaire est sur le point de se rompre sous l’affrontement de deux amis orchestré par un troublant Mr (Des)Tiny… et on se cantonne à observer, amusé, l’initiation d’un gamin qui refuse (un temps seulement, on sait dès le départ qu’il y succombera) sa condition de vampire. Du coup, tout semble survolé : le Cirque est fascinant et frustrant à la fois et les seules origines qu’on connaîtra sont celles des « petits hommes » ; les « Vampiriques », buveurs de sang tueurs, ne sont montrés qu’au travers de quelques escarmouches et on a du mal à croire que les autres se contentent « d’une petite gorgée », comme l’explique avec beaucoup d’aplomb et d’humour un Crepsley goguenard.
On aurait aimé en voir plus. Beaucoup plus. Ca reste très sage, coincé quelque part entre Vampire, vous avez dit vampire ? et Van Helsing.
Un film pour la famille, sans excès ni génie, ce qui fait sa force et sa faiblesse.
Titre original | Cirque du Freak : the Vampire’s Assistant |
Date de sortie en salles | 2 décembre 2009 avec Universal Pictures |
Date de sortie en vidéo | 7 avril 2010 avec Universal Pictures |
Photographie | James M. Muro |
Musique | Stephen Trask |
Support & durée | 35 mm en 2.35 :1 / 109 min |
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