Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
3,2/5
Déroutant.
Ce coup-ci également, les notes du Palmarès (plutôt correctes jusque-là, avec quelques pointes enthousiastes) ainsi que les avis éclairés de Nico avaient su me convaincre. Les tarifs avantageux du Printemps du Cinéma ont fait le reste.
La Dame en noir marque le renouveau de la Hammer, que je croyais enterrée jusqu’à ce que mon cher TWIN me convainque du contraire : moribonde, elle végétait, attendant nouveaux financements et nouvelle ambition artistique. Ainsi donc, les producteurs britanniques qui avaient jeté les bases durables d’un certain cinéma de genre (et proposé au moins trois sagas d’importance sur des personnages-phares du fantastique – Dracula, le Monstre de Frankenstein et le Loup-garou) revenaient sur le devant de la scène avec une histoire… de maison hantée et de fantômes.
La Dame en noir ne surprendra donc jamais les amateurs. Paradoxalement, dans ce type de films, c’est presque rassurant. Ainsi, comme l’expliquait fort justement Cachou dans sa critique, chaque séquence horrifique (exploitant habilement mais sans originalité le sursaut – le fameux jump scare utilisé jusqu’à plus soif en général dans les petites productions incapables d’instiller la peur et de développer l’angoisse), comme chaque moment chargé d’installer une ambiance morbide ressemblent à ce qu'on a déjà vu depuis trente ans, et souvent sur des vidéos de mauvaise qualité. Néanmoins, il y a dans la mise en scène de Watkins et dans l’interprétation légèrement surannée de Radcliffe une certaine élégance qui se fond avec harmonie dans l'atmosphère dépeinte, et un véritable respect pour les grands films du genre. Des décors (cette bâtisse imposante isolée au bout d’une voie régulièrement engloutie par la marée, aux innombrables recoins plongés dans la pénombre) aux accessoires (et notamment ces pantins mécaniques qui savent prendre vie au moment le plus opportun), le tout perpétuellement plongé dans ce brouillard épais qui déroute les sens – impossible de ne pas penser à les Autres – tout est assemblé d’une manière rationnelle et efficace, non sans un certain style un peu désuet, mais pleinement assumé. On se complaît dans cette peur amenée de façon presque confortable, et on se surprend à se voir sursauter, et même trembler, tant le second tiers est intense en émotions.
Seule la fin paraît un peu expédiée, mais elle conserve un charme lié aux productions Hammer, une sorte de légitimité, comme un code de conduite.
Surprenant par sa conformité.
The Woman in black
Mise en scène |
James Watkins |
Genre |
Epouvante-horreur |
Production |
Metropolitan Filmexport |
Date de sortie France |
14/03/2012 |
Scénario |
Jane Goldman d’après l’œuvre de Susan Hill |
Distribution |
Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds & Janet McTeer |
Durée |
95 min |
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Support |
HDDC |
Image |
2.35 :1 ; 16/9 |
Son |
VF DD 5.1 (pas de projection en VO) |
Synopsis : Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars…