Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
L'Ivresse de l'argent est un film vraiment frustrant.
Sélectionné en compétition lors du festival de Cannes, le film du réalisateur coréen Im
Sang-soo avait tout pour être intéressant : inspiré par Shakespeare, l'auteur voulait brosser le portrait d'une famille rongée de
l'intérieur par l'argent et la cupidité. D'après lui, les Coréens sont tous obsédés par l'argent et l'ivresse du pouvoir, et son film a tout
pour devenir "emblématique de son époque". Une note d'intention aussi ambitieuse qu'alléchante.
Mais le film que l'on a devant les yeux n'est jamais à la hauteur des espérances, la faute à une histoire tout simplement peu captivante.
Les personnages sont plats, les dialogues manquent de finesse. Les quelques intrigues sont franchement pauvres - peu de surprises ou de
situations inventives, et la critique de la société coréenne, que l'on était en droit d'avoir, est tout simplement quasi absente, ou en tous
cas tellement "grossière" qu'elle en devient prévisible. On n'apprend finalement pas grand-chose devant ce film.
En revanche, il faut avouer que les acteurs sont bons, voire très impressionnants. On notera également la façon dont sont mis en avant les
étrangers, et surtout l'utilisation de l'anglais. De petites touches d'humour ponctuent le film, le rendant un peu moins longuet et plus agréable à suivre. Mais la plus grande réussite vient de
la réalisation. Le metteur en scène filme les acteurs et le décor (quasiment tout le
film se déroule dans une impressionnante maison familiale) avec beaucoup de rigueur. Les plans sont d'une grande qualité, renforçant la froideur des personnages et ce qui les englobe.
Esthétiquement, le film est vraiment superbement mis en scène, notamment grâce à des mouvements de caméra ultra millimétrés et des effets de
symétrie parfaits.
Après un début superbement réalisé et une première séquence prometteuse, le long-métrage ne décolle malheureusement pas. Les personnages manquent de profondeur, et le déroulement de l'histoire
est anecdotique. C'est d'autant plus frustrant que la réalisation est réussie.
Ma note (sur 5) : |
2 |
Note moyenne au Palmarès (pour 6 votes) : |
2,79 |
Titre original |
Do-nuit Mat |
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Mise en scène |
Im Sang-soo |
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Genre |
Drame sociétal |
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Production |
Filmpasmal & Isu Venture, distribué en France par Wild Side/Le Pacte |
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Date de sortie France |
23 janvier 2013 |
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Scénario |
Im Sang-soo |
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Distribution |
Kim Kang-woo, Yun-Shik Baek, Hyo-jin Kim & Yun Yeo-Jung |
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Durée |
114 min |
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Musique |
Kim Hong-jip |
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Photographie |
Woo-hyung Kim |
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Support |
35 mm |
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Image |
2.35:1 ; 16/9 |
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Son |
VOst Dolby Digital 5.1 |
Synopsis : Youngjak est le secrétaire de Madame Baek, dirigeante d’un puissant empire industriel coréen. Il est chargé de s’occuper des affaires privées de cette famille à la morale douteuse. Pris dans une spirale de domination et de secrets, perdu entre ses principes et la possibilité de gravir rapidement les échelons vers une vie plus confortable, Youngjak devra choisir son camp, afin de survivre dans cet univers où argent, sexe et pouvoir sont rois…