Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Leterrier signe ici un film assez réussi avec un trio d'acteurs plus que convaincants dans leur rôle : Morgan Freeman, en père de substitution, a la classe tranquille. Certes, il fait dans la facilité, mais avec cette décontraction impressionnante qui est la marque des grands. Bob Hoskins en fait des tonnes en petit caïd écossais, mais colle très bien au sujet : son abattage rehaussé par un accent improbable contribue à renforcer l’aura qu’il dégage. Jet Li, quant à lui, s'essaie à des palettes d'expressions inhabituelles et parvient même à être attendrissant avec ce visage marqué mais néanmoins enfantin. Il rayonne dans les scènes d'action, chorégraphiées par Woo Ping et parfaitement cadrées et montées, révélant ainsi toute la grâce naturelle du spécialiste des arts martiaux qu'il est avant tout – c’est d’ailleurs assez amusant de voir sa gestuelle et ses mimiques lors des combats, où il retrouve des grimaces forcées caractéristiques du jeu asiatique.
Si on excepte des dialogues parfois lourdingues, une narration cousue de fil blanc (le scénario est signé Luc Besson) et quelques effets clipesques inutiles, on obtient un très bon spectacle idéalement calibré, sur une bande son signée Massive Attack.
A noter que le directeur photo n'est autre que Pierre Morel, autre poulain de l'écurie Besson, qui deviendra réalisateur de Taken.
L'image est bonne même si pas parfaite et fait bien ressortir la propension aux filtres jaunes. La VOST est puissante mais manque un peu d'effets arrière ; dommage car les bruitages (comme les impacts des coups et les os qui cassent) sont impressionnants. Les bonus sont décevants : le bêtisier est raté, le making-of des scènes d'action montrera quelques astuces pour remplir une salle de concert virtuellement ou faire semblant de défoncer une tête avec un pot de fleur. La 1e scène coupée était pertinente, quoique très naïve : elle donne plus de sens à la décision de Danny de ne plus faire de mal. Il est également possible de voir les scènes de combat dans leur intégralité (avec les plans non bruités et la présence des harnais) : on profite de la coordination des cascadeurs même si le rendu est nettement moins impressionnant.
Ma note (sur 5) : |
3,5 |
Danny the dog
Mise en scène |
Louis Leterrier |
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Genre |
Arts martiaux, drame |
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Production |
Europa Corp. |
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Date de sortie France |
2 février 2005 |
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Scénario |
Luc Besson & Robert Mark Karmen |
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Distribution |
Jet Li, Bob Hoskins & Morgan Freeman |
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Durée |
102 min |
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Musique |
Massive Attack |
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Support |
Blu-ray Europeart region B (2010) |
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Image |
2.35:1 ; 16/9 |
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Son |
VOst PCM 5.1 (sous-titres imposés avec la VO) |
Synopsis : Bart a élevé Danny comme un chien, dressé pour tuer. A 30 ans, il ne connaît de la vie que son maître, la pièce dans laquelle il est resté reclus et les combats sanguinaires pour lesquels il est entraîné. Après un règlement de compte, Danny se retrouve seul, perdu. Sam, doux, humain, artiste, et sa belle-fille mélomane le recueillent. A force d'amour, de patience et de gentillesse, Sam et Victoria vont défaire le long apprentissage de la violence qu'il a connue.