[critique] Cha cha cha : thriller intime

Marco Risi réalise un petit thriller simple et efficace mais trop peu original pour convaincre pleinement. Dommage, car l'interprétation est sans faille.

Derrière un titre qui n'a que peu de rapport avec son intrigue (tout au plus une scène), se cache le nouveau film du fils de Dino Risi. Une enquête sur fond de magouilles politiques. Sans donner de leçon, malgré l'évidente envie de dénoncer les dérives de son pays, le réalisateur met en scène une histoire classique renvoyant aux films noirs des années 1940. Porté par des acteurs très talentueux, Eva Herzigova et Luca Argentero, Cha cha cha se laisse suivre avec beaucoup d'intérêt, à condition de ne pas s'attarder sur les quelques facilités et raccourcis.

Il est clair que le film ne brille pas par son scénario, dont les ficelles sont archi vues et revues, mais retient l'attention grâce à son personnage principal et à ses interactions avec la galerie de personnages mystérieux qui parcourent le récit. Corso, le détective interprété par un très bon Luca Argentero, est l'exemple même du héros que l'on prend plaisir à regarder sur un écran. Il constitue l'intérêt principal de ce film à la mise en scène classique et sobre, ponctuée par quelques belles images à la photographie l'éloignant surtout de ce qui aurait pu lui conférer un aspect télévisuel.

Cha cha cha est avant tout un petit divertissement honnête, sans prétention autre que de donner aux spectateurs une enquête prenante et agréable à regarder bien que peu originale. Sa courte durée ne lui permet pas d'approfondir certaines idées, mais l'intérêt réel réside dans le parcours intime du détective, et dans le jeu de l'acteur principal.