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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

A bout portant : l’efficacité à la française

A bout portant : l’efficacité à la française
A bout portant

L'avis de Vance

Quand on hésite sur les films à voir, les meilleurs moyens de nous décider sont : les conseils d’un ami sûr, les bonnes notes accumulées dans notre Top Films (il a terminé 70e au Top Films 2010 avec une moyenne de 3,37/5) ou une bonne présentation dans l’un des rares médias professionnel que nous consultons encore.

Pour A bout portant, on a bénéficié des deux derniers moyens. Sans regret.
Que ce soit la présentation du film au Grand Journal ou la lecture des articles de mes collègues blogueurs cinéphiles, la réalité filmique est à la hauteur du spectacle attendu. Le film est carré, précis, sans fioriture : en moins de 90 minutes, Cavayé réussit la gageure de caser tous les éléments de son film en évitant les pièges habituels de ces productions françaises cherchant à rivaliser avec les blockbusters d’action américains ; pas d’effet de style et de cadrages m’as-tu-vu, pas d’humour foireux ni d’exposition lancinante. Un montage efficace qui compense son manque d’originalité par un tempo sur mesure, bien servi par une agréable musique de Klaus Badelt. L’intro chez Samuel et les quelques dialogues ne sont là, finalement, que pour mieux respirer avant d’enchaîner sur la course-poursuite, les fusillades, cascades et la tension permanente qui agrémentent le métrage.

 

Car, placé devant le fait accompli, Samuel fera très vite (encore une fois : tant mieux pour le spectateur) la part des choses, entre ses principes moraux et la vie de sa tendre épouse (enceinte, en plus) : trêve d’atermoiements, il obtempère. Un plan rapidement échafaudé, une capacité évidente (mais non surhumaine, rassurez-vous) à s’adapter et à réagir, et le voilà dehors avec le seul homme capable de lui ramener sa femme. Certes, il aimerait savoir qui il est, et pourquoi il s’est trouvé mêlé à tout ça : mais sa quête prime. Et quand Sartet décide de le laisser pour retrouver ses complices, là aussi, il n’hésite pas et fait usage de l’arme dérobée au premier flic qui s’est trouvé sur sa route. Ce ne sera pas la dernière fois…

Ceci dit, on pourra éventuellement grimacer sur quelques (rares) enchaînements artificiels, les habituelles facilités (Samuel parvient un peu trop facilement à échapper à ses poursuivants dans le métro et à retrouver la planque de Sartet en ne connaissant que le nom de la ville) et surtout la caractérisation extrême des mauvais policiers (cruels, obtus et ignobles) avec à leur tête un Lanvin monolithique, mais les prestations d’un Lellouche survolté et d’un Zem tout en puissance tranquille emportent l’adhésion.
Du bon travail, net et sans bavure : de l’artisanat efficace et probant. Pas de surprise, mais on a eu ce qu’on voulait.

 

 

Titre original

A bout portant

Mise en scène 

Fred Cavayé

Date de sortie

1er décembre 2010 avec Gaumont

Scénario 

Fred Cavayé & Guillaume Lemans

Distribution 

Gilles Lellouche, Roschdy Zem & Gérard Lanvin

Photographie

 Alain Duplantier

Musique

Klaus Badelt

Support & durée

DVD Gaumont (2011) zone 2 en 2.35:1  / 85 min

 

Synopsis : Samuel, aide-soignant au CHU, prépare son examen d’infirmier tandis que sa jeune femme attend leur premier enfant. Ce soir-là, il sauve la vie d’un patient inconnu dont on avait saboté le respirateur. Le lendemain, il se fait agresser chez lui. Lorsqu’il retrouve ses esprits, une voix au téléphone lui révèle que sa femme a été enlevée et que, pour la retrouver, il devra faire sortir le patient inconnu de la veille, un certain Sartet, grande figure du banditisme parisien. Il a trois heures pour agir…

l'Avis de Broots

N'ayant pas pu [comme Vance] aller le voir au ciné, j’ai pu rattraper mon erreur grâce au DVD. C'est vrai quoi, un thriller français, comprimé en moins d'1h30, avec un scénario qui semble tenir la route, allez, fonçons !

Et pas déçu. Un bon film qui fait plaisir !

[Attention spoilers !]

Oui, OK, on a quelques facilités voire incohérences scénaristiques (wow, il arrive aux WC juste au bon moment, il tombe au hangar pile au même moment que Zem...)  mais on s'en fout, parce que le rythme est bon, très bon même.

C'est d'ailleurs la force du film, on est tout de suite plongé dedans, et on n'a pas, à l'image du héros, une seule seconde pour respirer. Ca part au quart de tour pour ne plus jamais ralentir (la courte durée est parfaite, on ne s'emm.... pas avec des fioritures, parfois ça fait du bien aussi et surtout, là, ça fonctionne).

Une présentation rapide et sommaire (mais intelligente) du personnage principal et de son lien fusionnel avec sa femme (après tout, c'est son moteur tout au long du film) suffit pour que l'empathie qu'on ressent pour lui (en plus Lellouche est plutôt bon) nous fasse vibrer et souffrir avec lui.

Ma seule déception est la raison d'être de cette histoire, de cette poursuite : une vidéo, un testament ; tout ça fait un peu facile, les cinq méchants tous sur la vidéo, la morale du "il fallait se contenter de ça, en vouloir plus c'est ça qui fait plonger les méchants tout plein" est assez simpliste et un peu capillotractée.

Côté casting, en plus de l'acteur principal, Roschdy Zem est lui aussi très bon en voyou énigmatique, semble-t-il sans pitié. J'ai toujours peur dans les films français qu'ils en fassent trop dans la "caillera" côté gestuelle ou dialogues ; là, ça ne m'a pas fait cette impression, ni lui ni les salopards et autres raclures ou même flics qu'on croise dans le film. On évite les gros clichés et c'est assez peu fréquent pour être noté.
Et puis Lanvin fait du Lanvin, et il est meilleur en connard faut bien le dire !

Alors oui, ça finit bien, ils vécurent heureux et eurent plein d'enfants, Roschdy n'est pas si méchant que ça, le vrai méchant ne s'en sort pas, et tout ça ; mais les trois dernières minutes un peu "gnangnan" n'enlèvent rien au plaisir d'avoir suivi ce thriller/film d'action français (ça fait bizarre à écrire mais c'est vrai).

 

Un parcours initiatique aussi, une symbolique, celui d'un futur père qui sort de son petit confort/monde, se heurte aux rudesses de la vie (bon, il tombe sur du lourd quand même) et en sort grandi. Et le sourire de Lellouche à la fin est une vraie réussite, puisqu'en une seconde on comprend qu'il a évolué, que sa moralité s'est fêlée et que lui, le mec droit, honnête, tranquille, peut aussi se réjouir dans des circonstances précises de la mort (meurtre) d'un homme...

Un salopard de moins dans ce monde...

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J
<br /> <br /> J'ai bien aimé aussi. Pas de temps mort, on sent l'angoisse qui monte. Lellouch et Roschdy sont vraiment super.<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Tout à fait, et utilisés efficacement.<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> <br /> tiens, je l'avais laissé de coté celui là, mais après bcp d'hésitation... je ne suis pas sur de le trouver encore à l'affiche...<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Ah, fort possible, je crois que je l'ai chopé en dernière semaine.<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> <br /> Pourtant, 3,5/10 ce n'est pas beaucoup.<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Oh, une coquille ! Merci de ta vigilance, Rémi.<br /> <br /> <br /> <br />