Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un film de Peter Jackson (17 décembre 2003, Nouvelle-Zélande) avec Elijah Wood, Ian McKellen, Viggo Mortensen, Liv Tyler, Sean Astin, Sean Bean, Christopher Lee, John Rhys Davies, Orlando Bloom, Hugo Weaving, Dominic Monaghan, Billy Boyd, Cate Blanchett, Ian Holm, Brad Dourif, Miranda Otto, Karl Urban, John Noble, David Wenham, Bernard Hill, Andy Serkis
Le film ultime. L'apothéose d'une trilogie inégalée. Un travail de réalisation extraordinaire. « La plus grande aventure de tous les temps » comme le disait si bien la bande-annonce en 2001.
Une suite de scènes d'anthologies, à l'incroyable sens pictural.
Il serait difficile d'énumérer les qualités de ce film. Je pourrais parler sans m'arrêter de la bataille de Minas Tirith, avec son montage hallucinant : l'arrivée des orques, la bataille à Osgiliath contre les troupes du Gondor menées par Faramir, le fils cadet de l'Intendant, la plongée des Nazguls au dessus de Minas Tirith, la chevauchée des Rohirrims menée par Theoden, la défaite du Roi Sorcier, les oliphants, l’arrivée des renforts... Mais je pourrais également m'attarder sur la quête de Frodon et Sam, la vertigineuse ascension des escaliers menant à l'antre d'Arachné, la décision de Sam, la compagnie des orques, l'arrivée devant la Montagne du Destin.
Pendant toute la durée du film, le spectacle ne faiblit pas.
En plus de l'action rondement dirigée, le film prend une dimension shakespearienne avec l'arrivée de Denethor. Jeux d'acteurs impeccables et effets spéciaux au top se fondent dans ce monument ayant remporté un record de 11 Oscars (ce n'est pas le seul à en avoir eu autant, par exemple Titanic, mais c'est le seul qui a gagné toutes ses nominations).
La version longue, même si n'est pas la meilleure des trois épisodes, témoigne d'un profond respect pour le public : enfin nous découvrons comment se termine la trahison de Saroumane, enfin nous avons droit à la rencontre de Gandalf avec le Roi Sorcier. Des petits changements bénéfiques interviennent aussi : Pippin retrouve Merry de nuit et non plus de jour sur le champ de bataille, Gollum revient sur la promesse faite au tout début des Deux Tours... Ajoutez encore ces ajouts sympathiques comme le concours de boisson (qui n'est pas si gratuit que ça et qui témoigne de l'amitié entre Legolas et Gimli, en plus de contenir l'un des dialogues les plus surréalistes du film : "les nains aiment nager avec des femmes poilues") , la bouche de Sauron, les maisons de guérison.
J'avais déjà lu le livre avant, mais le Retour du Roi possède une telle envergure, une telle force, que je vivais le film au cinéma comme si je ne connaissais pas l'histoire. Il faut dire que la dernière heure est insoutenable. Je n'ai jamais revu un tel film. Il est le seul à me filer les larmes aux yeux (bon, ok, Toy Story 3 me fait exactement le même effet, c'est vrai). C'est systématique : je l'ai vu deux fois cette semaine en VO et en VF pour l'article, et à chaque fois j'ai les yeux embués.
Et ça n'arrive pas qu'à la toute fin. Ca arrive dès le "Pour Frodon !" lancé par Aragorn (Viggo Mortensen, rien que pour ce passage, me laisse croire que c'est l'un des plus grands acteurs de la Terre), ça continue avec le dialogue entre Legolas et Gimli juste avant la charge finale, avec Sam qui porte Frodon, avec la tension palpable lorsque celui-ci met l'Anneau, et surtout avec la dernière scène. Aucun autre film n'arrive à me scotcher autant. Et je ne suis pas de l'avis général qui consiste à dénigrer la très longue fin, n'oublions pas que l'on termine non seulement ce film, mais également la trilogie commencée 2 ans auparavant.
Cette saga est un idéal de cinéma. Chaque plan s'apprécie, chaque dialogue est admirable, les musiques d'Howard Shore sont un enchantement.
Les films ne parviennent pas à vieillir, ce sont des chefs-d'oeuvre intemporels. On n'a pas envie de quitter la Terre du Milieu.
Le blu-ray est encore une fois magnifique, avec un respect de l'aspect chaleureux de l'argentique et une définition remarquable. Le son est extraordinaire.
Je vous conseille de regarder les bonus tant ils sont captivants. En plus des films, suivre les bonus à l'époque était un régal car on avait presque l'impression de faire partie du tournage. Et personnellement, je ne pense pas que cela gâche la magie du film. Au contraire, ça lui confère presque une dimension encore plus humaine.