Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Panini Marvel France (décembre 2009), collector édition.
Une chronique de Vance
Le coin du C.L.A.P. : On se remet doucement dans le bain. Les piles recommencent enfin à baisser, signe que le rythme de lecture reprend son cours habituel. Il faut dire qu’avec les tragédies familiales, l’exploration lente d’Un monde sans fin a sérieusement ralenti le tempo avec lequel j’avalais naguère les comics mensuels. Du coup, avant de s’attaquer gaillardement aux comics de 2010, il y avait quelques restes de l’an passé qui attendaient patiemment qu’on les manipule.
Ce fut fait en deux soirées : trop épuisé pour digérer la revue d’un seul coup. Assis, bien calé dans mon lit avec un bean bag bleu comme oreiller d’appoint. La neige tombait doucettement derrière les volets, le chat ronronnait à nos pieds et la fatigue se faisait sentir sur des paupières pesantes.
Ghost Box 6 : Le 30e épisode de la série Astonishing X-Men vol. 3 peine à passionner, malgré un script intéressant, plutôt bien écrit, mais qui se perd dans des considérations pseudo-ésotériques tout en s’attachant à se raccorder au glorieux passé des mutants. C’est dense et parfois fascinant : Warren Ellis a de la matière et sait s’en servir. Entre dimensions parallèles, faux mutants et invasion secrète, on ne sait plus où donner de la tête. Néanmoins, cet épisode rétablit un peu d’ordre dans tous les indices épars, en se concentrant sur le nom qui revenait sur toutes les lèvres : Forge. Pour une fois, j’ai plutôt apprécié le graphisme de Bianchi que je trouve encore trop statique, trop attiré par des poses et une structure symétrique. Ici, il y a un réel souci de dynamisme et ses gros plans sont parfois somptueux, bien servis par un magnifique encrage.
Cable (vol. II) 8 : Waiting for the end of the world #2. Bizarrement, depuis quelques temps c’est ma série préférée dans ce magazine. Pourtant les dessins très crus d’Olivetti ne sont pas parmi mes favoris, mais ils conviennent assez à un scénario retors, jouant sur les paradoxes et multipliant les retournements. Dans ce jeu du chat et de la souris temporels, on assiste à la confrontation de deux esprits forts à l’expérience du combat insurpassable. Cable use de toutes ses ressources pour se dérober à l’impitoyable traque de Bishop qui, malgré son acharnement qu’on ne peut qualifier que de cruel, apparaît comme quelqu’un pénétré de l’importance capitale d’une mission à laquelle il sacrifie tout. Un peu dommage que l’épisode se délite légèrement et perd de l’impact des précédents, malgré un montage en parallèle entre les déboires de Cable et l’interrogatoire de Bishop.
X-Factor (vol. III) 37 : Peter David est un de mes chouchous. Sa manière inimitable de développer une intrigue par le biais de phrases cinglantes (sans noyer le lecteur sous les dialogues parfois trop nébuleux de Bendis), un humour grinçant et des situations scabreuses, mais surtout d’enrichir le caractère de personnages auparavant trop monolithiques est un gage de qualité. Ici, il continue à proposer des variantes sur les multiples personnalités (pas toujours assumées, pas toujours maîtrisées) de Madrox, plongé dans une enquête aux ressorts flous, tandis que Cyrène et Rictor ont maille à partir avec la revenante Val Cooper. Rien que pour voir Monet St-Croix dans une posture digne des pires situations de Caitlin Fairchild des Gen13 ou une nouvelle façon de faire exploser un suspect par Jamie Madrox, ça vaut le coup. Même si la fin était curieusement téléphonée.
Theresa Cassidy : Une arme de destruction massive en cloque chatouillée par ses hormones, ça peut être très dangereux.
X-Force (vol. III) 10 : Old Ghosts #4. L’absence de Clayton Crain n’enlève rien aux débordements d’hémoglobine dont la série se repaît sans honte. Ca reste violent et sauvage, entre un Warpath qui se déchaîne aux côtés du guest inattendu Ghost Rider face au Démon Ours qui a eu raison de sa tribu, et Wolverine père et fille/clone qui zigouillent les sbires de Hodge dont ils remontent un peu trop lentement à leur goût les machinations qui les lient au virus que recherche Bastion. Confus ? Certes, à l’image des corps à corps sanglants qui se concluent sur un finale où surgit l’ombre de Alien3 . De très beaux plans nantis d’un bel encrage. Kyle & Yost mènent leur barque avec une détermination réjouissante.