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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Signes : Shya-malin

[critique] Signes : Shya-malin
Signes

Alors que the Visit se profile à l'horizon, augurant d'un bon espoir de retour au premier plan pour notre ex-prodige du cinéma, il était bon de se souvenir de l'une de ses incontestables réussites, quer Nico ne cessait de mentionner dans sa critique.

 

A l'époque, j'avais beaucoup aimé ce film de Shyamalan : je restais sur la formidable impression dégagée par Incassable, et les quelques réserves que je partageais avec mes proches alors (le fait que l'alien soit trop exposé à la fin alors que tout le film insiste sur le hors-champ) ne m'avaient pas empêché d'apprécier la justesse de la mise en scène et la qualité de l'interprétation (Joaquin Phoenix en tête, particulièrement émouvant dans un rôle pourtant pas évident).

Et comme souvent avec ce réalisateur (du moins dans sa première époque), le bilan du revisionnage est encore plus positif. C'est singulièrement en regardant les scènes coupées que je me suis rendu compte à quel point l'œuvre est réglée comme un métronome et fondée sur un équilibre aussi subtil que fragile. Deux de ces suppléments révèlent des flashbacks où apparaît Colleen (la femme du pasteur déchu Mel Gibson) : incorporées à l'ensemble, elles auraient nui à l'équilibre émotionnel du film qui repose en partie sur les dernières paroles de cette femme abattue précocement par le Destin, laissant un veuf amer et cynique et des enfants perturbés. En revanche, il me paraissait utile d'insérer la "troisième histoire" qui, rétrospectivement, manque au déroulement du film.


Les images légèrement granuleuses décelables sur les différents supports (le DVD était très bon, le blu-ray est excellent) mettent bien en évidence la dualité du père, dont le visage est presque constamment entre ombre et lumière. 


Je m'aperçois à présent que l'alien n'est ici qu'un révélateur, une sorte de catalyseur : ça aurait pu marcher avec une catastrophe naturelle, le but étant de montrer le cheminement chaotique d'une famille tentant jusque là de vivre avec un deuil. Pour le coup, le parallèle avec la Guerre des Mondes saute aux yeux, l'aspect spectaculaire (donc le traitement) en moins. Après tout, la séquence pendant laquelle Tom Cruise est avec sa fille réfugié dans une cave (avec un Tim Robbins halluciné) n'est pas qu'un lointain écho de ce qu'on voit dans Signes.

Le métrage m'a réellement conquis, et plutôt sur le tard. C'est d'abord un très bon film d'ambiance,
magnifiquement servi par un James Newton Howard qui a su créer un thème parfaitement adéquat quoique appuyant davantage le côté angoissant, rappelant les phrases scandées dans les B.O. de Carpenter. Comme pour Sixième Sens, le fait d'apprécier autant une seconde vision qui a (forcément) perdu le caractère dramatique lié à la surprise finale illustre à quel point un film se suffit à lui-même lorsqu'il est bien fait. Et, très loin du décorum choisi en contrepoint par Zemeckis pour Contact, on se retrouve face à une œuvre sur la foi, sa perte et sa quête rédemptrice.  

 

Titre original

Signs

Mise en scène 

M. Night Shyamalan

Date de sortie France 

16 octobre 2002 avec Touchstone

Scénario 

M. Night Shyamalan

Distribution 

Mel Gibson, Joaquin Phoenix & Rory Culkin

Musique

James Newton Howard

Photographie

Tak Fujimoto

Support & durée

Blu-ray Touchstone (2008) region B en 1.85:1 / 105 min

 

Synopsis : Un pasteur qui a perdu la foi depuis la mort tragique de sa femme découvre un jour des cercles dans le champ derrière chez lui : serait-ce l'annonce de l'arrivée d'extraterrestres ? Certains dans sa famille semblent le croire...

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Commenter cet article
V
Rory Culkin, oui. Il a joué dans quelques films et séries et c'est sans doute son meilleur rôle.
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P
Le petit c'est le frangin à Macaulay Culkin, non ? Plutôt bon là-dedans.
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V
Certains films, parmi les meilleurs, nécessitent du temps avant de prendre tout leur sens.
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T
Dans mes bras ! Je commençais à me sentir seul à voir que le monde entier était passé à côté des intentions ce petit chef-d'oeuvre.
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