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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Shrek 2 : cynisme épileptique

[critique] Shrek 2 : cynisme épileptique

Shrek avait incontestablement réussi à séduire son public : gentiment iconoclaste et techniquement brillant, il donnait la fausse impression au spectateur de regarder un film familial sans avoir à subir de morale lénifiante et de chansons mielleuses. Malin, donc. Shrek 2 s'inscrit dans la lignée du premier et s'avère agréable à visionner, surtout en famille. Je garde ma préférence pour le premier, plus cohérent, celui-ci étant davantage fondé sur une ribambelle de références et d'autocitations souvent jouissives, mais qui finissent par ne plus dissimuler une trame assez fade, et cachent difficilement un certain cynisme qui a du mal à passer. 


Après une introduction en fanfare, le rythme baisse sensiblement jusqu'à l'apparition du Chat Potté. Ensuite, sans atteindre le niveau de folie que laissait présager la bande-annonce, c'est incontestablement du grand spectacle.

L'animation est d'un haut niveau, mais ça ne touche pas à la perfection, surtout dans les déplacements des personnages en plans moyens. Les rendus de texture sont superbes (la peau de Shrek couverte de gouttes de pluie est ahurissante de précision) mais là encore, je ne crois pas que c'était ce qu'il y avait de mieux à l’époque du tournage. J'ai par exemple été très déçu par les textiles, moins définis, aux mouvements moins fluides que dans Shrek 1 (à croire que les priorités étaient ailleurs : la robe verte en velours de Fiona est incontestablement plus belle dans le premier volet).

Sans entrer dans une discussion qui n'apporterait rien, j'ai l'impression que les studios d'animation Dreamworks ont cherché à rendre le spectaculaire, dans cette même dynamique qui avait lancé Disney dans une course effrénée à la suranimation, au détriment parfois du contenu et du réalisme : regardez déjà dans Taram à quel point les cheveux bougent dans tous les sens, même en l'absence du moindre souffle de vent. C'est pareil pour ceux de Fiona, qui s'agitent comme s'ils étaient faits de duvet. L'intérêt était peut-être de miser sur une animation moins épileptique, et sur davantage de profondeur dans le propos. Sa nomination au Festival de Cannes me laisse rêveur...


La VF est bonne, sans plus : elle n'a plus ce côté percutant et inventif des grandes heures du doublage français (jusqu'aux années 80) mais le choix des voix est pertinent. Le son du DVD (VF et VO 5.1) manque un peu de souffle au niveau des dialogues – surtout en VF où les comédiens n’ont pas la pêche de leurs homologues anglo-saxons. J'ai trouvé aussi les arrière-plans moins bien définis qu’au cinéma (on avait du mal à voir les affiches "Avant-Après" dans la maison de la Bonne Fée). 

Au final, je le répète, Shrek 2 propose un bon divertissement en famille. Le DVD permet, entre autres bonus, de voter pour la Star de la soirée : mon choix s'est porté sur Doris, qui m'a fait mourir de rire avec sa reprise de Cindy Lauper ; les plus petits préfèreront sans doute le Chat. 

 

  

 

 

Titre original

Shrek 2

Réalisation 

Andrew Adamson, Kelly Asbury & Conrad Vernon

Date de sortie

23 juin 2004 avec UIP

Scénario 

Stem, Stillman, Weiss, Adamson & Miller d'après l'oeuvre de William Steig

Distribution

les voix en VO de Mike Myers, Eddie Murphy, John Cleese, Julie Andrews, Antonio Banderas, Rupert Everett & Cameron Diaz ; en VF d'Alain Chabat

Photographie

 

Musique

 Harry Gregson-Williams

Support & durée

DVD Collector Dreamworks (2005) zone 2 en 1.85:1 / 90 min

 

Synopsis : Shrek et Fiona sont à peine de retour de leur lune de miel qu’ils se voient inviter au château de Far Far Away pour qu’enfin les parents de la princesse puissent faire la connaissance de leur gendre. Evidemment, la vision de cet ogre ne sera pas à leur goût, c’est pourquoi ils feront appel à la Bonne Fée , qui n’en est pas à son premier méfait…

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