Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Titre original : Funny Face
Un « rapido » par Vance
Voici un Stanley Donen (de 1957) que je ne connaissais pas – sinon, et très vaguement, de nom : malgré une Audrey Hepburn rafraîchissante (qui promène son impeccable silhouette dans des tenues signées Givenchy), j'ai trouvé que c'était gentillet, convenu, un peu perdu entre deux époques. Sans doute est-ce dû à un Fred Astaire pas suffisamment convaincant (en tout cas pas crédible dans son rôle, parce que, dès qu'il danse, c'est tout de même magique). Le fait que le script de le Diable s’habille en Prada reprenne bon nombre d’éléments n’est qu’anecdotique à mes yeux.
La musique de Gershwin est fascinante hors contexte : ici, elle crée une sorte de dissonance entre les flamboyances colorées des comédies musicales de Broadway et les productions du type West Side Story ; on se sent un peu engoncé entre deux genres, on n’arrive pas à s’emballer, à se réjouir. De beaux moments tout de même, et puis comment ne pas sourire devant cette évocation d'un Paris merveilleux (pour les étrangers), avec ses monuments parfaitement mis en valeur et ses petits clubs de St-Germain des Prés où plane l'ombre de Sartre ?
Vu avec un certain plaisir et un brin de nostalgie .