Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
En mettant la galette dans le lecteur, j’étais partagé entre deux sentiments :
Mais non, pas de souci, on a droit ici à un film bourré d’humour subtil et en même temps parfois totalement absurde - et moi j’adore ça !
On suit donc avec plaisir la « promotion » de ce super flic qui ne vit que pour son job, qui est tout le temps à fond, pour lequel rien d’autre ne compte. Une promotion donc qui l’amène au fin fond de l’Angleterre, où il ne se passe… rien… La découverte de la vie à la campagne et de ses « coutumes » est d’ailleurs un grand moment !
Et puis finalement si, il se passe quelque chose, et, à partir de là, la réalisation pêchue et surtout la complicité des deux acteurs nous emmènent dans un tourbillon de n’importe quoi, de fous rires, d’action, le tout saupoudré de clins d’œil malins (Bad Boys 2, Point Break notamment) et bien placés.
C’est drôle, très drôle même parfois : les apparitions de Timothy Dalton
en parfait suspect (soyez particulièrement attentifs aux paroles des chansons qu’il écoute quand il croise les policiers après les meurtres), la relecture « moderne » de Roméo et Juliette, la prise d’assaut d’un… supermarché, etc…
La fin est totalement grandguignolesque et bordélique, avec une réalisation toutefois un poil confuse… Dans l’esprit du film donc.
En conclusion, un bon moment, drôle et intelligent, dans le scénario comme dans l’acting.
Titre original | Hot Fuzz |
Date de sortie en salles | 18 juillet 2007 avec StudioCanal |
Date de sortie en vidéo | 22 janvier 2008 avec StudioCanal |
Photographie | Jess Hall |
Musique | David Arnold |
Support & durée | Blu-ray M6 (2008) region B en 2.35:1 / 120 min |
Juste avant de nous replonger avec délices (mais cette fois, en groupe puisque dans le cadre du Ciné-Club Sensation) dans les délires zombiesques de Shaun of the Dead, l’occasion m’a été donnée visionner Hot Fuzz, qui confirma le potentiel du trio magique Wright, Pegg & Frost. Cette fois-ci, c’est vers les films d’action des années 80 que se tournent les regards pleins de reconnaissance émue et pétillants de malice de nos compères (Pegg étant co-scénariste avec Wright) : nommément, Bad Boys, l’Arme Fatale et Point Break sont la cible de cette comédie déjantée qui prend son temps pour se mettre en place (peut-être trop, on sent les auteurs débordants d’idées et de tendresse envers leur personnage central). Jouant sur les contrastes tout en privilégiant les rapports humains (si Shaun of the dead, après tout, se voulait une « comédie romantique… avec des zombies », ici, ce serait « une histoire d’amitié… avec des complots et des fusillades »), Pegg interprète à merveille ce super-flic londonien s’efforçant de faire son devoir dans un mignon village paisible, flanqué d’un gentil boulet amateur d’actioners musclés et en butte à l’incompréhension de ses coéquipiers et supérieurs.
Bien que privilégiant l’aspect comique, souvent pince-sans-rire, la mise en scène n’oublie pas pour autant l’enquête menée tant bien que mal par le Sergent Angel (avec sa petite plante verte, on pense immédiatement à Léon) et on a droit à des déductions nanties de flashbacks bien amenés, à la manière d’un De Palma dans Mission : Impossible. Le succès aidant, les créateurs s’amusent avec un plus gros budget pour les effets spéciaux : cascades, gunfights et gerbes de sang ponctuent régulièrement un métrage ultra-fun et même jubilatoire dans sa dernière heure, sans compter les numéros irrésistibles de ces impayables comédiens que sont Martin Freeman, Timothy Dalton, Jim Broadbent et surtout Bill Nighy.
A voir absolument en VO pour profiter des jeux de mots foireux
(notamment sur les noms) et d’une piste son tonitruante sur le blu-ray, bien rempli par des bêtisiers, des gags et des documentaires de toutes sortes, ainsi que des commentaires aiguisés, dont un de Tarantino.