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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

le Dahlia noir

Titre original : the Black Dahlia

 

Un film de Brian de Palma (2006) avec Josh Hartnett, Scarlett Johanson, Hilary Swank & Mia Kirschner.


Résumé AllôCiné : Dans les années 40, à Los Angeles, Bucky et Lee, deux inspecteurs, s'attaquent à une affaire de meurtre particulièrement difficile. Une starlette, Elizabeth Short, a été découverte atrocement mutilée. Sa beauté et sa fin tragique deviennent les sujets de conversation de toute la ville. Certains sont prêts à tout pour en tirer bénéfice... ou cacher leurs secrets. Quels étaient les liens de la victime avec la puissante famille Linscott ? Que vivait-elle dans son intimité ? Et avec qui ? Au-delà des apparences, l'enquête commence...


Bof, quoi.

Je n'insulterai pas les grands amoureux d'Ellroy qui rôdent sur ce forum, mais l'adaptation de ce bouquin réputé inadaptable ne m'a franchement pas emballé. Mise à part une photo magnifique qu'un très bon pressage fait ressortir, rien de folichon dans ce polar poussif qui hésite constamment entre film noir (on a presque parfois l'impression d'entre la voix off monotone du flic désabusé) et drame historique. La reconstitution se cantonne à quelques lieux (communs) comme l'entrée d'un cinéma, un coffee-shop, des chapeaux pour les hommes et des cigarettes pour tous. Ce n’est pas qu’on n’y croie pas, mais tout cela fait assez factice et les séquences de nuit comme les voiles de brume donnent l’impression de n’être là que pour dissimuler les décors en carton.

Pourtant la construction à base de flashbacks reconstruisant l'intrigue à partir des nouveaux éléments, signature de DePalma, était tout à fait adéquate à la mise en scène d’une histoire ambitieuse et fascinante qui tend à éclairer quelques pans obscurs de la grande époque des studios d’Hollywood ; la fin, d’ailleurs, éveille l'attention de tout cinéphile. Les effets de transition old school (fondus enchaînés, volets latéraux) sont même bien maîtrisés – ce serait tout de même malheureux de la part de l’un de leurs plus grands aficionados - bien qu'ils soient régulièrement mis sous l'éteignoir par une caméra dont la mobilité sied mal à la tension : les effets de grue et les habituels travellings circulaires, c'est de l'esbroufe, de la poudre aux yeux, pas de la narration. Attention, d’ordinaire je suis plutôt preneur et je suis régulièrement séduit par la propension de DePalma à déplacer sa caméra de manière fluide, ainsi qu’à nous gratifier de longs plans-séquences bluffants. C’est juste que là, la sauce ne prend pas. Ajoutez à cela quelques rebondissements tirés par les cheveux et vous obtenez un gros soufflé vite dégonflé.

En outre, on n'adhère tout simplement pas aux personnages, pourtant très denses et riches de possibilités. Je les trouve également artificiels, pontifiants, fuligineux et sans âme. Des coquilles vides dotées d’accessoires plus vrais que nature. Je ne vais pas enfoncer l’interprétation, bien que je ne sois pas un grand fan de Hartnett et que j’attends davantage de Scarlett – trop policée pour être honnête ici. Reste Mia Kirschner, qui n'apparaît que quelques minutes dans des scènes filmées en N&B, et elle est captivante. Son expressivité liée à ses traits mutins hypnotisent et suscitent l’empathie : non seulement elle est redoutablement belle, mais elle y allie cette grâce et cette fragilité qui sied aux grandes victimes de polar. De celles qu’on revoit souffrir dans nos cauchemars, sans que rien ne puisse les sauver.

 
Bon point pour le son, aux dialogues très clairs avec quelques effets surround parfaitement détaillés et des basses impressionnantes (notamment le match de boxe) sans être envahissantes. Bref, un excellent DVD, à la présentation soignée, pour un film décevant.

 

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V
Je lirai ce soir, là j'ai les cours qui recommencent. Merci !
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N
Il est pas mal du tout même si décevant sur certains points. Mais c'est un beau nouveau départ! Ma critique
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V
Ouf, je commençais à désespérer ! Les premières notes que j'ai eues n'étaient pas folichonnes...
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N
ouais entre autres quoi...Sinon j'en profite pour le classement ciné, Terminator Renaissance 3.5/5
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V
C'est pour ça que le film est si mauvais...
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N
Certes, mais on la voit quand même pas beaucoup...
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V
Bah il y a au moins Mia. Elle sauve presque le film de l'ennui abyssal.
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N
Une grosse merd. .... Non sans rire, un des pires films que je connais. Je me souviens qu'ai cinéma avec un ami, on s'ennuyait tellement qu'on s'était mis à compter le nombre de plans de Scarlett Johanson .... Pour moi De Palma n'a fait qu'un bon film. 
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J
100% d'accord avec ta critique, De Palma n'a fait avec ce film qu'un pitoyable soufflet qui retombe bien vite... Des plans jolis, c'est très maigre. Au moins, Femme Fatale est ennuyeux et souvent ridicule, mais il y avait des idées de cinéma (que ça en fait, pour rien du tout), là il n'y en a quasiment pas... Il ne sait jamais comment finir ses séquences, alors hop, un fondu ou un volet!... Désespérant. De Palma a fait des films que j'adore, Scarface, Sisters, Obsession, L'Impasse, Snake Eyes... mais il a de plus en plus le don de m'irriter tellement il est roublard, c'est sa qualité, qui lui permet d'avoir critique, distancié, sur le cinéma, mais quand cela devient une fin en soi, non, j'ai vraiment l'impression qu'il me prend pour un abruti!... Avec ce film, il a sombré dans la facilité et le cynisme, j'espère que ce ne sera pas définitivement...
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T
Ca me fait d'autant plus mal que c'est un de mes livres préférés, une descente aux enfers absolument hypnotique. Le film est, comme le dit Niko06, une honte. Il m'a révulsé, écoeuré et mis en colère, par tant de bêtise et d'absence de talent. Un gâchis ridicule. Déjà que je déteste le cinema de De Palma en général, là on atteint le Z le plus total. Je ne digérerai jamais l'avortement du projet de Fincher, qui a bossé plus de trois ans dessus en développement (un script existe) et qui avait pour ambition de réaliser un film-fleuve de 5h en noir et blanc d'après le bouquin. Pour voir du bon Elroy au cinéma, il faut se reporter sur L.A. Confidential.
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