Un plan qui a été filmé à une vitesse inférieure à 24 images par seconde donne au moment de la projection un effet
d'irréalité nommé accéléré : cette accélération procure un effet souvent comique dont jouaient les
comédies burlesques du cinéma muet. A l'heure actuelle, certains réalisateurs utilisent cet effet à l'intérieur d'une même séquence afin d'attirer l'attention sur des plans particuliers ou pour
créer une ellipse visuelle.
Les spécialistes préfèrent parler d’intervalle de temps afin de coller à
l’acception anglophone qui parle de time-lapse. Cette technique, aujourd’hui assistée numériquement, donne la possibilité de créer des vidéos
fascinantes – une véritable communauté de vidéastes amateurs éditent leur création en ligne en se conformant à ce procédé.
> Je vous encourage à aller cliquer sur les liens visibles dans ce très joli site spécialisé sur le time lapse.
Exemples :
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Dans le Dictateur de Charlie Chaplin, à environ 5 minutes du début, la séquence du canon anti-aérien est clairement accélérée pour introduire un effet comique et souligner le caractère
burlesque du petit tailleur maladroit au casque trop grand. On le voit s’emmêler les pinceaux en tentant d’ajuster la ligne de tir (le canon virevolte et menace les officiers qui tentent de
l’éviter). Le même effet, plus tempéré, est utilisé avec la fameuse scène de l’obus facétieux qui tourne sur lui-même quand on cherche à le désamorcer.
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Dans 300 de Zack Snyder, on constate une juxtaposition d’effets
d’accélérés et de ralentis dans les scènes de combat, l’accéléré se plaçant entre les moments où les guerriers spartiates portent leurs coups qui, eux, sont soulignés par des ralentis.
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Dans Au-delà du réel de Ken Russell, cet effet est utilisé
régulièrement, presque mécaniquement, chaque fois que Eddie Jessup plonge dans une de ses visions fantasmagoriques induites par la consommation de drogues : les nuages défilent dans des
ciels aux couleurs irréelles.
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Dans Orange mécanique de Stanley Kubrick (de mémoire, ça fait très
longtemps), cet effet volontairement comique mais d’une façon autrement plus grinçante est utilisé lorsque Alex fait l’amour à deux adolescentes sur la musique de l’Ouverture de Guillaume Tell de Rossini, interprétée sur un petit synthé au son aigrelet. Inoubliable.
Avez-vous d’autres exemples ?