Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Août fut clairement un mois d’une richesse incontestable en découvertes cinématographiques, qui m’encouragent et me rassurent quant à la qualité d’un Art plus recherché face aux productions commerciales de moins en moins engageantes.
Certains films, laissés volontairement en suspens, seront développés en détails dans les prochaines semaines.
Une sélection par TWIN
Film du mois d’août 2008 : Days of heaven
American gangster (2007) ***
DVD Z1. Etant assez peu friand de ce sous-genre au polar qu’est le film de gangsters typique du cinéma américain, c’est avec un enthousiasme inattendu que j’ai pu accueillir le dernier film de Ridley Scott. Loin des clichés habituels de la formule, le réalisateur délivre une œuvre en flux tendu qui allie la crédibilité d’une reconstitution acharnée (jusqu’à la texture de la pellicule, désaturée) à un montage d’une intelligibilité remarquable dans sa capacité à faire exister deux chemins grisés qui ne se rencontreront finalement qu’à l’occasion des dernières minutes. Les têtes d’affiches font sensiblement honneur à l’écriture, et la sauvagerie naturaliste du gunfight constituant le point d’orgue de l’avant-dernier acte restera gravé comme une belle manufacture cinématographique. A noter que la version longue en rajoute dans la virtuosité scénique et dans l’ambiguïté (notamment au niveau de l’épilogue), quitte à laisser après coup une saveur boursouflée en fond de bouche aussi troublante qu’agréable.
Commentaire audio, longs modules documentaires et quelques scènes coupées en bonus.
Badlands (1973) ****
DVD Z1 ] Critique complète à venir.
Batman begins (2005) ***
Blu-Ray US non zoné. Critique complète à venir.
Batman: Gotham Knight (2008) **
DVD Z1. Troisième production issue de la collection DC Universe supervisée par Bruce Timm, Batman : Gotham Knight unit six court métrages typés japanimation de styles et d'ambitions, à la fois graphiques et narratives, très différents, tout en tissant une trame globale faisant état d'événements et d'errances initiatiques pouvant (ce n'est heureusement pas une condition sine qua non) s'insérer entre les deux films de Christopher Nolan. C'est très efficace, un poil inégal au niveau texte, mais globalement bien écrit : certains sujets sont du déjà-vu, d’autres peu porteurs mais le dynamisme de la plume amène une efficacité inattendue, notamment lors de scènes maladroitement touchantes. Reste que la dimension plastique introduit toute une réflexion formelle interne complètement inédite et que le produit ne s'insère dans aucun moule, ce qui en fait un métrage plutôt fascinant et pertinent.
Une excellence technique aussi bien niveau son qu’image accompagnée d’un certain nombre de documents vidéo pertinents sur l’univers du personnage.
Blade runner : the final cut (1982) *****
Blu-Ray US non zoné. Il est difficile, hasardeux et effrayant d’aborder l’écriture d’un simple avis sur son film favori. J’avoue ne pas en avoir le courage, ni la distance, aujourd’hui. J’ai la lâcheté de reconnaître qu’il me faut encore du temps pour discourir plus en avant sur ce chef-d’œuvre, qui réunit tout ce que je peux espérer du cinéma en un métrage entier. Contrairement à Vance dans son magnifique texte, ou à Roy rejouant Les Chasses du Comte Zaroff à l’envers, trahissant l’humanité bouleversante de sa constitution pourtant artificielle face à des humains qui se cherchent, je ne suis encore pas prêt à lâcher la colombe !
Le gain de définition entre le Blu-Ray et le DVD n’est pas flagrant : plus que dans les plans d’ensemble, ce sont surtout les gros plans sur les visages qui gagnent en relief. Les couleurs sont également plus nuancées.
The Blues Brothers (1980) ****
DVD Z2. Une grosse farce complètement dingue qui aime à se moquer des conventions du cinéma. Irrésistible ! The Blues Brothers n’est sans doute pas être un film parfait mais il faut bien avouer que, outre un sens du rythme adroitement calqué sur les numéros musicaux, la réalisation sait pousser la dynamique narrative dans ses derniers retranchements, alternant silences et pauses avec hurlements et fracas. L’odyssée stupide de ces deux Blues men peut très facilement se résumer en un simple et délicat acharnement à détruire massivement tout ce qui est sur leur chemin. Héritiers de tout un moule comique américain aussi bien issu du muet que de l’animation, les auteurs de ce chef-d’œuvre alignent gag sur gag au fil d’outrances à l’intelligence cinématographique encore aujourd’hui insurpassée, jouant de faux raccords, de sauts de montage et d’autres absurdités de continuité et de cohérence visuelle.
Son très convaincant mais image un peu passée (quoiqu’elle affiche un certain charme).
Close Encounters of the third kind (1977) *****
DVD Z1. Critique complète à venir.
The Dark Knight (2008) *****
Cinéma. Critique complète à venir.
Days of heaven (1978) *****
DVD Z1 ] Critique complète à venir.
Garde à vue (1981) ****
DVD Z2. Intense huit clos dont le flux tendu et le crescendo doivent tout aux dialogues ciselés
de Michel Audiard, au jeu exceptionnel des autre acteurs principaux et à la direction humble et précise de Claude Miller. Récit d’une nuit d’acharnement à discerner l’horreur au sein d’une
désespérante lutte d’ego, Garde à vue ne permet de discerner que la pauvreté de vies humaines tristes et méprisables, mises à nu et mal, se livrant
et se libérant, jusqu’au point de non retour. Dommage que quelques raccourcis narratifs hasardeux sur la fin n’entachent une intensité sinon crépusculaire.
Master 4/3 très décevant en regard de ses nombreux soucis de compression. Archives INA en suppléments.
The Incredible Hulk (2008) *
Cinéma. Cliquer pour voir le CR complet.
Journey to the center of the Earth—3D (2008) **
Cinéma. Cliquer pour voir le CR complet.
The Road Warrior (1981) ****
Critique complète à venir.
Scrooged (1988) ***
DVD Z2. Critique complète à venir.
The Secret of NIMH (1982) *****
DVD Z1. Critique complète à venir.
Twin Peaks : Fire walk with me (1992) ****
DVD Z2. Sans être l’expérience la plus aboutie de David Lynch, c’est pourtant celle qui me touche le plus. Sous ses dehors fantasmatiques proprement terrifiants, Fire walk with me est avant tout une bouleversante histoire d’inceste. Le récit de cette jeune fille qui a perdu pied et se dirige, peut-être inconsciemment, vers une mort salvatrice et inévitable, est parfois insupportable dans l’extrémisme non contenu de ses représentations. Si je peux tout à fait comprendre que les détours parfois hasardeux de la réalisation (qui se perd dans des scènes à éclater de colère tant elles sont digressives et mauvaises au niveau de leur impact) et que l’ancrage assez incertain à la série (l’œuvre est une préquelle là où tout le monde attendait une réponse à l’énigme de la loge noire) ont pu en dérouter beaucoup, l’accomplissement sincère et outrancier de la caméra au plus près de cette femme qui se consume s’imprime, notamment au sein d’un épilogue touché par la grâce, comme un inoubliable moment de cinéma.
Master correct et bande son démonstrative. Interviews promo en bonus.
Wall·E (2008) *****
Cinéma. Cliquer pour voir le CR complet.
X-files : I want to believe (2008) ****
Cinéma. Cliquer pour voir le CR complet.