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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Batman par Burton - 02

Batman

Une chronique par Jennifer 


Batman est le super héros sur lequel on a fait (il me semble) le plus de films. Six volets, trois réalisateurs, quatre interprètes de Batman se sont lancés ce défi sur une période de 19 ans. Chaque réalisateur y a apporté sa touche personnelle, plus ou moins convaincante, ce qui m’encourage à affirmer qu’il y a eu trois périodes Batman que je vais tenter de définir.

 

Le premier réalisateur, Tim Burton, connu pour de nombreux films, fait évoluer ses personnages dans des univers bien différents :

- sombre et dérangeant, ses héros affrontent la nuit ou des brouillards épais à couper aux couteaux où évoluent des tueurs sanguinaires et cruels (Sleepy Hollow, Sweeney Todd)

- imaginaire et fantastique, histoire de plaire aux enfants (Charlie et la Chocolaterie, Edward aux Mains d’Argent)

- ancré davantage dans le « réel » (pour une partie du film tout au moins) (Big Fish, la Planète des Singes, Beetlejuice).

Pour Batman (1989) et Batman Returns (1992), il a mélangé ces trois univers : fantastique puisque c’est un super héros qui affronte des ennemis plus ou moins loufoques aux pouvoirs variés, sombre et dérangeant car la plupart des actions sont nocturnes ou se déroulent dans les brouillards ou la fumée et ancré dans le « réel » puisque Gotham City abrite nos semblables.

Bruce Wayne (Michael Keaton) enfile son costume de justicier masqué Batman pour venir en aide à la population de Gotham City dans laquelle règnent le danger et l’insécurité face à une police corrompue. Lors de l’une de ses interventions, il défigure Jack Napier qui deviendra le clown prince du crime surnommé Joker magistralement interprété par Jack Nicholson. Celui-ci désire posséder les rênes de Gotham City et pour cela il ne recule devant rien, il sème la terreur pour son plus grand plaisir en souriant, dansant, peignant… Il sera la touche d’humour et de couleur (ses costumes) du film. Ses rires forcés sont à la longue lassants même s’ils sont nécessaires au personnage mais c’est le seul reproche que je pourrais lui faire tant l’interprétation est époustouflante. La touche féminine est illustrée par une journaliste Vicky Vale (Kim Basinger) qui cherche des renseignements sur ce mystérieux Batman. Elle tombe rapidement amoureuse (un peu trop d’ailleurs, mais bon c’est un milliardaire) de Bruce Wayne mais je la trouve godiche et trop en retrait. Heureusement que Joker est là pour lui donner un peu de consistance puisqu’il la veut, histoire d’attirer Batman qui bien entendu viendra à son secours tel un chevalier dans la nuit, a dark knight (oui c’est fait exprès).

 

Par contre dans Batman Returns, quelle touche féminine ! Tout d’abord totalement effacée et affreusement timide Selina Kyle (Michelle Pfeiffer) - pour laquelle Bruce Wayne aura un petit béguin - se transforme en Catwoman après avoir été défenestrée par son patron Max Shreck (Christopher Walken) et quelque peu mâchouillée par des chats de gouttière. Pour moi, elle a un grand rôle dans mon attrait pour ce volet parce qu’elle est la touche d’humour du film et que son interprétation est géniale. J’ai été réellement bluffée par Michelle Pfeiffer, elle se mue en une chatte à taille humaine dont la fourrure est une combinaison noire en cuir extrêmement moulante lui faisant une ligne féline qui se marie si bien avec sa démarche et ses mimiques de fauve miniature. Elle est l’atout charme s’opposant à l’hybride des égouts Mr Pingouin autrefois Oswald Cobblepot (Danny de Vito - impressionnant) abandonné par ses parents à cause de ses malformations à l’origine de ce physique si ingrat. Aidé par Max Shreck, ses partenaires de cirque et ses pingouins, il reviendra au devant de la scène, retrouvera sa place dans Gotham City et son identité. Mais Batman sera là pour contrer leur soif de pouvoir, leurs plans diaboliques qui glacent d’effroi et ramener le calme dans Gotham.

J’ai revu récemment ces deux films que je n’avais pas visionnés depuis longtemps et ils m’ont plu. On est pris dans les trois univers de Burton tant l’univers de Gotham est sombre et malveillant et les ennemis de Batman totalement détachés de la morale apportent chacun à leur manière le côté fantastique et humoristique.

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J
Gilles et Vance je suis désolée, je n'ai pas vu vos séries alors je vais me taire et vous laissez en discuter entre vous...
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J
Ramiel, quand je parlais de ville réelle c'était parce que les batisses sont proches des nôtres d'un point de vue architectural. On n'est pas dans le village des Hobbits dans le "seigneur des anneaux" ou sur Krypton dans "Superman", ce sont les fumées, les brouillards, l'atmosphère ambiante burtonienne, les façons de poser la caméra en plongée ou contre-plongée qui la défigurent et la rendent fantastiques. Et puis les habitants de Gotham sont nos semblables, ils n'ont pas de supers pouvoirs, ils ne sont pas immortels... Mais bon ce n'est que ma façon de voir les choses, en fantastique Vance s'y connaît mieux que moi...
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J
Ah oui l'Enchanteur, je vois qu'on a un petit point commun, elle m'a bluffée aussi comme tu as pu le lire dans mon commentaire... Merci pour ce commentaire, c'est sympa d'intervenir.
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L
Bonjour Vance, bon pour Batman j'ai tout vu mais j'ai un petit faible pour un joli matou... Michelle Pfeiffer qui est pour moi une très bonne actrice que j'ai apprécié dans de nombreux films. Merci de nous donner des informations précises et tes sensations sur de nombreux films. A plus. Thierry
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V
Oui, je crois que c'est précisément ce qu'expliquait Jennifer. Merci d'être passé Steve.
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S
Il est marrant de voir que ton analyse des trois univers de Burton se recoupent totalment avec les trois périodes des films de Batman (celui avec Adam West mis à part).Le côté sombre correspond aux deux premiers films de Burton, le côté imaginaire pour enfants (et coloré) à ceux de Schumacher et enfin le côté réaliste à ceux de Nolan
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V
Merci vous deux pour ces commentaires.Ramiel, je suis tout à fait d'accord avec ta vision de Gotham - comme je l'avais dit dans un précédent article à ce sujet. C'était ce que je trouvais, au départ, de plus enthousiasmant chez Burton. Par la suite, j'ai compris certains points de vue artistiques et saisi leur importance.Gilles, je crois que Jennifer s'est tenue à ce qu'elle avait vu, mais tu as raison d'évoquer la série TV ultra-kitsch (qui a fait beaucoup de mal au mythe, selon moi) et on pourrait y rajouter l'autre série, la meilleure, celle de Bruce Timm en animation, vraiment réussie.
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G
Bravo pour ce récapitulatif de la saga BATMAN au cinéma. En fait, il faudrait presque compter une quatrième période, antérieure au film de Tim Burton, avec le BATMAN réalisé par Leslie Martinson et sorti au cinéma à la fin des années 60. C'était une adaptation de la fameuse série TV kitsch et colorée des sixties, avec le générique "Batmaaaaann"!
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R
Le fantastique est aussi dans les décors, comme cela a été dit souvent, ici même, et à cet égard, ô Jennifer, je voudrais faire remarquer que le Gotham de Burton, je l'adore, car il n'est pas tant une ville réelle que tu le dis : il me paraît au contraire un fantasme néogothique installé dans une métropole américaine désuète. J'adore la vision qu'on en a, dans le n° 1, depuis l'aile de Batman, car sa construction pyramidale, au milieu des brumes, en fait une cité magique, une sorte de ville de rêve, comme Hugo, par exemple, en a souvent dessiné et peint, une ville enchantée des temps modernes, d'un certain point de vue. Une ville lunaire, plus que terrestre ! Il faut comparer cela avec le bête (selon moi) Gotham créé par Nolan, et qui est une simple combinaison plus ou moins intelligente de plusieurs métropoles américaines actuelles. Le Gotham de Burton est infiniment moins "réaliste", mais infiniment plus beau, aussi : il est à New York ce qu'Arkham est à Providence !D'un autre côté, je comprends ce que tu veux dire, car tu compares ces films de Batman aux autres de Burton. Or, le fait est qu'en ce qui me concerne, les Batman sont pour moi les seuls chefsd'oeuvre que Burton ait réalisés : en fait, je ne suis pas un grand admirateur du reste de son oeuvre, de la partie plus personnelle de son oeuvre, même si le début des Noces m'a beaucoup plu. Je trouve que son univers est en général trop fantaisiste, trop peu crédible, et précisément, la charte minimalement réaliste à laquelle il était tenu, avec Batman, lui a à mon avis plutôt rendu service.
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V
Oui, c'est aussi mon avis : moins que les pouvoirs, c'est plutôt dans l'ambiance qu'il faille rechercher le caractère fantastique, faite d'ombre et de murmures avec des points de vue volontairement décalés - comme le fait d'incliner systématiquement la caméra à chaque apparition du Batman.
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