Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Phénomènes, de M. Night Shyamalan
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Total Ciné et sur
l’Encyclopédie
Fantastique
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Les critiques assassines des professionnels et les commentaires désabusés où la déception est majoritaire ne m’encourageaient pas à aller voir ce film d’un réalisateur que j’apprécie. Au final, on se retrouve avec une resucée de la Guerre des mondes (une catastrophe frappe à grande échelle, il faut fuir, et cet exode permet d’observer la médiocrité, la lâcheté, l’égoïsme mais aussi la générosité du genre humain) filmée sur le même mode que Signes : si des millions de personnes sont touchées par l’ampleur du « phénomène », le cinéaste choisit de nous le montrer au travers d’un petit groupe qui, parfois, intercepte des communications sur l’extérieur (téléphones, radio, TV). N’était l’idée de départ, qui est très forte, la tension retombe vite. On n’y croit jamais, les interprètes semblent ailleurs et le scénario creuse sa tombe par des raccords heureux et des coïncidences hasardeuses (redondance…). Mieux : jamais le réalisateur ne donne la certitude de l’origine du fléau et préfère passer par l’intermédiaire des fameux experts mandatés par les chaînes de TV, qui y vont tous de leurs hypothèses plus ou moins farfelues.
Soyons francs : les idées sont intéressantes, la chute (quoique parfaitement attendue) est plausible, mais le traitement laisse le spectateur de marbre. Pire : aucune empathie envers ce couple à la dérive (Mark Wahlberg est transparent) que la peur va rapprocher, alors que Mel Gibson et Joaquin Phoenix apportaient autant de substance dans une situation similaire de Signes.
Enorme déception.