Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Récemment, j’ai été amené à travailler sur le film la Grande Illusion, l’un des plus grands films, sinon le plus connu, de Jean Renoir, datant de 1937. Revisionner cette merveille était déjà enrichissant, tant par la composition élaborée que par l’interprétation remarquable. Mais l’œuvre en elle-même a suscité des débats et commentaires intéressants, souvent passionnés, parfois déplacés. Ils permettent de mieux situer le travail exemplaire de ce metteur en scène aujourd’hui reconnu mais qui n’eut pas, en son temps, autant de facilité qu’on l’aurait pensé.
Je terminerai par les paroles du réalisateur lui-même lors d’un
article tiré du New York Times du 23 octobre 1938 pour la sortie américaine du film :
Je suis très heureux que La Grande Illusion soit représentée devant vous, et, au même moment, c'est avec un rire amer que j'entends à la radio Hitler vociférer, exiger le partage de la Tchécoslovaquie. Nous sommes au bord d'une autre "grande illusion"…