Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Récemment, j’ai été amené à travailler sur le film la Grande Illusion, l’un des plus grands films, sinon le plus connu, de Jean Renoir, datant de 1937. Revisionner cette merveille était déjà enrichissant, tant par la composition élaborée que par l’interprétation remarquable. Mais l’œuvre en elle-même a suscité des débats et commentaires intéressants, souvent passionnés, parfois déplacés. Ils permettent de mieux situer le travail exemplaire de ce metteur en scène aujourd’hui reconnu mais qui n’eut pas, en son temps, autant de facilité qu’on l’aurait pensé.
Ci-dessous une autre anecdote tirée d’une interview de Henri Jeanson, le talentueux polémiste, collaborateur
du Canard enchaîné, auteur des dialogues de Pepe le Moko et de Hôtel du Nord.
Il parle ici de son réalisateur :
Il ne trouvait pas d'engagement. Remarquez il était dans une situation de fortune assez brillante. Il avait les tableaux de son père. Qu’il avait vendus d'ailleurs pour faire des navets. Vendre un Renoir pour faire TIRE AU FLANC, vous avouerez que c'est un peu exagéré... Il faut surtout ne pas aimer la peinture !