Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Didier
Un film d’Alain Chabat (1997) avec Jean-Pierre Bacri
Résumé Cinémovies : Jean-Pierre, un manager d'équipe de foot, est doublement dans la mouise. Côté ballon, ça ne tourne pas rond, et côté salon, Didier, le labrador qu'on vient de lui confier s'est mystérieusement métamorphosé en homme... Du moins en apparence, car Didier n'a rien perdu de ses réflexes d'animal à quatre pattes. Or, un chien, tout le monde sait, ça rapporte la baballe. Un talent que Jean-Pierre pourrait bien mettre au profit.
Je ne m’attendais pas à prendre autant de plaisir à cette comédie sympathique vue et revue, mais il faut bien avouer que Bacri est irrésistible et Chabat force l’admiration par son interprétation. Les petits clins d’œil aux Nuls, certaines répliques et situations font toujours mouche sans qu’on y sente l’exagération propre à la Cité de la Peur. Mais ce sont surtout les bonus qui ont emporté l’adhésion. Même s’ils sont plus chiches que ce à quoi on aurait pu s’attendre (avec un menu animé par un petit Didier rappelant furieusement les « Avez-vous déjà vu ? » qui passaient sur M6), le story-board et le Making « Woof » apportent un éclairage intéressant sur le tournage. En effet, on voit des séquences vaguement décrites, bien loin de la minutie d’un Jeunet qui, on le sait, est extrêmement pointilleux et couche son film sur le papier sans laisser la moindre marge aux acteurs – à l’instar d’un Fincher par exemple. Ici, c’est tout le contraire : Chabat teste des effets, reteste, écoute les commentaires de ses techniciens sur le cadrage, l’emplacement, les conseils de Bacri sur la gestuelle, le bien-fondé d’un dialogue. On sent que chaque séquence est le résultat d’une synergie sans qu’on perçoive les impératifs technologiques, temporels ou scénaristiques. Un cinéma d’amateur, au sens noble du terme, presque familial. Et Bacri, au milieu de ce joyeux foutoir organisé, est égal à lui-même : pince-sans-rire mais facétieux, à la fois comédien obéissant et mentor.
Excellent moment.