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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Free your mind n°2

Matrix reloaded

 

Un film des frères Wachowski (2003) avec Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Carrie Anne Moss

 

Résumé FilmDeCulte : Dans le monde réel, les machines ont commencé à creuser afin d'atteindre Zion, la dernière ville libre pour les humains. Neo, Morpheus et Trinity ont 72 heures pour y remédier.

 

A le voir dans la continuité du premier, on s’aperçoit que le film n’est pas si mauvais qu’il n’en avait eu l’air au cinéma. Il souffre d’une ambition revue à la hausse et d’une volonté de surenchère évidente : Neo étant plus puissant – et surtout désormais conscient de ses capacités mais encore incapable de les contrôler totalement - il lui fallait des agents plus rapides (upgradés), plein de Smith et de nombreux pièges et choix pas évidents à faire. L’ambition implique l’apparition de séquences explicatives qui tentent de raccrocher la trilogie à un message plus profond. Las, ces passages didactiques (avec l’Oracle puis l’Architecte) sont poussifs, longs, posent plus de questions qu’ils ne donnent de réponses et particulièrement confus : ce sont les seuls qui obligent à lire les sous-titres tellement ils sont emberlificotés et ils plombent l’équilibre fragile de l’ensemble. En revanche, la partie chez le Mérovingien est beaucoup plus plaisante en VO avec un Lambert Wilson en roue libre et confère au métrage une certaine fraîcheur qu’il n’avait pas en VF.

 

Au final, il en résulte une œuvre bancale, avec un Neo assez frustrant qui ne sait pas quoi faire et passe son temps à tergiverser ; il aurait dû pourtant percuter quand le Mérovingien lui disait déjà que ce n’était pas la 1e fois qu’il le voyait. Les discours des personnages-clefs sont intéressants mais cassent le rythme, d’autant que la musique s’est assagie. Beaucoup moins jouissif que Matrix, donc, mais comportant son lot de scènes fascinantes.

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V
JE t'en prie ça fait plaisir.
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I
bonjour et merci pour les passages sur mon blog  je viens de lire le tien
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I
Votre blog est aussi magnifique
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V
Voilà c'est exactement le sentiment que j'avais eu à l'époque : une forme de trahison que je refusais, tant j'avais été emballé par le premier. Je me disais même que le 3e réconcilierait tout le monde (j'étais un peu trop optimiste).Avec Reloaded, les frères Wachowski ont perdu quand même bon nombre de leurs admirateurs de la première heure - comme vient de nous le dire samom : des amis à moi ont refusé d'aller voir le Revolutions, et d'autres qui y sont allés en traînant les pieds ne sont pas parvenus à quitter ce sentiment amer.Encore une fois, les revisionnages à tête reposée permettent de se faire une meilleure idée, quand l'amertume et les regrets se sont effacés.
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R
Fasse la démonstration éclatante de la liberté humaine, je veux dire (pour Néo).
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R
<br /> Mais tu as raison, Vance : c'est en contradiction avec le n° 1 ; du coup, on s'y perd. Le pire est que jusqu'au bout, cela reste incertain. C'est plutôt bizarre. On s'attendait de toutes façons à ce que Néo fasse à nouveau éclater la liberté de l'être humain. Précisément, un monde emboîté dans un autre, cela aurait permis de donner une force nouvelle à la même idée. Ici, avec les suites, on a au contraire l'impression qu'elle s'affaiblit. Est-ce que cela a un sens ? En théorie, plus on progresse dans les épreuves, plus on acquiert de l'assurance : plus on a les idées claires. Sinon, à quoi bon ? On a aussi le sentiment qu'au départ, les frères W. ont suivi la doxa américaine, par obligation vis à vis des studios, plus que par conviction, et qu'ensuite, ils ont dévoilé leur errance intérieure, n'ayant plus à faire semblant. Mais le spectateur ne s'attend pas à ce qu'ils se désavouent eux-mêmes, et reconnaissent avoir fait semblant uniquement pour le séduire.<br />
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S
salut à toije n'ai pas aimé du tout le reloaded et le revolutiondommageps : merci pour ton commentaire
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V
A l'époque de Reloaded, j'avais lu plusieurs propositions qui allaient en ce sens, avec un film qui serait le creuset de réalités emboîtées, quelque part entre Philip K. Dick (pour les simulacres) et Farmer (pour les mondes adjacents). Et cette question qui opposait beaucoup d'exégètes : si Neo parvient à user de ses pouvoirs dans le monde des machines, donc hors de la Matrice, c'est que ce monde-ci n'est lui aussi qu'une extension virtuelle du réel, un simulacre. On est toujours le rêve de quelqu'un.Moi, ce qui m'a perdu, c'est de constater que Neo n'était en fin de compte qu'un programme, une conception artificielle et non le porte-étendart du libre-arbitre conscient de lui-même. Que veux-tu, j'ai toujours été plus attiré par les héros (même martyrs) que par les récits de SF nihilistes.
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R
Je ne sais pas, Vance. Cela devient compliqué. Il est pour moi évident que l'action globale manque de motivation, qu'on ne parvient pas à saisir les enjeux de l'intrigue. Il s'agit juste de sauver la vie d'êtres humains contre des machines. Pourquoi chercher midi à quatorze heures ? Les machines suivent une forme d'instinct : elles sont comme des animaux. Si elles sont humaines, alors, il s'agit simplement d'une guerre entre deux nations ! On attend donc que la nation injustement attaquée obtienne la victoire, et contraigne l'autre à un traité de paix. Si elles ne sont que des machines, on peut les détruire.Non, mais sérieusement, voici ce à quoi on s'attendait : que Néo découvre peu à peu que le monde vrai est lui-même la fabrication d'autres machines, plus grosses, plus puissantes, plus cachées, et qu'il les vainque encore. Il se réveille une seconde fois, dans un monde encore plus étrange !
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V
Tu subodores que le plaisir s'arrête lorsque le merveilleux laisse la place à la raison, c'est cela ? Sous cet angle, il est évident que les épisodes suivant perdent leur intérêt tout en conférant à l'ensemble une assise fascinante, donnant de la cohésion et de l'épaisseur à un univers qui n'était qu'ébauché. Je pense - et je crois que Neault sera de mon avis - que les Wachowski auraient dû laisser aux réalisateurs extrêmement doués des Animatrix le soin de disserter - et digresser - sur le monde de Neo, sur les frontières fluctuantes entre les réalités, et se concentrer dans les films davantage sur le fil rouge de la mission. Hors de leur contexte, les dialogues verbeux et poussifs avec l'Architexte ou l'Oracle pourraient donner lieu à quelques réflexions, mais ils n'avaient pas lieu d'être - pas sous cette forme lancinante - dans le vrai spectacle SF qu'était Matrix. J'aurais alors préféré une narration plus onirique, comme dans l'énorme Ghost in the shell.
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