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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Land of the dead : le Territoire des morts

[critique] Land of the dead : le Territoire des morts

Passé un très bon générique, autant visuel qu'informatif, le début du film nous met tout de suite dans le vif du sujet : les zombies sont en train d'évoluer, si tant est que cela reste possible. Cette observation est rapportée par le héros de ce récit, un homme sans défaut, attachant mais, finalement, très lisse (peut-on s'attendre à autre chose de la part de Simon Baker ?). Les seconds rôles n'ont au plus qu'un intérêt secondaire, même si on pouvait raisonnablement espérer mieux d'Asia Argento ou Dennis Hopper) et le film devient très vite un remake de choses déjà vues et revues, pillant abondamment dans l'iconographie madmaxienne sans génie ni surprise aucune (à moins qu'on considère comme surprise le fait qu'on passe notre temps à deviner de quelle façon les zombies vont apprendre une nouvelle technique et qu'on se retrouve généralement déçu par la façon dont cela arrive).

 


Bon, ce n'est pas trop mal filmé, les bruitages sont corrects, mais c'est surtout l'absence de recul ou de distanciation et la façon grossière dont Romero assène le même discours depuis une quarantaine d'années qui agace : Land of the Dead n'apporte rien aux films de zombies, dont il est pourtant le père. Rien de novateur, ni dans la structure, ni dans le message sous-jacent (la société de consommation nous rend abrutis mais ensemble on peut s'en sortir), ni dans les effets spéciaux ; pour le gore, on est servi, mais c'est du réchauffé, encore tiède.


L'Armée des morts de Zack Snyder, avait ouvert des portes dans lesquelles il fallait oser s'engouffrer, avec ses morts-vivants qui couraient, ajoutant paradoxalement un peu de vie dans un thème sur la non-mort (vous me suivez ?). Sous un autre angle d’approche, l’excellent 28 jours plus tard (ainsi que sa suite

moins réussie mais jusqu’au-boutiste) renouvelait avec bonheur le genre. Avant que World War Z et Walking Dead n'enracinent définitivement le cadavre ambulant dans la mythologie populaire. 

Ici, le film claudique, boîte et finit par se ramasser sans gloire, avec une fin navrante.

Décevant, donc.

Titre original

Land of the dead

Date de sortie en salles

10 août 2005 avec Pan Européenne Edition

Date de sortie en vidéo

21 février 2006 avec Wild Side

Photographie

Miroslaw Baszak

Musique

Reinhold Heil & Johnny Klimek

Support & durée

DVD Wild Side (2006) zone 2 en 2.35 :1 / 93 min

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P
Pataud et balourd, "land of the dead" marche effectivement au rythme de ses zombies, mais je ne peux en vouloir à Romero de refuser de se caler sur le rythme frénétique des épigones contemporains. Avec ce film, il ajoute un chapitre supplémentaire à sa grande fresque sur la condition humaine, sur son devenir y compris par-delà la mort. Les touches politiques sont certes peu subtiles mais elles ont le mérite de mettre les tripes sur la table. Et les tripes, même si ça sent pas bon, il paraît que c'est très bon quand même. :-)
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V
En fait, je voulais dire que les films de zombies devraient se renouveler et que des oeuvres comme l'Armée des morts et 28 jours plus tard offraient des nouvelles perspectives. Pour moi, Romero a glorieusement raté son retour en restant cantonné dans son discours qui n'a plus la même portée qu'avant.
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J
Salut Vance, je te trouve plutôt sévère avec ce 4e opus, que j'ai plutôt bien aimé. Mais c'est le jeu de la critique !  Par contre, je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis que les films de zombies devraient tendre dorénavant vers des oeuvres comme L'armée des morts : celui-ci s'est débarrassé de toute la portée politique du Zombie de Romero, je ne le vois donc pas comme un modèle potentiel. Même s'il reste très fun et efficace ! Amicalement
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V
C'est gentil d'être passée ! Merci Caramia, le film était effectivement très décevant, je lui préfère le Snyder qui n'est pourtant pas exempt de reproches.
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C
Excellente critique, je n'aurais pas dit mieux - et pourtant je suis super fan de romero. Je trouve que le film n'apporte rien et aligne les clichés - le réalisateur a perdu son mordant et son côté visionnaire. Par contre visuellement, il est enfin à la hauteur des films de zombie.
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B
tout à fait d'acc avec toi, la fin est plus que bof... :(
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R
Ah, la société de consommation ! Elle a bon dos. En tout cas, dès qu'une production américaine montre qu'en se syndiquant, on lutte contre l'aliénation, elle peut compter sur une partie de la critique française pour saluer l'intention, sinon le résultat. Comique. Tu as fait grève, hier ? Moi, je trouve que l'Etat a trop de monopole, dans différents secteurs, et donc, j'évite de me solidariser trop avec la fonction publique. Je préférerais une simple grève de professeurs certifiés, par exemple, et cela, tant du public que du privé. Les autres fonctionnaires, je m'en fiche un peu. Je me sens plus professeur que fonctionnaire. Il n'y a qu'en France, qu'on ne peut pas être professeur sans être fonctionnaire. Et en Chine, bien sûr. J'en parle indirectement sur mon second blog : http://www.entrenous74.com/forum74/weblog_entry.php?e=447 . Dis-moi ce que tu en penses !
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