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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Nuit noire

Nuit noire

Après l’intriguant Autoroute de l’Enfer, Rimini Éditions nous ressort des placards un autre film tombé dans l’oubli et qui pourrait ravir les amateurs de curiosités horrifiques issues d’une époque où, décidément, on se permettait tout – mais aussi n’importe quoi.

Nuit noire

Synopsis : Afin d’intégrer une sororité étudiante, Julie doit se soumettre à un rite d’initiation : passer une nuit entière dans un imposant monument funéraire, sous le contrôle de deux autres étudiantes. Or le mausolée est celui d’un ancien mage, décédé récemment dans des circonstances encore mystérieuses. On disait de lui qu’il possédait de terrifiants pouvoirs psychiques...

Nuit noire est bâti sur un script qui, aujourd’hui, passerait pour être totalement éculé, à peine digne d’un après-midi pluvieux sur M6 (voir le synopsis). Toutefois, la manière dont Mc Loughlin mène sa barque dans ce projet totalement fauché constitue l’un des atouts de ce métrage qui n’effraiera pas grand-monde aujourd’hui, mais saura parfois instiller ce genre de malaise bien plus prégnant et durable que les jump scares devenus norme et qui font rire aussitôt après avoir sursauté.

Nuit noire

On sent que la production n’a pas été sereine dans ce film qui sort un peu du tout-venant de l’horrifique de l’époque, quelque part entre Carrie et Phantasm, avec une mise en place trop longue, des personnages stéréotypés mais des intentions louables compte tenu du budget restreint et surtout le refus de la légèreté et de l’humour gore en concentrant l’horreur dans le dernier quart et en proposant quelques séquences peu ragoûtantes. Évidemment, le film ne fait jamais peur mais il réussit parfois à installer un malaise palpable, malheureusement trop délayé par un rythme distendu. 
À l’époque, il s’est retrouvé coincé entre un Poltergeist plus maitrisé et ambitieux et un Evil Dead plus percutant et drôle, ce qui a joué contre lui.

Nuit noire

Il faut lui reconnaître quelques qualités dans le cheminement de l'intrigue : même si maladroit, il refuse la facilité en tentant de donner plus de densité à ses personnages et en prenant le temps de les présenter dans leurs excès (les filles de la Sororité des Sisters, des pimbêches sous la coupe d'une meneuse jalouse) et leur fragilité (Julie qui sait qu'elle va au devant des ennuis en acceptant cette ultime épreuve mais qui veut avant tout prouver qu'elle en est capable). Entre-temps, la propre fille du mage apprend petit à petit (dans une trop lente exposition fondée sur une cassette audio) quelles forces occultes il tentait de maîtriser. Bien évidemment, les Sisters vont monter un happening dans le mausolée afin de terroriser Julie - et lui faire payer le fait qu'elle sorte avec l'ex de la leader - pour tomber sur un véritable pandémonium : les cercueils explosent, les cadavres glissent ou lévitent. Le mage a-t-il donc été capable de vaincre la mort elle-même ? 

On saluera l'effort sur les maquillages glauques et la performance de Meg Tilly, plutôt convaincante (l'histoire dit qu'elle a été plusieurs fois apeurée par l'ambiance mise en place par la production, d'où ses réactions très naturelles) notamment face aux autres actrices, assez peu convaincantes, surjouant la plupart du temps. Certains fans salueront la présence d'Adam West (le Batman de la série TV !) dans le rôle du mari de la fille du mage, un homme rassurant mais dépassé par les événements.

Une curiosité.

Nuit noire

Un petit mot sur le nouveau master : s’il a été nettoyé le plus consciencieusement possible, il laisse néanmoins transparaître quelques scratches, des griffures et taches plus ou moins perceptibles dans le générique, avant de céder la place à des images de bonne facture, agréablement contrastées pendant la première demi-heure. Aux alentours de la 37e minute, le blu-ray affiche soudain quelques séquences bien abîmées, au point qu’on a presque peur que le disque soit fichu ; on se croirait presque dans une arrière-salle projetant clandestinement un snuff movie. Puis tout revient à la normale ou presque.

Titre original

One Dark Night

Date de sortie en salles

23 janvier 1985 avec Liberty International

Date de sortie en vidéo

9 décembre 2015 avec Rimini Éditions

Réalisation

Tom Mc Loughlin

Distribution

Meg Tilly, Melissa Newman, Robin Evans & Adam West

Scénario

Tom Mc Loughlin & Michael Hawes

Photographie

Hal Trussel

Musique

Bob Summers

Support & durée

Blu-ray Rimini (2023) en 1.78:1 / 89 min

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