Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Le Michael Bay que l’on aime est de retour au cinéma avec Ambulance, remake d’un film danois méconnu en France. Bourrin, clinquant, vulgos, over-the-top, le film du réalisateur de Bad Boys 2 est un modèle du genre, à la fois « à l’ancienne » et expérimental. Un régal pour les amateurs qui pourront se ruer sur le blu-ray sans hésitation : c’est du tout bon !
Synopsis : Will Sharp, un vétéran décoré fait appel à la seule personne indigne de confiance, son frère adoptif Danny pour trouver l’argent afin de couvrir les frais médicaux de sa femme. Ce dernier, un charismatique criminel au long cours, au lieu de lui donner de l’argent, lui propose un coup : le plus grand braquage de banque de l’histoire de Los Angeles : 32 millions de dollars. Will, prêt à tout pour sauver sa femme, accepte. Mais quand leur affaire prend un tour spectaculairement désastreux, les deux frères n’ont pas d’autre choix que de détourner une ambulance avec à son bord un vieux flic mortellement blessé et l’ambulancière Cam Thompson. Pendant la course poursuite infernale qui s’ensuit, Will et Danny vont devoir échapper aux forces de l’ordre surmotivées postées aux 4 coins de la ville, tenter de garder leurs otages en vie et éviter de s’entre tuer tout en exécutant l’évasion la plus spectaculaire que la ville de Los Angeles n’ait jamais vue.
Cela fait un bien fou de voir un bon Michael Bay des familles de temps en temps, surtout lorsque la concurrence se fait de plus en plus rare. C’est qu’il est l’un des derniers grands réalisateurs d’action à Hollywood, l’un de ceux qui continuent de préférer les bons vieux trucages physiques et les explosions – maîtrisées - sur plateau aux tournages impersonnels sur fond vert. Après avoir délaissé les salles de cinéma pour faire les yeux doux à Netflix (ce serait d’ailleurs plus vraisemblablement le contraire) avec 6 Underground, le voici de retour en pleine forme et en format XXL avec Ambulance, remake d’un film danois méconnu en France. Sur une intrigue somme toute relativement basique, une course poursuite entre braqueurs et policiers, le réalisateur y ajoute sa marque de fabrique et c’est exactement ce que l’on veut : du bourrin, du clinquant, du over-the-top. Et de l’émotion. S’il avait poussé les potards un peu plus à fond, on se serait presque cru devant Bad Boys 2 !
Autant dire que les amateurs de ce qui est l’un des sommets de la carrière du metteur en scène (OK on met The Rock en premier, mais la suite des péripéties de Martin Lawrence et Will Smith est un petit chef d’œuvre dans son genre) vont se régaler : Ambulance fait partie de ses plus grandes réussites. Pourtant, les similitudes avec Bad Boys 2 ne vont pas plus loin que la démesure gourmande dont fait preuve le réalisateur pour l’action. Car si les personnages principaux masculins forment aussi un duo, point de dynamique comique : leur traitement est bien plus subtil et nuancé, en faisant à la fois les bad guys et les good guys. Le scénario ne s’autorise d’ailleurs que peu de débordements humoristiques (habituellement l’une des caractéristiques du cinéma de Michael Bay), sauf avec le personnage de Jake Gyllenhaal, et le récit n’est pas pris à la légère : il y a des conséquences aux actes de chacun des personnages. Un Bay de la maturité en quelques sortes. Ou du moins un Bay plus mesuré. Qui évite les clichés auxquels il aurait pu nous habituer. À quelques exceptions près car l’on ne se refait pas non plus (les auto-citations, les élans à la limite du gore grand-guignolesque).
Bref un excellent divertissement à la tension palpable, filmé avec une énergie et une inventivité remarquables (les plans tournés avec les drones sont bluffants) et interprété par trois comédiens qui s’amusent visiblement beaucoup. Un exercice de style jubilatoire !
[NDLR. Avec ce film, Bay reprend la plupart de ses codes mais en modifiants certains points de vue : si la comédienne principale a tout du succédané de Megan Fox, sa silhouette ou ses formes ne sont jamais mises en valeur, alors que la ville de L.A., filmée sous toutes les coutures, est au centre du métrage, presque un personnage à part entière.]
N’importe quel amateur de home-cinema vous le confirmera : un Michael Bay en vidéo, ça rend toujours bien. Le blu-ray d’Ambulance ne fait pas exception : on est bel et bien devant un film du réalisateur de Transformers !
Vu la qualité technique de l’édition blu-ray, nul doute que la version UHD - que nous n’avons pu tester - est plus que recommandable. Le film ayant un DI 4K (ce qui est encore rare), autant en profiter si vous le pouvez.
Toujours est-il que la qualité technique du blu-ray est absolument hallucinante. L’image de cette copie HD est quasiment parfaite, qu’il s’agisse de sa définition ultra fine, de sa gestion des couleurs (et le film est très coloré), de ses noirs profonds, de son contraste incroyable et de sa compression idéale (le film bougeant beaucoup, c’est encore plus époustouflant !).
La piste son en VO Dolby Atmos est ultra démonstrative. Comme souvent avec les bandes sons des films du réalisateur, le mixage est d’un dynamisme incroyable, les voix toujours claires et audibles, les effets directionnels constants et surprenants, les basses profondes. Ce n’est pas non plus la meilleure bande son que nous ayons entendu, parce qu’en réalité elle ne se démarque pas spécialement par une quelconque originalité, mais elle est d’une efficacité remarquable.
Les suppléments reviennent sur différents aspects de la production : un bonus sur Michael Bay et les acteurs, un making-of, un focus sur les courses poursuites et sur l’utilisation de drones… Très intéressant.
Titre original |
Ambulance |
Date de sortie en salles |
23 mars 2022 avec Universal Pictures |
Date de sortie en vidéo |
27 juillet 2022 avec Universal Pictures |
Date de sortie en VOD |
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Réalisation |
Michael Bay |
Distribution |
Jake Gyllenhaal, Yahya Abdul-Mateen II, Eiza González, Jackson White, Garret Dillahunt, Cedric Sanders & Keir O’Donnell |
Scénario |
Chris Fedak d'après le scénario de Laurits Munch-Petersen & Andreas Bo Pedersen |
Photographie |
Roberto De Angelis |
Musique |
Lorne Balfe |
Support & durée |
Blu-ray Universal (2022) en 2.39 :1 / 136 min |