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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Aladdin : en vidéo le 27 septembre 2019

l'Avis de Vance

Chacune des adaptations live des classique de Disney a engendré son lot de contrariétés, de doutes, de tièdes enthousiasmes et de questionnements pertinents. Cela va plus loin que le haro sur les reboots car se pose la question de l’utilité tant artistique que culturelle d’une version cinéma totalement copiée sur la version animée (qui elle-même cherchait à se rapprocher du réalisme tout en conservant un style visuel particulier) : bref, un salmigondis d’arguments assez spécieux pour excuser une logique mercantile qui, il faut l’avouer, est parfaitement maîtrisée dans la firme aux grandes oreilles. Inutile donc de s’appesantir sur le bien-fondé de l’existence d’un Roi Lion, d’un Dumbo ou d’un Belle et la Bête aux côtés de leurs originaux dessinés : le fait est qu’ils existent. Le tout est de savoir ce qu’ils apportent en plus (et ce qu’ils égarent en chemin).

Aladdin : en vidéo le 27 septembre 2019

Aladdin est de ces métrages qui sont parvenus à traverser le temps sans trop perdre de leur impact originel : outre la nostalgie indissociable d’un tel produit qui a bercé notre enfance, il faut admettre qu’il fonctionne encore très bien et procure suffisamment de joie et d’émotion au jeune public. Un contexte enchanteur, des personnages minutieusement caractérisés, une réalisation dynamique et des chansons emballantes en font une grande réussite disneyenne, sans parler de la truculence d’un Génie débordant régulièrement le cadre. Impossible, même avec les progrès stupéfiants de la technologie actuelle (voir Gemini Man), de proposer un copié-collé des cascades du jeune voleur ou des effarants tours de magie : les choix à effectuer pour tenter de rationaliser la mise en scène et moderniser le propos étaient cruciaux. Quoi ôter, quoi rajouter, quoi modifier ?

Un peu de ceci, un peu de cela. Au final, on s’aperçoit que le film fonctionne en ce sens qu’il procure un bon moment, qu’il dispense du bien-être, fait parfois sourire, voire même rire, arrache des petits cris de plaisir lorsqu’il rejoint le souvenir ému des visionnages passés du dessin animé, suscite l’interrogation lorsque des séquences sont effacées sans provoquer trop de protestation car le tempo demeure suffisamment alerte pour passer d’une scène à l’autre avec envie.

Aladdin : en vidéo le 27 septembre 2019

Le casting peut surprendre, agacer même, il s’inscrit cependant dans une manifeste volonté de coller davantage à certaines préoccupations. On a assez hurlé sur le choix de Will Smith : il me semble, tout comme le soulignaient mes camarades (lire ci-après), tout à fait logique et ses qualités de rappeur s’inscrivent parfaitement dans le flow typique du Génie. Pour Aladdin lui-même, je suis plus circonspect mais le comédien finit par emporter de justesse l’adhésion, d’autant que l’accent est moins porté sur sa condition de voleur au contraire de Jasmine qui voit son aura féminine nettement plus développée (elle n’est plus la princesse regimbant sur le mariage mais l’héritière choquée par la tradition successorale masculine) : mine de rien, Naomi Scott par sa fraîcheur mutine et son caractère bien trempé tire la couverture à elle et a tendance à faire de l’ombre au héros un brin transparent de l’histoire, avec une nouvelle chanson très écrite, nettement plus dans la tradition de la comédie musicale.  On remarquera également que le jeu de séduction est un tantinet transformé et rééquilibré, on assiste à une forme de duel amoureux qui aurait sa place dans le top des films avec un peu de romance.

A leurs côtés, on a aussi un sultan nettement moins risible, préoccupé par d’éventuels conflits avec les pays voisins (et non plus le gentil nounours jouant avec ses animaux de porcelaine). C’est Jafar qui voit son apparence radicalement transformée, perdant toute la prestance et le sombre charme de son avatar animé : Marwan Kenzari campe un arriviste roublard particulièrement trouble. Quant aux animaux, ils sont réduits à la portion congrue : Abu ne fait pas grand-chose (et est assez laid) et le perroquet reste à sa place de volatile un peu trop bavard, tout en abandonnant celle de complice mesquin. Ce n’est pas leur animation qui a pesé dans les comptes, et on aura le même sentiment pour le tapis volant, personnage à part entière du dessin animé - doté qui plus est d’une animation assez ébouriffante à l’époque - et qui descend de son piédestal pour n’être qu’un accessoire supplémentaire sans âme.

Aladdin : en vidéo le 27 septembre 2019

C’est donc l’humain qui prend le pas sur le reste, et même sur la magie qui n’existe que par le

Génie (Jafar n’est plus qu’un habile hypnotiseur). Frustrant, d’autant qu’on sent sur les scénaristes une pression politiquement correcte réorientant subtilement les dialogues. Donc, c’en est fini des Mille et une Nuits ? En fait, pas tout à fait, car la production a misé énormément sur la direction artistique. Et là, c’est du lourd : des costumes époustouflants, des décors mirobolants que Guy Ritchie parvient à mettre sur le devant de la scène avec suffisamment de talent. Si les courses-poursuites dans les souks, la fuite en tapis après l’effondrement de la grotte n’ont plus leur intensité jubilatoire, elles demeurent assez rocambolesques pour retenir l’attention du spectateur, avec des cascades et des gags bien trouvés qui pourront laisser le film se faufiler dans le top du cinéma comique. Dommage que la confrontation finale ne soit pas aussi réussie, mais on remarquera que le Génie a les mains paradoxalement moins liées que dans la version animée.

La sortie en HD de cette version permettra de ce fait de profiter du travail remarquable des décorateurs, la colorimétrie plus riche des blu-rays mettant en valeur la très dense palette de couleurs des rues et du palais d’Agrabah, les trésors de la caverne aux merveilles, les somptueuses tenues du prince Ali ou de Jasmine, comme les excentricités du Génie. Si les bonus n’apporteront pas grand-chose à l’expérience de visionnage, ils permettront d’en apprendre un peu plus sur les conditions de réalisation de cette œuvre destinée à un nouveau public essentiellement familial, pétrie de bonnes intentions et cherchant à toucher un tant soit peu à certaines préoccupations actuelles. Des intentions louables qui aboutissent à un film plaisant, très calibré, oscillant entre modernisme et tradition, en DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 3D, Blu-Ray 4K UHD depuis le 27 septembre 2019, ainsi qu'en VOD et EST..

Aladdin : en vidéo le 27 septembre 2019

Titre original

Aladdin

Date de sortie en salles

22 mai 2019 avec Walt Disney Company

Date de sortie en VOD

 

Date de sortie en vidéo

 27 septembre 2019 avec Walt Disney Company

Photographie

Alan Stewart

Musique

Alan Menken

Support & durée

Blu-ray Disney (2019) region ALL en 2.39:1 / 129 min

l'Avis de Nico

L’excellent remake d’Aladdin réalisé par Guy Ritchie sort le 27 septembre en DVD, Blu-ray, Blu-ray 3D et 4K. L’occasion de vous écrire un petit test technique de la version Blu-ray, à l’image magnifique et au son impeccable. Vivement recommandé !

Aladdin : en vidéo le 27 septembre 2019

Lors de sa sortie en salles, Guillaume avait adoré cette adaptation d’Aladdin par Guy Ritchie. Vous pouvez lire sa critique ici. Il faut dire que le film - s’il n’est pas aussi magique que la version animée - est véritablement excellent, avec ses reprises musicales entraînantes, ses petites différences avec le scénario d’origine (la plupart plutôt bienvenues) et son casting idéal (qu’il s’agisse de Mena Massoud parfait dans le rôle principal, Naomi Scott très convaincante en Jasmine et Marwan Kenzari, très étonnant dans son interprétation d’un Jafar plus jeune et fourbe). Bien entendu, le spectacle vaut largement le coup uniquement pour la performance de Will Smith, le seul acteur qui avait les épaules pour remplacer Robin Williams dans le rôle d’un génie showman hilarant. C’est d’ailleurs le plus gros succès de la carrière du « Prince De Bel Air ». Vous serez donc ravis d’apprendre que Disney a une nouvelle fois particulièrement bien soigné les différentes éditions de son film, que l’on retrouve notamment dans sa version 3D.

Aladdin : en vidéo le 27 septembre 2019

Le Blu-ray d’Aladdin est techniquement au top, avec une image au format respecté, riche en couleurs, aux noirs profonds, sans artefact de compression notable, qu’il s’agisse de plans lumineux dans le désert, des impressionnants décors de la caverne aux Merveilles ou des séquences mouvementées dans les rues d’Agrabah.

Les différentes pistes son Dolby Digital Plus pour la VF et DTS HD Master Audio pour la VO font jeu égal. La VO est à privilégier pour bénéficier du meilleur mixage, avec effets multidirectionnels amusants et numéros musicaux dynamiques. A force de tester les Blu-ray Disney, nous avons l’impression de radoter : c’est du très bon travail ! On notera également la disponibilité d’une version 3D, ce qui est un plus non négligeable pour profiter du numéro survitaminé du génie.

Aladdin : en vidéo le 27 septembre 2019

On pourra reprocher une nouvelle fois à Disney de ne plus offrir de bonus conséquents à ses

plus gros succès, néanmoins ceux d’Aladdin parviennent à satisfaire un peu plus que ceux d’Avengers : petit making of sous forme de journal de bord où l’on peut apercevoir brièvement la bonne entente des comédiens entre eux sur le tournage, featurette assez intéressante sur la mise en scène de Guy Ritchie, focus sur la performance de Will Smith, bêtisier quelconque, clips musicaux, et surtout chanson coupée au montage et scènes supplémentaires. Peut mieux faire, mais plutôt appréciable.

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