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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Permis de tromper/Permitidos

[critique] Permis de tromper/Permitidos

Alors que s’affirme la chaleur estivale, essayons une romcom à la sauce argentine, histoire de voir si c’est muy caliente et tout aussi drôle que peuvent parfois l’être ces histoires de couples qui se font et se défont sur un malentendu. Le pitch est d’ailleurs alléchant, rappelant aux anciens un certain épisode de Friends Rachel autorise Ross à dresser une liste des stars avec lesquelles il pourrait coucher (et où il manque piteusement le coche avec Isabella Rossellini). Le titre français pourrait aussi laisser croire à une énième pantalonnade avec Owen Wilson.

Le résultat, quoique plaisant, n’est pas mauvais du tout, mais s’avère tellement prévisible – comme la grande majorité des comédies romantiques, et c’est d’ailleurs ce qui rassure une partie de leur public.

[critique] Permis de tromper/Permitidos

Si l'on peut être agacé par le jeu approximatif des comédiens, leur charme (et essentiellement le charme féminin) est patent, et leur énergie débordante. Lali Esposito est une petite bombe toujours en mouvement et accapare la caméra avec cette assurance que lui ont octroyée ses expériences dans des séries télévisées. Son partenaire Martin Piroyanski, beaucoup plus capé au cinéma, est plutôt convaincant dans son rôle déroutant de bobo second degré, indolent et rêveur, parfait contrepoint face à la nature explosive de sa compagne.

Autre bon point, le film ne se perd pas dans une exposition d'une heure et ne trompe jamais sur la marchandise : l'événement annoncé (dans ce couple qui s'entend si bien, le mec tombe sur son actrice préférée et le tait à sa compagne dans l'espoir d'aller plus loin dans son fantasme) est exécuté dès le premier quart d'heure, le reste consistant en une suite de conséquences impliquant assez malicieusement le regard des autres ainsi que l'impact des stars sur notre image ou nos intentions. Camila découvre d’abord la forfaiture de Matéo, qui passe donc du temps avec cette star théoriquement inaccessible sans le lui dire, passe par divers états avant de tenter le coup de la vengeance et de s’arroger un permis de tromper avec Joaquin, l’acteur écolo au firmament de la gloire. Cette vengeance entraîne une escalade de coups bas dont on comprend bien vite qu’ils échappent à notre couple qui souffre sans le dire d’être séparé.

[critique] Permis de tromper/Permitidos

Quand ces deux nobodies se retrouvent par la folie de la Twittosphère,

propulsés dans le domaine public, voyant se multiplier les sujets sur eux ou accordant autant d’interviews, leur attitude finit par contredire leurs intentions, même si l'un des deux se raccroche in extremis à ses derniers principes moraux. Oui, c'est clair que c'est confortable et agréable d'être célèbre et admiré, encore faut-il savoir rendre une partie de cette notoriété au public qui en est l'origine et non continuer à en tirer profit.
On sourit souvent dans cette comédie faussement impudique, gentiment sensuelle mais plutôt sage.

Titre original

Permitidos

Date de sortie en DTV

9 avril 2018 avec Koba Films

Date de sortie en vidéo

6 juin 2018 avec Koba Films

Photographie

Félix Monti

Musique

Dario Eskenazi

Support & durée

DVD Koba (2018) zone 2 en 2.35 :1 / 106 min

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