Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Petit film au concept loufoque sortant en E-Cinéma, Colossal intrigue puis amuse avant de décevoir dans son troisième acte, paresseux et peu subtil. On vous conseillera néanmoins le visionnage de cet OFNI tant celui-ci aurait largement pu sortir au cinéma, d’autant que les acteurs y sont excellents et les effets spéciaux soignés.
On apprécie l’originalité du projet.
En sortant de la séance de Colossal, on se dit que le film aurait largement pu être distribué au cinéma tant l’originalité de son pitch fait un bien fou, aux antipodes des productions formatées qui squattent les écrans. Mais c’est aussi ce qui explique sa diffusion en E-Cinéma : le film est bien trop inclassable pour être vendu correctement.
Car contrairement à ce que sa bande-annonce semble indiquer, Colossal n’est pas qu’une simple comédie. C’est même plutôt le contraire puisque le film parle de la dépression de son héroïne, dont le kaiju est une métaphore. Kaiju, oui oui. Si vous ne savez pas de quoi Colossal parle, évitons de spoiler : pour résumer, le personnage que joue Anne Hathaway découvre qu’elle est connectée à un monstre géant récemment apparu à Séoul. Lorsque l’héroïne fait un geste, le kaiju fait le même à l’autre bout du globe. C’est tout ce que vous devez savoir pour garder la surprise.
Et des rebondissements, il y en a plein. Parfois trop, au point que le récit paraisse souvent incompréhensible et que les personnages semblent changer de caractère selon les besoins du scénariste (c’est explicable compte tenu des thèmes du film, certes). Colossal intrigue puis amuse (la découverte des nouveaux pouvoirs de l’héroïne par exemple), avant de décevoir dans son troisième acte. Le film ne semble plus trop savoir quoi raconter, et enchaîne les révélations et les résolutions sans se soucier d’une quelconque cohérence avec ce qui a été mis en place au début. C’est d’autant plus flagrant que certains personnages secondaires sont totalement zappés du métrage de manière inexplicable, comme si la conclusion avait été bâclée.
Dommage, donc, d’avoir l’impression que le film manque de rigueur, comme si le réalisateur-scénariste se satisfaisait uniquement de son concept loufoque au détriment d’une écriture plus nuancée. L’on sent
pourtant constamment le potentiel d’une telle idée de base, et l’on se dit qu’avec un peu plus d’ambition dans son écriture le résultat aurait pu être à la hauteur du délire escompté et des nombreuses thématiques abordées, sachant que les acteurs y sont déjà vraiment excellents et que les effets spéciaux sont très soignés.
En l’état, Colossal est juste un petit film sympathique, un OFNI que l’on ne peut que vous conseiller pour son originalité.
C’est déjà bien !
Titre original | Colossal |
Date de sortie en e-cinema | 27 juillet 2017 avec TF1 Vidéo |
Date de sortie en vidéo |
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Photographie | Eric Kress |
Musique | Bear McCreary |
Support & durée | 2.35 :1 / 109 min |