Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Film d’action nerveux aux allures de comédie déjantée, Free Fire de Ben Wheatley fonctionne principalement grâce à son excellent casting et à quelques punchlines sympathiques. Mais le réalisateur n’arrive pas à maintenir l’intérêt dès la deuxième partie, un peu longuette et sans surprises. Le résultat, mitigé, permet tout de même de passer une agréable séance de cinéma.
Le nouveau Ben Wheatley nous a laissé la même impression que son High Rise l’année dernière. Un film prometteur, techniquement irréprochable, mais qui ne nous aura pas satisfaits totalement.
Et pourtant, ça s’annonçait une nouvelle fois enthousiasmant. Il faut dire que tout comme pour son film avec Tom Hiddleston, les affiches donnaient vraiment envie, résultats d’une indéniable recherche esthétique… Le pitch lui-même donnait envie également ! Mais, donc, Free Fire est une petite déception.
Non que l’œuvre soit mauvaise, bien au contraire, mais ce n’est pas non plus une réussite. Car malgré une introduction sympathique et efficace, le réalisateur ne parvient pas à maintenir notre intérêt dès le début de la deuxième partie. Free Fire lasse, et l’on finit par trouver cette histoire un peu longuette. Un paradoxe quand on sait que le film ne dure que 90 minutes ! Le problème vient bien entendu d’un scénario qui n’a plus rien à raconter au bout de 15 minutes, et que l’on assiste ensuite à une grosse scène d’action qui s’étire sur une heure. Une heure pendant laquelle les personnages passent leur temps à se tirer dessus et à s’envoyer des punchlines.
Free Fire est un huis clos racontant comment une transaction mafieuse dans un entrepôt désert dégénère en règlement de compte. Très rapidement, le ton monte et tout le monde commence à se tirer dans les pattes. Littéralement. De fait, ce qui fait l’originalité de ce film d’action nerveux, c’est que la totalité des personnages rampe tout le long du film. Sauf que si l’idée parait « amusante » sur le papier, cela ne fonctionne pas du tout à l’écran. Ben Wheatley ne parvient jamais à gérer l’espace, et l’on se demande continuellement qui est où et surtout qui fait quoi. Ainsi, non seulement les personnages sont à plat ventre, mais en plus ils sont cachés derrière des obstacles. Vous imaginez alors qu’il soit logique que lorsque le réalisateur décide de faire des plans larges, l’on n’arrive jamais à discerner quoi que ce soit dans le cadre. Pourtant Free Fire reste techniquement correct. On ne doute pas du talent de Ben Wheatley. Mais cela ne suffit pas à compenser un scénario paresseux - et somme toute très convenu. N’est pas Tarantino qui veut, pour citer le nom d’un réalisateur auquel vous penserez immédiatement devant le film.
Reste alors le cabotinage amusant des acteurs, qui font pour beaucoup dans l’appréciation du film. Tout le monde surjoue dans la bonne humeur générale. C’est déjà ça, et ça permet au film d’être relativement agréable à voir. Rien de bien captivant, pas de surprises, mais ça se laisse regarder sans problème.
Titre original | Free Fire |
Date de sortie en salles | 14 juin 2017 avec Metropolitan FilmExport |
Date de sortie en DVD |
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Photographie | Laurie Rose |
Musique | Geoff Barrow & Benjamin Salisbury |
Support & durée | 35 mm en 2.35 :1 / 90 minutes |