Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Un nouveau classique du genre mis en scène par un trop rare James Gray. Adaptation du livre éponyme de David Grann racontant l’histoire vraie de l’explorateur Percival Harrison Fawcett sur les traces d’une ancienne cité amazonienne, The Lost City Of Z est une œuvre impressionnante, d’une densité hallucinante, à la fois reconstitution exigeante d’un récit d’aventures hors du commun et magnifique et subtil portrait d’un homme tiraillé entre ses devoirs et ses obsessions, cherchant la reconnaissance de ses pairs et de sa famille. Vivement recommandé !
Plus de vingt ans de carrière, 5 films unanimement acclamés. Le trop rare James Gray revient enfin au cinéma avec ce qui est probablement pour l’instant son film le plus maîtrisé, et c’est peu de le dire quand on regarde sa filmographie.
Adaptation du livre éponyme de David Grann, dont les droits furent achetés par Brad Pitt, pressenti pour tenir le premier rôle, The Lost City Of Z raconte l’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, explorateur britannique engagé pour cartographier une région d’Amazonie a priori inoccupée par les hommes. Sur place, l’aventurier y découvrira des traces d’une ancienne civilisation. Contraint de faire demi-tour, il n’aura eu de cesse de vouloir prouver l’existence de cette cité mystérieuse, qu’il appelle Z, en menant plusieurs expéditions en Amérique du Sud, cherchant la reconnaissance de ses pairs mais aussi de sa famille.
Suivant le parcours de son célèbre héros qui inspira de nombreux auteurs, le réalisateur James Gray laisse de côté ses paysages urbains habituels pour se lancer dans une aventure qui le mènera dans la jungle amazonienne. Ce qui marque d’emblée, c’est la reconstitution exigeante de ce récit, sublimé par une photographie que l’on doit à Darius Khondji. James Gray cherche le réalisme, il filme sur place dans un milieu hostile, sur pellicule, pour renforcer la dimension organique de son long-métrage. Ce faisant, The Lost City Of Z rappelle certains classiques du genre, dont il est une nouvelle référence à n’en pas douter, et évoque parfois des réalisateurs comme Coppola et Kubrick. On pourra lui reprocher son rythme, mais à l’instar de Silence de Martin Scorsese, cette extrême lenteur sert avant tout à immerger les spectateurs dans le récit.
Un récit d’aventures, donc, avec ses passages obligés, presque clichés, mais qui quelque part trouvent leur sens dans ce film. On y voit ainsi des attaques de piranhas, des tribus cannibales, et tout ce qui constitue cette imagerie d’un film se déroulant dans la jungle. Mais ce qui constitue l’intérêt principal du long-métrage, ce sont surtout les allers-retours du personnage entre son territoire fantasmé et son pays natal. The Lost City Of Z c'est avant tout le portrait de Percival Harrison Fawcett, un homme tiraillé entre ses ambitions et ses devoirs. Et de ce point de vue, le film de James Gray fonctionne parfaitement, arrivant à faire comprendre sans le surligner chaque enjeu, chaque dilemme, chaque choix, chaque motivation de son personnage principal, en se focalisant sur sa relation avec sa femme et ses enfants, qui ne le connaissent qu’à travers ses faits héroïques publics et non dans l’intimité.
The Lost City Of Z est une œuvre majeure, interprétée par des acteurs réellement impliqués, notamment Charlie Hunnam et Robert Pattinson qui payent vraiment de leur personne, aux images hypnotisantes, par un réalisateur au sommet de son art.
Date de sortie | 15/03/2017 avec StudioCanal |
Photographie | Darius Khondji |
Musique | Christopher Spelman |
Support & durée | 2.35 : 1 / 141 minutes |