Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Après nous avoir offert le séduisant New-York Melody en 2014, John Carney est de retour avec un nouveau film musical. Avec ses sonorités et son ambiance 80’s, Sing Street est sans conteste le feel good movie de la rentrée ! A ne pas manquer !
Cette rentrée, le genre est à l’honneur. En attendant le probable chef d’œuvre de Damien Chazelle, La La Land, les amateurs de comédies musicales auront de quoi se réjouir avec la sortie du nouveau film de John Carney.
Car Sing Street est une petite bouffée d’air frais, optimiste et revigorante. L’on s’en doutait un peu, de la part du réalisateur de Once et New-York Melody. Toujours est-il que l’on a affaire une nouvelle fois à un feel good movie de qualité (faisant jeu égal, dans un autre style, avec notre coup de cœur d’il y a quatre mois, le sous-estimé Eddie The Eagle), de ceux que l’on a instantanément envie de revoir en sortant de la salle de cinéma. Sauf que Sing Street nous semble encore plus précieux que ses deux précédentes œuvres. Le metteur en scène, ancien bassiste du groupe de rock The Frames qui a toujours entrepris de faire partager sa passion pour la musique dans ses films, revient dans son pays natal, l’Irlande, pour raconter une histoire probablement plus personnelle, étant donné qu’il devait avoir l’âge de ses héros à la même époque. En installant sa caméra dans le Dublin des années 1980, sur fond des plus grands standards pop rock qui inondaient à travers les walkmans et les lecteurs de K7 les oreilles des jeunes (The Cure, Duran Duran, A-ha, Joe Jackson), c’est à un véritable voyage dans le temps que nous invite le réalisateur scénariste.
Et alors que l’intrigue nous raconte le parcours d’un garçon pour conquérir l’élue de son cœur, situant l’action dans une école publique –où la violence des interactions entre élèves n’a d’égale que le mépris des enseignants pour leur fonction - d’un quartier modeste, John Carney nous évite pourtant l’aspect drame social inhérent à nombre de récits du même acabit, pour offrir à son public une sorte de conte presqu’onirique (en témoignent le dernier plan du film, ou plus généralement le rythme d’un récit sans cesse ponctué par des chansons originales faisant avancer avec facilité et évidence ses enjeux) beaucoup plus enjoué que prévu.
John Carney surprend, parce qu’il évite systématiquement les clichés auxquels l’on peut s’attendre, en ne se focalisant pas par exemple sur les difficultés qu’a le héros pour monter son groupe et écrire ses chansons. Ici, il n’est pas tant question de créativité artistique, mais de la sincérité avec laquelle les jeunes protagonistes communiquent entre eux. Ecrire des chansons n’est qu’un moyen parmi tant d’autres pour s’exprimer. Le film est ainsi aussi simple qu’universel, il parlera à tout le monde, un peu comme le fait un certain classique de pop culture auquel il est fait de nombreux clins d’œil (dont une superbe séquence de bal), Retour Vers Le Futur.
Nous avons vu le film il y a deux mois, et nous pouvons encore fredonner les refrains de toutes les chansons de Sing Street, c’est dire !
A ne surtout pas manquer !
Titre original |
Sing Street |
Mise en scène |
John Carney |
Date de sortie |
26/10/2016 avec Mars Films |
Scénario |
John Carney |
Distribution |
Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Aidan Gillen, Maria Doyle Kennedy, Jack Reynor, Kelly Thornton, Mark McKenna, Conor Hamilton, Karl Rice, Ian Kenny, Ben Carolan, Eva-Jane Gaffney & Tony Doyle |
Photographie |
Yaron Orbach |
Musique |
The Edge, Bono & Becky Bentham |
Support & durée |
2.35 : 1 / 107 minutes |
Synopsis : Dublin, années 80. La pop, le rock, le métal, la new wave passent en boucle sur les lecteurs K7, vibrent dans les écouteurs des walkmans et le rendez-vous hebdomadaire devant « Top of the Pops » est incontournable.
Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé à contrecœur de rejoindre les bancs de l’école publique dont les règles d’éducation diffèrent de celles de l’école privée qu’il avait l’habitude de fréquenter.
Il se retrouve au milieu d’élèves turbulents qui le malmènent et de professeurs exigeants qui lui font rapidement comprendre qu'en tant que petit nouveau, il va devoir filer doux. Afin de s’échapper de cet univers violent, il n’a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers dans lequel il ne connait rien ni personne, à part les vinyles de sa chambre d’adolescent. Afin de la conquérir, il lui propose de jouer dans son futur clip.