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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Men & Chicken : elle est où, la poulette ?

[critique] Men & Chicken : elle est où, la poulette ?

Le film de Anders Thomas Jensen est une farce absurde, mélangeant les genres pour mieux relancer l’intérêt de ses spectateurs, pouvant s’étioler tout du long en raison de l’apparente antipathie suscitée par les personnages principaux. Men & Chicken est une proposition de cinéma singulière, qui aurait mieux marché sous forme de court-métrage, et dont l’atout principal reste la performance de Mads Mikkelsen.

Objet filmique étrange que ce Men & Chicken de Anders Thomas Jensen. Œuvre de science-fiction, comédie potache, film social, le long-métrage mélange les genres. Il s’agit avant tout d’une farce absurde, devant laquelle il est très facile de rester hermétique.

Ce qui a été notre cas.

Non que le film soit mauvais, bien au contraire, mais il est tellement particulier qu’il ne pourra convenir à tous les publics. C’est tout à l’honneur du réalisateur, d’ailleurs, de ne jamais chercher à plaire afin de mieux coller au caractère de ses personnages, dont le mode de vie si farfelu ne trouve de justification qu’en fin de film, après avoir passé outre leur antipathie apparente et leur physique atypique.

Difficile qui plus est de parler de Men & Chicken sans dévoiler les nombreux rebondissements, mais c’est en tous cas une belle leçon sur la tolérance et le respect d’autrui que l’on en retire. C’est un portrait de l’Homme, dans toute sa complexité, que peint Anders Thomas Jensen. Il décrit ses semblables comme des êtres mesquins, parfois violents, bornés et manipulateurs, tout en nous faisant comprendre qu’ils peuvent également faire preuve de courage et de bonté. La grande force de sa mise en scène réside ainsi dans sa manière de susciter une certaine forme d’empathie vis-à-vis de personnages a priori détestables. Et dans cette manière qu’il a de nous apprendre à dépasser ses certitudes et ses préjugés, le film est une réussite. En revanche, l’on se dit que le format le plus adapté pour raconter ce récit, une sorte d’énorme bouffonnerie insensée, aurait peut-être été celui du court-métrage, tant le film en l’état semble un peu longuet voire redondant. Néanmoins, dans sa dernière partie, certes un peu convenue, Anders Thomas Jensen parvient à relancer l’intérêt de ses spectateurs.

Quoi que l’on pense du film en lui-même, l’on retient surtout l’incroyable prestation du casting. Les acteurs sont méconnaissables. Bravo à Mads Mikkelsen, caution populaire de Men & Chicken, n’hésitant pas à jouer avec son image – une fois de plus - pour notre plus grand plaisir.

Potache, dérangeant, surprenant, amusant, ce Men & Chicken ne devrait pas vous laisser indifférent. Une proposition de cinéma, à tester, vous pourriez adorer.

  

 

Titre original

Mænd & Høns

Mise en scène 

Anders Thomas Jensen

Date de sortie

25/05/2016 avec Urban Distribution

Scénario 

Anders Thomas Jensen

Distribution 

Mads Mikkelsen, David Dencik, Nicolas Bro & Nikolaj Lie Kaas

Photographie

Sebastian Blenkov

Musique

Frans Bak, Jeppe Kaas

Support & durée

2.35 : 1 / 104 minutes

 

Synopsis : A la mort de leur père, Elias et Gabriel découvrent qu’ils ont été adoptés et que leur père biologique, Evelio Thanatos, est un généticien qui travaille dans le plus grand secret sur une île mystérieuse. 
Malgré leur relation houleuse, ils décident de partir ensemble à sa rencontre. Arrivés sur cette île éloignée de la civilisation, ils vont découvrir une fratrie étrange et des origines inquiétantes. 
Il devient évident que, décidément, on ne choisit pas sa famille.

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C
Petite question: est-ce que tu as vu (et si oui, aimé) "Les bouchers verts" ou "Adam's Apples" du même réalisateur?
Répondre
V
Salut Cachou.<br /> Moi, non. Je laisse Nico répondre pour sa part.