Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Une suite à la hauteur de l’original, emmenée par une bande de jeunes comédiens attachants ne reculant devant rien pour faire rire les spectateurs. Babysitting 2 est une véritable bouffée d’air frais, un film certes inégal mais dont la sincérité et la simplicité font un bien fou. Enfin une comédie française populaire qui arrive à être vraiment drôle grâce à un lâcher-prise nécessaire ! Une – désormais - franchise au concept bien rodé (le Fifi’s French Found Footage) et qui devrait rencontrer un beau succès.
On n’aura pas attendu très longtemps pour retrouver Fifi - alias Franck - et ses potes dans une nouvelle aventure. Juste le temps pour l’équipe de digérer le succès surprise de Babysitting l’an dernier avant d’immédiatement enchaîner sur l’écriture et le tournage de cette suite se déroulant au Brésil, au cœur de la jungle amazonienne. On prend les mêmes et on recommence !
On ne peut pas vraiment vous dire si Babysitting 2 est supérieur au précédent épisode (que nous avions beaucoup apprécié), mais en tous cas il ne devrait pas vous décevoir étant donné qu’il suit à la lettre le même schéma narratif. Un concept ayant ainsi fait ses preuves, sorte de marque de fabrique de cette – désormais - franchise. Une bande de potes réunie pour faire la fête (les 30 ans du héros dans le précédent, la visite chez le père de la fiancée dans cette suite), un cadre bien défini (une fête foraine, la jungle hostile), une personne en total décalage avec le joyeux groupe mais qu’il faut surveiller comme le lait sur le feu (un gamin particulièrement turbulent, une grand-mère raciste et acariâtre, qui s’avèreront in fine plus sympathiques qu’escompté), des animaux rares dont il faut s’occuper (un perroquet, ici un toucan, un paresseux et des tortues)… S’en suit logiquement la disparition de la bande, qu’une vidéo dénichée par hasard et visionnée immédiatement permettra de retrouver. En guest stars, des cautions artistiques telles que Gérard Jugnot ou encore ici Christian Clavier. Enfin, une morale sauve.
Pourtant, bizarrement, malgré cette formule, l’on n’a pas cette sensation de redite qui aurait pu nuire au film. Bien au contraire. Babysitting 2 arrive largement à égaler son prédécesseur. Il possède en réalité les mêmes défauts et les mêmes qualités. Si le jeune garçon de Babysitting n’était pas toujours très juste, il en va de même pour le personnage de la grand-mère. Nous n’allons certainement pas dire que Valériane Villeneuve joue mal, mais son maquillage et son écriture caricaturale sont en décalage avec le reste de la bande, composée de personnages beaucoup plus naturels (cons, certes, mais naturels). En outre, si le scénario n’est qu’un prétexte à une accumulation de farces en tous genres (après tout le film est surtout une succession –littéralement, puisque il est présenté ainsi à l’écran grâce au caméscope - de sketchs), il est dommage que l’on ressente une sorte d’automatisme, une facilité, dans le récit. Ce n’est pas forcément un défaut, mais certains spectateurs pourront critiquer la prévisibilité de l’histoire – toujours naïve - et des péripéties rocambolesques.
Cependant, donc, ce n’est pas vraiment préjudiciable au film, car il fonctionne justement sur cette attente du gag, sur cette appréhension de la future blague. Comme si le fait de s’amuser à deviner avant les héros ce qu’il va leur arriver de farfelu est plus drôle que la finalité du gag en lui-même (devant lequel on rit également, bien entendu). Ce petit jeu qui s’instaure entre le film et les spectateurs fait clairement la différence, la raison principale de cette agréable implication étant qu’il est très simple d’apprécier les acteurs (jeunes, motivés, et qui n’ont pas encore envahi tous les médias au point de lasser) et de croire en leur – bien réelle - amitié (on ne va pas tous les citer mais ils sont tous hilarants). Il faut aussi ajouter que le procédé de found footage – clairement bien justifié et exploité - participe grandement à cette sensation de fraîcheur qui se dégage de Babysitting.
Et ça fait du bien.
Une comédie française populaire qui arrive à faire rire sans se foutre de la gueule de son public, en restant simple et modeste. A noter que la réalisation est un cran plus réussie que pour le précédent épisode, avec un formidable plan séquence notamment. De quoi passer une excellente séance de cinéma, car même si Babysitting 2 est inégal il est tout de même très distrayant avec de nombreuses scènes mémorables que nous ne vous spoilerons pas pour que vous gardiez la surprise (mais l’équipe a l’air d’adorer faire des références à Mario). Et si le public répond une nouvelle fois présent, ce que nous lui souhaitons, inutile de vous dire qu’un troisième film serait largement envisageable (on a des idées à leur soumettre et nous imaginons aisément qu’ils y ont déjà pensé ! Prendre Michel Blanc, leur faire garder un chien, les faire aller au ski, le concept est illimité…).
Nous étions impatients de découvrir le nouveau projet de la bande, nous n’avons pas été déçus par Babysitting 2. C’est une connerie mais ça détend et c’est déjà bien !
|
Titre original |
Babysitting 2 |
Mise en scène |
Philippe Lacheau & Nicolas Benamou |
|
Date de sortie |
02/12/2015 avec Universal |
|
Scénario |
Philippe Lacheau, Nicolas Benamou, Pierre Lacheau & Julien Arruti |
|
Distribution |
Philippe Lacheau, Tarek Boudali, Julien Arruti, Alice David, Vincent Desagnat, Jérôme Commandeur & Christian Clavier |
|
Photographie |
Antoine Marteau |
|
Musique |
Michael Tordjman & Maxime Desprez |
|
Support & durée |
|
Synopsis : Sonia souhaite présenter Franck à son père, Jean-Pierre, directeur d’un hôtel écologique au Brésil. Toute la bande s’y retrouve ainsi pour y passer des vacances de rêve. Un matin, les garçons partent en excursion dans la forêt amazonienne. Jean-Pierre leur confie sa mère acariâtre Yolande. Le lendemain, ils ont tous disparu… On a juste retrouvé la petite caméra avec laquelle ils étaient partis. Sonia et son père vont regarder cette vidéo pour retrouver leur trace…