Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Une histoire inspirée de faits réels, narrant la lutte face aux éléments déchainés de deux expéditions prêtes à tout pour atteindre le sommet de la plus haute montagne au monde. Everest est un film éprouvant pour les nerfs, doté d’une interprétation remarquable. A voir sur grand écran et en 3D.
On avait surtout hâte de découvrir Everest en raison de son incroyable casting. Jake Gyllenhaal, Keira Knightley, Sam Worthington, Josh Brolin… Ça donne clairement envie ! Assez étonnamment, c’est pourtant Jason Clarke que l’on retient principalement, un acteur habitué à des rôles relativement insignifiants ou ne parvenant jamais à faire preuve de charisme (comme dans La Planète Des Singes, L’Affrontement…), qui se surpasse complètement ici et apporte une réelle épaisseur à son personnage.
Tiré d’une histoire vraie narrant la lutte face aux éléments déchainés de deux expéditions prêtes à tout pour atteindre le sommet de la plus haute montagne au monde, le film n’est pas tant la grande aventure exaltante et jubilatoire que le cadre donne à imaginer, qu’un drame humain poignant et exténuant. L’on ressort de la projection complètement déboussolé, essayant de digérer deux heures de métrage véritablement éprouvantes pour les nerfs. Le réalisateur réussit le tour de force technique et narratif de donner l’impression au public de vivre l’expérience en même temps que les personnages, grâce à une utilisation stupéfiante de la 3D, à un mixage sonore hallucinant (les sièges remuaient littéralement sous l’effet des basses), et à un tournage effectué autant que possible en décors naturels. L’on en viendrait presque à se demander si la débauche d’effets mis en œuvre pour immerger les spectateurs et leur faire ressentir les sensations de vertiges et d’isolement, qui ont tout d’une attraction étourdissante, ne donne pas un côté glauque ou dérangeant à cette histoire peut-être un peu « trop » bien reconstituée pour profiter uniquement de l’aspect divertissement.
Quoiqu’il en soit, l’on en apprend beaucoup sur les conditions hostiles que doivent affronter les grimpeurs dans un tel milieu, et sur les motivations de ces personnages ayant fait le choix délibéré et complètement fou de s’infliger un tel défi. Le scénario ne privilégie jamais le spectaculaire à l’intimiste et laisse énormément de place à la caractérisation des personnages.
On tiquera juste sur quelques choix de réalisation dénotant un peu avec le reste de l’œuvre, notamment dans les mouvements amples et complexes de caméra lors des scènes tournées en studio et qui contribuent à accentuer leur rendu artificiel.
A voir sur grand écran et en 3D de préférence. Un très bon film.
|
Titre original |
Everest |
Mise en scène |
Baltasar Kormákur |
|
Date de sortie |
23/09/2015 avec Universal |
|
Scénario |
Simon Beaufoy, Lem Dobbs, Justin Isbell, Mark Medoff & William Nicholson |
|
Distribution |
Jason Clarke, Josh Brolin, Jake Gyllenhaal, John Hawkes, Sam Worthington, Robin Wright, Keira Knightley & Emily Watson |
|
Photographie |
Salvatore Totino |
|
Musique |
Dario Marianelli |
|
Support & durée |
3D en 2.35 : 1 / 122 minutes |
Synopsis : Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.