Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Sorte de drame social basculant peu à peu dans le thriller métaphorique, Au Plus Près Du Soleil parvient à capter l’intérêt des spectateurs dès son introduction grâce à une interprétation formidable d’un casting parfaitement à sa place, avant de verser dans le grotesque voire la paresse lors de sa résolution finale. Correct, sans plus.
L’intrigue semblait propice à proposer davantage que ce que donne au final Au Plus Près Du Soleil. Avec ses personnages a priori bien caractérisés, évoluant dans le milieu judiciaire, confrontés à des dilemmes moraux, en quête de vérité, il y avait de quoi tenir une histoire passionnante.
Ce qui est plus ou moins le cas pendant une bonne moitié de métrage, celui-ci parvenant à capter l’intérêt des spectateurs dès son introduction. Il faut dire que l’interprétation du trio d’acteurs principaux est absolument formidable, n’en faisant jamais trop et préférant l’économie de mots et de gestes pour insuffler une grande subtilité à leurs personnages. Qu’il s’agisse de Sylvie Testud, bluffante de retenue, Grégory Gadebois, insondable, ou Mathilde Bisson, dont le rôle aurait pu très rapidement tourner au ridicule, tout le casting est parfaitement à sa place et apporte une indéniable force au long-métrage. Cependant, à mesure que le film avance, l’on commence à se demander si les scénaristes ne perdent pas quelques occasions de tirer le récit vers quelque chose de plus pertinent, de plus complexe, de plus abouti, tant les ressorts narratifs tendent vers une certaine (tout est relatif) paresse. L’on aurait été beaucoup plus indulgent si le scénario, une sorte de drame social basculant peu à peu dans le thriller métaphysique, n’avait pas tendance à verser dans le grotesque (puisque les personnages s’enferment dans des mensonges de plus en plus invraisemblables) pour arriver à sa résolution, très convenue. L’on se dit alors que le film aurait pu être bien plus intéressant qu’il ne l’est réellement.
Peut-être aurait-il fallu pour cela complètement modifier la dernière partie, et renforcer l’aspect judiciaire pourtant au centre de l’intrigue. Et si les choix scénaristiques peuvent être justifiés, nous n’y avons simplement pas adhéré, à l’instar de la réalisation caméra à l’épaule, qui ne sera pas du goût de tous, ou de l’absence totale de musique pour surligner les actions des personnages à l’écran. Ainsi, malgré le jeu impeccable des comédiens, il est difficile de ne pas faire la fine bouche devant la semi-déception que représente ce film s’enfonçant dans le convenu voire le cliché.
Correct, sans plus.
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Titre original |
Au Plus Près Du Soleil |
Mise en scène |
Yves Angelo |
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Date de sortie |
09/09/2015 avec BAC Films |
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Scénario |
Yves Angelo, François Dupeyron & Gilles Legrand |
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Distribution |
Sylvie Testud, Grégory Gadebois, Mathilde Bisson & Zacharie Chasseriaud |
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Photographie |
Pierre-Hugues Galien |
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Musique |
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Support & durée |
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Synopsis : Sophie, juge d’instruction, auditionne un jour Juliette, pour des faits d’abus de faiblesse sur son amant. Elle se rend compte après enquête que la prévenue est la mère biologique de l’enfant qu’elle a adopté. Loin de se dessaisir de l’affaire, Sophie s’acharne contre cette femme. Olivier, son mari, désapprouve son attitude et entre en relation avec Juliette sans lui révéler sa véritable identité. Mais la jeune femme découvre qu’Olivier est le mari de sa juge. Elle ne comprend pas ce qu’il cherche, lui ne peut plus lui révéler la vérité...