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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Jurassic Park III : soyons indulgents

[critique] Jurassic Park III : soyons indulgents

Le troisième épisode de la franchise, cette fois réalisé par Joe Johnston mais toujours sous la supervision de Steven Spielberg, fait revenir sur le devant de la scène le personnage de Alan Grant dans une petite série B sans prétention mais tout ce qu'il y a de plus distrayante. Jurassic Park 3 n'innove pas, mais il donne à voir ce que le public attend d'un tel film. Honnête et amusant.

Sorti dans l'indifférence générale en 2001, Universal ayant voulu minimiser les dépenses com et marketing après une production pour le moins chaotique, Jurassic Park 3 n'aura pas su se hisser au niveau qualitatif des deux précédents films réalisés par Steven Spielberg. Et pour cause, le long-métrage de Joe Johnston s'est fait dans la précipitation, avec un scénario qui n'a cessé d'être réécrit tout le long du tournage. Cela s'en ressent bien évidemment à l'écran, le film ne proposant pas grand chose d'autre qu'une succession de scénettes à base de courses poursuites avec des dinosaures, sans prendre le temps de caractériser correctement ses héros ni de développer de réels enjeux. La plupart des idées, mises bout à bout sans cohérence, proviennent d'ailleurs de concepts abandonnés lors de la production des deux films précédents et issus des romans de Michael Crichton. Jurassic Park 3 en devient une sorte de série B, d'une durée étonnamment courte, dans laquelle l'on se fout totalement de ce qui arrive aux personnages, mais qui reste relativement sympathique.

L'on est bien entendu conscients qu'il ne s'agit pas d'un bon film, et avec moins d'indulgence on l'aurait volontiers qualifié de nanar (mais c'est bien, un bon nanar de temps en temps, non ?), cependant son absence de prétention et le savoir-faire de son réalisateur en font une oeuvre honnête voire attachante. Car après tout, c'est bien pour voir des dinosaures que l'on regarde le film, et de ce côté nous sommes servis. Un peu trop même, tant l'on a l'impression que les personnages rencontrent absolument tous les habitants de l'île au cours de leurs aventures, sans qu'ils puissent se détendre ne serait-ce que 5 minutes. L'accumulation de scènes d'action finit par lasser, et enlève toute implication émotionnelle car l'on ne ressent plus cet émerveillement lié au film de Steven Spielberg, le spectacle faisant la part belle à une surenchère d'effets spéciaux - pas toujours très réussis qui plus est. On peut même l'avouer, les dinosaures de Jurassic Park 3 sont beaucoup moins crédibles que ceux de l'oeuvre d'origine. La faute à une mise en scène peu inspirée enlevant toute tension (en témoigne le fait d'avoir montré un vélociraptor pendant le rêve d'Alan Grant dès le début du film, d'ailleurs l'on ne comprend toujours pas s'il s'agissait d'une tentative d'humour), à un montage alternant animatronics et images de synthèses un peu n'importe comment, mais également à une photo particulièrement insignifiante faisant ressortir l'aspect factice de ces créatures que les designers ont en outre voulu « moderniser » (comprenez qu'ils ont ajouté quelques plumes aux vélociraptors ainsi que des couleurs plus vives).

Néanmoins Joe Johnston, qui avait tellement insisté auprès de Steven Spielberg pour reprendre les manettes de la franchise, parvient malgré tout à emballer quelques scènes qui sortent donc du lot, dont une super incursion dans un gigantesque dôme abritant des ptéranodons coriaces. Evidemment, le film est distrayant, car l'on n'a pas le temps de s'ennuyer, et l'on pourra même apprécier la « promenade » (dans ce qui a plus l'air d'un ride de parc d'attraction - un vrai - qu'autre chose). En revanche, il ne faudra pas trop s'attarder sur l'écriture des personnages, complètement à la ramasse. A ce titre, le couple formé par William H Macy et Tea Leoni est d'une niaiserie totale. L'actrice est insupportable ! Elle en fait des caisses, surtout lorsqu'elle doit jouer la peur en s'enfuyant en courant à la façon de Phoebe de Friends.

Quoi qu'il en soit, Jurassic Park 3 - et d'autant plus avec la sortie de l'excellent Jurassic World - est une petite curiosité. Avec le recul, il faisait preuve d'un étonnant cynisme. L'on pourrait faire un parallèle entre les motivations du personnage d'Alan Grant, attiré par le gain, et celles, probables, d'un Sam Neil ayant accepté de rempiler dans cette suite. Mais surtout, le discours de Jurassic World prend tout son sens devant Jurassic Park 3. Le fameux spinosaure sur lequel le film avait bâti sa promo à l'époque était déjà une sorte d'Indominus Rex, puisque les producteurs avaient très rapidement décidé d'écarter toute véracité scientifique (l'animal était vraisemblablement piscivore et moins tenace que dans le film) pour en faire une version plus grande et plus forte du Tyrannosaure (leur combat est une note d'intention).

Réalisation sans éclat, montage incohérent, humour bas du front, personnages agaçants, effets spéciaux datés, musique insipide, vous allez croire que le film n'a aucun intérêt. C'est faux, il reste avant tout un divertissement sympathique et devant lequel on rigole bien !

 

 

 

Titre original

Jurassic Park 3

Mise en scène 

Joe Johnston

Date de sortie

08 août 2001 avec UIP

Scénario 

Peter Buchman, Jim Taylor, Alexander Payne & Michael Crichton

Distribution 

Sam Neil, Alessandro Nivola, William H Macy, Laura Dern & Tea Leoni

Photographie

Shelly Johnson

Musique

Don Davis

Support & durée

Blu-ray Universal (2013) en 1.85 : 1 / 92 minutes

 

Synopsis : Huit ans après les événements surréalistes survenus lors de sa visite au Jurassic Park du richissime John Hammond, le paléontologue Alan Grant se rappelle toujours de sa rencontre, d'abord magique puis effroyable, avec ces dinosaures ramenés à la vie grâce aux incroyables progrès de la génétique. À l'origine, ces créatures de la Préhistoire n'étaient pas censées se reproduire ni survivre, mais elles ont déjoué les plans des scientifiques. Elles sont probablement toujours en vie sur l'île Isla Sorna. Alan étudie l'intelligence des vélociraptors. Cependant, il manque de subventions pour financer ses recherches. Paul Kirby et sa femme Amanda, un couple richissime, lui proposent alors une grosse somme d'argent s'il leur fait survoler la fameuse île. Alan accepte leur offre.Mais celui-ci flaire une entourloupe lorsque le pilote amorce sa descente sur l'île. Il découvre alors les vraies raisons de l'excursion organisée par les Kirby : sauver Eric, leur fils disparu dans les environs. Ces derniers avaient besoin de son aide, car il est le seul à connaître l'île et ses mystérieux occupants. Cependant, au moment où l'avion s'apprête à redécoller, un spinosaure tente de piétiner l'appareil...

 

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R
Que de souvenirs ! Le jurassic world etait sans plus !
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G
Such intelligent work on the subject and ideal way of writing here. I am really impressed! This post is a helpful overview of the particular topic and very actionable. <br /> <br /> Interesting approach!
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