Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Le Liam Neeson nouveau arrive dans nos salles ce mercredi, et pour une fois, il ne s'agit pas d'un clone de Taken. Le public est tellement habitué à voir l'acteur jouer les gros bras que le retrouver dans un rôle plus sobre où son talent s'exprime pleinement est une bonne surprise. On gardera quelques réserves sur son scénario archi classique et sur une dernière partie légèrement en retrait compte tenu du reste. Dispensable mais efficace.
C'est le scénariste, entre autre, de Minority Report, Scott Frank, qui s'attelle à la tâche de transposer le roman Balade Entre Les Tombes sur grand écran. Pour l'occasion, il s'est adjoint les services de l'auteur lui-même, Lawrence Block, afin de ne pas trahir le matériau original. Il faut aussi dire que Block n'en est pas à son premier coup d'essai puisqu'il a notamment écrit le scénario de My Blueberry Nights.
Très consciencieux, Frank aborde la réalisation de son long-métrage avec un grand respect pour un genre souvent tombé en désuétude, le film noir, et sans chercher à se démarquer coûte que coûte, va au contraire faire preuve d'une salutaire sobriété pour retranscrire l'ambiance dérangeante des bas-fonds new-yorkais dans lesquels traîne le personnage principal. Interprété par l'immense Liam Neeson, l'on aurait pu s'imaginer avoir à faire à un énième clone de Taken, l'acteur s'étant vraisemblablement spécialisé dans cette catégorie de films bas de plafond qu'il a pour ainsi dire quasiment « inventés » en cumulant les rôles identiques dans lesquels il tabasse des badguys à la chaîne. Il n'en est heureusement rien ici puisque son personnage Matt Scudder, un ancien flic devenu détective privé, se la joue beaucoup plus discret et subtil que le désormais célèbre Bryan (que l'on retrouvera dans un troisième opus). De quoi nous rappeler à quel point l'acteur de Love Actually déborde de charisme et de talent lorsqu'il est bien dirigé et que le rôle a une certaine épaisseur. Il éclipse carrément la prestation de ses partenaires, à l'exception du troublant Ólafur Darri Ólafsson que l'on avait pu voir dans The Secret Life Of Walter Mitty, et il est la meilleure raison d'aller voir le film.
Car le défaut majeur de Balade Entre Les Tombes reste le déroulement de son récit qui fait preuve de petites facilités narratives et notamment son dénouement relativement décevant compte tenu de la tension accumulée auparavant (le finale n'est pas vraiment à la hauteur et les personnages agissent en dépit du bon sens, contre toute logique). On tiquera également sur la caractérisation du jeune garçon qui accompagne Liam Neeson. Si l'acteur s'en sort plutôt bien, c'est davantage son personnage fait de clichés qui pourra un peu dénoter dans le traitement ultra sérieux du film. En effet, il ne semble présent que pour justifier quelques tours de passe-passe scénaristiques facilitant grandement l'avancée sans heurts de l'intrigue, en évitant de potentielles impasses narratives quitte à faire perdre en crédibilité à l'enquête.
Pas de quoi empêcher le public d'apprécier le film à sa juste valeur, un bon petit thriller efficace quoique mineur avec un acteur en forme.
|
Titre original |
A Walk Among The Tombstones |
Mise en scène |
Scott Frank |
|
Date de sortie |
15/10/14 avec Metropolitan |
|
Scénario |
Scott Frank d'après Lawrence Block |
|
Distribution |
Liam Neeson, Dan Stevens, Ólafur Darri Ólafsson & Boyd Holbrook |
|
Photographie |
Mihai Malaimare |
|
Musique |
Carlos Rafael Rivera |
|
Support & durée |
2.35 : 1 / 114 minutes |
Synopsis : Ancien flic, Matt Scudder est désormais un détective privé qui travaille en marge de la loi. Engagé par un trafiquant de drogue pour retrouver ceux qui ont enlevé et assassiné sa femme avec une rare violence, Scudder découvre que ce n’est pas le premier crime sanglant qui frappe les puissants du milieu… S’aventurant entre le bien et le mal, Scudder va traquer les monstres qui ont commis ces crimes atroces jusque dans les plus effroyables bas-fonds de New York, espérant les trouver avant qu’ils ne frappent à nouveau…
[critique] Minority Report : mais film majeur - l'Ecran Miroir
A la fin des années 90, Spielberg est au sommet de sa carrière. Ses succès commerciaux ne se comptent plus, ses productions (par le biais d'Amblin depuis 1981 et Dreamworks depuis 1998) ont le vent
Lire également : la critique de "Minority Report" par Vance
La Tête dans les étoiles - 01 - l'Ecran Miroir
" Les rapidos " forment une série de billets qui, à défaut d'envie, de passion ou d'enthousiasme-même devant des œuvres de qualité - cherchent à dresser un bref portrait de quelques films do...
Lire également : la critique de "Love actually" par TWIN
[critique] La Vie Rêvée De Walter Mitty : et la nôtre ? - l'Ecran Miroir
Plus connu pour ses rôles loufoques dans des comédies complètement débiles - mais si jubilatoires ! - Ben Stiller revient à ses premières amours en mettant en scène un film poétique, enjou...
http://www.ecran-miroir.fr/article-critique-la-vie-revee-de-walter-mitty-et-la-notre-121827790.html
Lire également : la critique de "La Vie rêvée de Walter Mitty" par Nico