Une très longue standing-ovation hier soir à la fin de la séance mi cinéma mi concert du deuxième chapitre de la trilogie du
réalisateur Peter Jackson, Les Deux Tours.
Une manière de remercier la totalité de l'orchestre symphonique (composé de 90 musiciens et d'un choeur) pour
le moment de grâce qu'ils ont offert au public, en jouant en live et sur toute la durée du film les compostions classiques de l'oscarisé Howard Shore.
Il faut dire que les conditions idéales étaient réunies pour profiter à fond du spectacle : le choix de la salle est cohérent,
le Palais des Congrès offrant une acoustique plus que correcte avec sa jauge de 3700 places et son immense scène, pouvant contenir les 200 personnes nécessaires à la
retranscription fidèle de l'oeuvre musicale cinématographique.
Une organisation colossale de la part de la production Gérard Drouot, pour proposer un moyen unique de revoir
ce classique du cinéma. Par moment, cela a des allures de redécouverte. On connaît le film par coeur, mais la puissance de l'orchestre ajoute une telle dimension que l'on se surprend à ressentir
toutes les émotions décuplées.
Il est toutefois nécessaire de préciser que le spectacle s'adresse avant tout aux personnes ayant vu le film. Non pas qu'il soit
impossible de suivre l'histoire, mais la projection à l'écran n'est pas optimale car la salle n'est jamais totalement éteinte et les couleurs sont de ce fait un peu dénaturées par les effets de
lumières, qui habillent élégamment les musiciens et les choristes, bravo à la régie. En outre, puisque la musique est jouée en live et non sur la bande son du film, composée
uniquement des dialogues en VO sous titrée et de quelques bruitages (beaucoup sont logiquement atténués pour laisser place à l'écoute de l'orchestre), elle a tendance a rendre
quelques passages inaudibles. Mais on est présent pour écouter la musique, donc on profite.
La performance est d'autant plus remarquable que le film est long. On s'amuse à regarder tour à tour les images et le chef
d'orchestre, pour essayer de découvrir le mystère de cette synchronisation parfaite. Un petit écran de contrôle le guide avec des bandes colorées rouge ou verte, un travail de précision et de
rythme assez épatant.
La séance est entrecoupée d'un entracte pour permettre au public et aux différents interprètes de faire une
pause. Il est amusant de noter que l'orchestre joue également et logiquement pendant le générique de fin, que les spectateurs au cinéma ont tendance à dénigrer habituellement.
c'est une belle preuve de respect qui permet de ressortir de cet immense spectacle très lentement pour revenir sur Terre.
Avis aux amateurs, courez-y, cela vaut le coup de tenter l'expérience. Le spectacle se joue jusqu'au 29 juin. Après, il faudra
attendre le Retour du roi pour avoir une occasion aussi belle !