Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Une série anglo-américaine en 6 épisodes de Trevor Hopkins (2009) adaptée de la série de Patrick McGoohan avec Jim Caviezel & Ian McKellen.
Synopsis Allocine : Lorsqu'un agent secret britannique démissionne, il est enlevé par un mystérieux groupe, et retenu prisonnier dans "le Village", un endroit d'où on ne peut sortir, et où on a pour seul nom un numéro. N°6 n'a que deux solutions pour quitter "le Village" : avouer le motif de sa démission, ou trouver un moyen de s'échapper...
Une chronique de Broots
Alors déjà Allociné devrait voir la série puisque dans ce remake, il s'agit d'un agent de surveillance américain bossant à New-York... Et, changement majeur, à aucun moment dans le Village on ne lui demande pourquoi il a démissionné, le seul but est qu'il soit assimilé, qu'il accepte sa nouvelle résidence comme seul lieu existant.
Bref, une fois cette précision apportée, comment faire une critique de cette série ?
Je tourne et tourne dans tous les sens, je ne vois pas de solution. En comparant avec la série originale ? Soit, allons-y !
Donc, cette version c'est comme l'autre mais à l'américaine, donc en "plus mieux". Le Village n'en est pas vraiment un, c'est plutôt une ville isolée par un immense désert à perte de vue, surplombé par deux tours de verre géantes.
Mais sinon, le début, c'est tout pareil. Réveil du héros tout déboussolé, qui erre dans le Village sans comprendre.
Confusion, évanouissements, perte de repères, tout est plutôt bien fait. Le montage faussement aléatoire, les ellipses qui font passer d'un dialogue à peine terminé à un réveil de
N°6 en sursaut au matin, sont en droite ligne de la série originale et participent grandement à la confusion partagée entre le personnage principal et nous.
Caviezel est plutôt pas mal dans le rôle, même si parfois je me suis demandé s'il n'était pas réellement paumé dans les dédales du scénario alambiqué...
McKellen est un peu trop dans la caricature à mon goût pour la partie "méchant" mais arrive à retenir l'attention quand il dévoile les failles de son personnage, notamment les
instants avec sa femme.
Mais revenons à nos moutons...
On retrouve assez fidèlement la lutte entre N°2 et Six, lutte physique mais surtout psychologique. Les inévitables questions se posent ainsi au spectateur :
· Six est-il fou ?
· D'où viennent ses visions ?
· Qui est de son côté ? Qui le manipule ?
· Y a t il vraiment un autre endroit ?
· Quelle est cette grosse boule qui bloque leur fuite ?
En cela, les 4 premiers épisodes sont donc plutôt pas trop mal.
OK pour la partie "jouer sur les sentiments" pour atteindre et briser le héros, ce point est d'ailleurs plutôt bien trouvé même si le traitement est expédié en 5 min alors qu'il aurait mérité bien plus de développement... ça fait toujours ça avec la génétique...
Là où l'original laissait à la fin une grosse part d'inconnu (combien ont hurlé au scandale après la diffusion du dernier épisode ?!), ce remake choisit de donner une explication, d'aller au bout de la "logique" de l'histoire, afin sans doute de contenter le téléspectateur bas de plafond... Et là ça part dans tous les sens.
Parce que cette tentative d'explication, si elle est acceptable, est également complétement foirée. A trop vouloir jouer sur les non-dits, sur les mystères, sur la confusion, on en arrive à... un
gros bordel !
Pardon pour mon impolitesse mais je ne vois pas comment exprimer autrement ma déception et mon ressenti. Jusqu'au bout j'ai cru
que ça pourrait marcher ! Que l'explication de ce Village tenait la route et que la fin serait spéciale, démarquée de l'original.
Ca a été le cas, mais dans le mauvais sens du terme... Comme on dirait au foot, il s'est démarqué mais est hors-jeu de 5 m !
Dommage, il y avait matière à bien mieux...
Finalement, je n'aurais pas dû comparer à l'original... Je n'en dis volontairement pas trop, dévoiler la fin serait ruiner tout intérêt au visionnage car malgré cette critique à chaud, en y
repensant, tout n'est pas raté et ça peut se laisser regarder...
Mais à trop vouloir faire fumeux, on fait juste un pétard mouillé (dixit Oscar Wilde - ou un autre)...