Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Retour sur quelques films sortis en salles entre avril et août 2010, que vous aurez peut-être l’opportunité d’acheter en DVD, blu-ray ou VOD ou de visionner sur les chaînes nationales – à moins qu’un cinéma compatissant les programme encore ? C’est Cultiste qui s’y colle avec son acuité, sa malice et sa pertinence (ou mauvaise foi) habituelles.
Enter the void : 2/5
J'étais un grand fan de Gaspar
Noé jusqu'à ce film. Commençons par les points positifs : la technique (visuelle ou sonore) est sublime, extraordinaire, exceptionnelle. C’est
pourquoi, à la réflexion, je donne un point pour la musique et un point pour le son.
C'est réellement le reste qui me pose problème : le scénario est une piètre excuse pour montrer des scènes trash complaisantes (avortement et foetus
sanguinolent en gros plan) et des scènes de sexe variant de l'érotisme à la pornographie (coït en gros plan, je vous laisse imaginer la scène quand un énorme [cliquez !] géant rempli l'écran). L'excuse du réalisateur pour montrer ses scènes est le Bardo Thödol ou Livre
tibétain des morts car son film est "censé montrer" un cycle de réincarnation bouddhique. Si je dis excuse, c'est parce que Noé en donne son interprétation
nihiliste et qu'il est athée. Présent lors de mon avant-première, monsieur Noé a avoué ne pas croire à ce genre de choses et n'avoir jamais lu le livre (ou une traduction) mais un livre qui
l'interprétait. Et de conclure avec cette petite phrase charmante : L'esprit n'est que la sueur de la chair.
Autre détail amusant, avant la séance, il a répété d'un air joyeux que le film avait des scènes de sexe explicites (au moins 5 fois en 10 minutes). C'est probablement un nouveau concept pour attirer le public, après les films en 3D, les films qui nécessitent l'achat d'un paquet de kleenex avant la séance. Une dizaine de personnes sont sorties avant la fin du film et les départs se sont accélérés à partir du dernier tiers. Une de mes amies, qui m'accompagnait, a quitté la salle au moment de la scène de l'avortement mais elle avait commencé à faiblir bien avant (il y a comme un soupçon malsain d'inceste qui plane dans le film). Elle qui aimait Gaspar Noé avant, elle a été servie. Il y aussi une révélation finale dans les cinq dernières minutes du film, mais qui ne dure que 5 secondes à l'écran : censée changer la perception entière du film, elle m’apparaît totalement factice et ridicule.
Comme Avatar, Enter the void est un film à voir pour sa technique plus que pour son propos provoquant (et encore ça ne vole pas haut, du porno et du gore, bof bof).
Gaspar Noé serait-il un ado rebelle de 47 ans prêt à tout pour qu'on le remarque ?
J'ai vraiment du mal à comprendre ceux qui ont trouvé Precious glauque alors que ce film est dix fois pire à l'écran et dans son propos. Il y a des cinéphiles qui doivent aimer
s'astiquer les neurones pendants deux heures et demi sur un clip musical arty, foutraque et auteurisant.
Moyenne du Palmarès 2010 : 3,14/5
> lire aussi : l’avis de Phil le Cinéphage
8 fois debout: 4/5
Une comédie dramatique dans la
lignée d'Une époque formidable. Julie Gayet est drôle et touchante dans le rôle d'une mère chômeuse à fort caractère et qui ne sait pas quoi faire de sa vie.
Podalydès fait du Podalydès et je suis content qu'il n'ait qu'un second rôle.
A noter un gag « jeu de rôlesque » ou le personnage de Gayet, invité par son cousin à une table de Jdr, torpille volontairement une partie de Star Wars (J'ai fait la même chose qu'elle…). Le film contient aussi une scène mère/fils particulièrement effrayante et d'une noirceur folle. Je ne spoilerai pas, mais rien que pour cette scène, le film mérite un peu de succès.
Moyenne du Palmarès 2010 : 4/5
Tsar : 5/5
Complots, trahisons, paranoïa et folie à la cour d'Ivan le terrible avec beaucoup de religion en arrière plan et une histoire d'amitié
tragique.
Le dernier film de Pavel Lounguine est une fresque historique à la fois belle et sale ainsi qu'une belle leçon de cinéma (coucouche panier Robin des bois !). L'histoire et l'interprétation des acteurs est grandiose. Pas de 3D inutile, pas d'effets numériques à la con, du bon, du grand cinéma, merci monsieur Louguine.
Dommage que le film ait bénéficié de peu de copies pour son exploitation en salles.
Moyenne du Palmarès 2010 : 4/5
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Infectés : 2/5
Le film aurait pu s'appeler La Route 2 version djeun's, l'aspect religieux en moins mais avec des djeun's trop cool (Chris Pine qui
fait trop bien le Bad Boy) et des vieux cool (Christopher Meloni qui fait trop bien le gentil papa protecteur).
Comme le film original, c'est ennuyeux à mourir et rempli de scènes déjà vues et revues dans tous les autres films post apo (recherche du carburant, rencontres pas très amicales, etc.). La fin est un grand moment de n'importe quoi avec son monologue sérieux et lourd de sous-entendus(à croire qu'il n'ont pas vu le film ^ ^). Ma note est un peu haute au vu de mes remarques mais voir le capitaine Kirk se faire descendre vaut bien un +1 à ma note d'origine.
Moyenne du Palmarès 2010 : 2,63/5
> lire aussi : l’avis de Fred de Myscreens
Un poison violent :
1/5
En France, pour faire un film remarqué, il faut plusieurs ingrédients : un vieil acteur qui a eu son heure de gloire dans les années 50 (Michel
Galabru), une pseudo star hasbeen qui a des velléités d'actrice (Lio) et une jeune actrice à peine pubère pour lui faire faire n'importe quoi (et si possible
nue).
Un poison violent raconte donc l'éveil à l'amour d'une gamine de quatorze ans qui vit avec sa mère bigote (Lio) et s'occupe de son vieux grand père pervers (Il est "en forme le matin" pendant que sa petite fille lui fait sa toilette... et innocemment lui demande de lui montrer, avant qu'il meure, "l'endroit d'où il vient."). Le film aurait pu être bon s’il ne donnait pas tant dans le cliché de la campagne, vieille France, catholique et qu'il ne me donnait pas autant l'impression d'être un pédophile.
Je suppose que c'est de l'art (ou du lard, je ne sais plus...).
Moyenne du Palmarès 2010 : 2,75/5
> lire aussi : l’avis de Boustoune