Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Jennifer est une jeune femme de taille moyenne. Son visage assez pâle est bordé par des cheveux
mi-longs bruns qui mettent en valeur le bleu azur de ses yeux. Le velouté de sa peau douce et satinée procure des caresses aux ondes bienfaitrices et relaxantes. Sa taille fine est prolongée par
des hanches que Dali aurait aimé peindre tant leur liaison est féminine. Jennifer prend soin de son corps et s’adonne aux activités sportives régulièrement ce qui explique sa démarche féline et
déterminée.
Issue d’une famille bourgeoise, Jennifer n’a cependant pas de très bons souvenirs de son enfance. Sa petite sœur Ella, jalouse, ne cessait de provoquer le conflit. Ses parents, très stricts, la privaient de cette liberté qu’elle chérissait tant. Tout acte de rébellion de sa part était sévèrement réprimé, si bien qu’elle avait fini par rentrer dans ce moule trop petit pour elle en attente de jours meilleurs.
Elle finit ses études pour être enseignante et dès sa première rentrée, elle demanda sa mutation loin de ce cocon familial qui l’étouffait. Son métier la révéla, elle s’y découvrit et s’y dévoila entière et généreuse, passionnée et motivée, compréhensive mais exigeante. Pour la première fois de sa vie, elle goûtait à cette liberté dont elle avait tant rêvé. Elle ne ressentait plus ce souffle coupé qui oppressait sa poitrine légère, ni les rugissements de ce fauve qu’elle contenait au fond de ses entrailles et qui griffait sa chair en espérant sortir.
Elle rencontra son premier amour qui lui rendait toute sa tendresse. Ils partageaient tant de choses qu’on aurait pu croire qu’ils avaient passé leur enfance ensemble. Issus de paysages bien différents, ils parvenaient à peindre ensemble la toile de leur vie à deux avec harmonie et délicatesse. Les regards et les sourires qu’ils échangeaient reflétaient un amour sincère et réciproque qui les faisait voguer vers un avenir radieux.
Mais ce bonheur nouveau et intense bascula un soir sur une plage où ils se promenaient main dans la main. Jennifer se fit agresser puis poignarder par des hommes sous les yeux de son compagnon, qui fut emmené loin d’elle et la crut morte.
Sa reconstruction physique fut longue et difficile mais aucun traitement ne parvenait à taire ce fauve qui rageait à nouveau en elle. Un besoin de vengeance, une haine profonde envers ses agresseurs croissaient chaque jour davantage. Son dégoût des hommes amplifiait et cela l’effrayait. Elle s’imaginait soudain en vengeresse de la femme et de l’orphelin et ses combats fictifs dont elle sortait victorieuse lui permettait de mieux tolérer la douleur et de se battre pour revenir à la vie.