Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Oui, j'ai décidé de regrouper les critiques des deux films Prédictions d'Alex Proyas et le Jour où la Terre s'arrêta de Scott Derrickson (attention ! Un indice sur la qualité du film est inséré dans le nom du réalisateur, saurez-vous le retrouver ? si avec ça, vous n’êtes pas au courant...) pour ce petit article.
J'ai envie de dire qu'on tient là un super duo, un package spécial, deux films vraiment trop proches pour être dissociés.
Par où commencer ?
Bon, sachez que je risque de spoiler à tout va, au moins vous êtes prévenus.
Tant qu'on y est, je vous préviens aussi de la nullité nanardisante de ces films (je suis sévère, je le dis maintenant : ce sont des films fades mais loin d'être si mauvais que ça).
LA grande question, c'est "mais qu'est ce qu'ils ont absorbés les scénaristes pour nous pondre des films pareils ?" ... Parce que faut bien avouer que les mecs n'ont pas l'air d'avoir la lumière dans toutes les pièces quoi...
Et pourtant ça commençait super bien pour les deux : des films qui débutent à la fac, c'est forcément bon signe. Je sais pas mais j'aime bien les scènes de cours en amphi dans les films. D'un côté (le Jour où la Terre s'arrêta) on a une Jennifer Connelly enseignant l'exobiologie et recrutée par l'armée dans une scène supra tendue durant laquelle on ne sait absolument pas ce qu'il se passe sauf que c'est-urgent-et-qu'il-faut-qu'elle-monte-dans-un-hélico... Je me comprends...
De l'autre (Prédictions) on a un Nicolas Cage (à la coiffure improbable... comme d'habitude) professeur de sciences et qui a une classe super cool pleine de génies à qui on envoie une balle sensée représenter le soleil pour leur octroyer le droit à la parole...
Deux débuts plutôt prometteurs.
Et merde, après ça se barre en live. Pas en live façon "génie incompréhensible mais artistique à la Lynch"... Non, non, façon "Je te défonce toutes les bonnes idées potentielles jusqu'à la fin en suivant le manuel du petit réalisateur tâcheron".
Et ça donne ceci donc :
Le Jour où la Terre s'arrêta nous conte l'arrivée sur Terre de Keanu Reeves jouant une endive extraterrestre accompagnée d'un robot gris immense composé de milliards de milliards de sortes de drosophiles robotisées... Vous suivez ?
Le truc c'est qu'on ne sait pas si Reeves est gentil ou méchant tellement l'inexpressivité se lit sur son visage (et il est bon en fait dans le rôle...).
Et Prédictions nous raconte (en gros, hein ?) l'histoire d'un groupe pop allemand des années 80 (où alors ce sont des extraterrestres blonds, je n'ai peut être pas saisi) laissant des cailloux derrière son passage comme le Petit Poucet.
Attention aux spoilers, je révèle carrément les fins.
On apprend dans le Jour où la Terre s'arrêta qu'en fait Reeves est venu collecter un maximum d'espèces animales dans des sphères immenses. Et je vous laisse imaginer les scènes concernées : des calmars, des baleines, des serpents, des biches, des batraciens qui se précipitent dans les boules. Et hop !!!!!
Ensuite toutes ces boules repartent dans l'espace.
Pendant ce temps, la Terre est menacées par les moucherons robotisées dévorant tout sur leur passage dans un nuage numérique magnifique. Mais Keanu comprend je sais pas quoi d'un coup dans un éclair de lucidité et stoppe tout et se barre. Ouais, ça ne veut rien dire.
Dans Prédictions, ce sont des gamins élus qui repartent dans l'espace à bord de cristaux, accompagnés chacun d'un lapin et d'extraterrestres translucides (Nooooooooon, dans AI ce sont des mécha, je vous dis !) avec des ailes de papillons dans le dos. Ensuite, ils arrivent sur une nouvelle planète en gambadant dans un champs de plantes en images de synthèse. Magnifique.
Non, je déconne.
Pendant ce temps la Terre est détruite (scène franchement marquante d'ailleurs).
Pour résumer, d'un côté on a des boules remplies d'animaux qui s'envolent dans l'espace et de l'autre des cristaux géants remplis d'enfants et de lapins.
Anecdote : James Hong (Blade Runner, les Aventures de Jack Burton) au McDo dans le Jour où la Terre s'arrêta , ça vaut le coup, ça.
Bon et au final, moi je me pose une autre question. Dans le Jour où la Terre s'arrêta , la Terre n'est pas détruite, certes, mais qu'en est-il des milliers d'animaux flottants dans des grosses boules dans l'espace, hein ? Vous croyez que le cachalot d'H2G2 est un rescapé ?
Test blu-ray
Si l'image de le Jour où la Terre s'arrêta est correcte sans plus, celle de Prédictions est vraiment superbe (merci la caméra Red One !) avec une très belle définition pour un film tourné en numérique, et une absence de grain un peu déroutante. Esthétiquement discutable mais une image réussie par rapport aux intentions.
Deux gros films avec beaucoup d'effets dans les quelques scènes d'action. Beaucoup de bruit pour rien donc. ;)
Titre original |
Knowing |
Réalisateur |
Alex Proyas |
Date de sortie en salles |
1er avril 2009 avec SND |
Date de sortie en DVD |
23 septembre 2009 avec M6 Vidéo |
Scénario |
Stiles White, Juliet Snowden, Stuart Hazeldine, Alex Proyas & Ryne Pearson |
Distribution |
Nicolas Cage, Rose Byrne, Chandler Canterbury & Liam Hemsworth |
Photographie |
Simon Duggan |
Musique |
Marco Beltrami |
Support & durée |
Blu-ray M6 (2009) region B en 2.35 :1 /121 min |
Synopsis : Pour fêter l'anniversaire d'une école, une cérémonie est organisée au cours de laquelle une capsule temporelle contenant des messages écrits par des enfants 50 ans auparavant est déterrée et ouverte. Chaque enfant emporte chez lui un message, mais celui du petit Caleb est illisible, car il s'agit d'une suite incohérente de chiffres.
D'abord amusé, son père, statisticien, essaye de trouver une signification. Horrifié, il découvre peu à peu que chaque séquence de chiffres correspond à la date exacte d'une catastrophe récente. Lorsqu'il comprend que les 3 dernières séquences prophétisent des cataclysmes à venir, une course contre la montre commence.
Titre original |
The Day the Earth stood still |
Réalisateur |
Scott Derrickson |
Date de sortie en salles |
10 décembre 2008 avec 20th Century Fox |
Date de sortie en DVD |
10 juin 2009 avec 20th Century Fox |
Scénario |
David Scarpa d’après le film scénarisé par Edmund H. North |
Distribution |
Keanu Reeves, Jennifer Connelly, Kathy Bates, John Cleese, Robert Knepper & Kyle Chandler |
Photographie |
David Tattersall |
Musique |
Tyler Bates |
Support & durée |
Blu-ray Fox (2009) region B en 2.35 :1 /102 min |
Synopsis : L'arrivée sur Terre de Klaatu, un extraterrestre d'apparence humaine, provoque de spectaculaires bouleversements. Tandis que les gouvernements et les scientifiques tentent désespérément de percer son mystère, une femme, le docteur Helen Benson, parvient à nouer un contact avec lui et à comprendre le sens de sa mission. Klaatu est là pour sauver la Terre... avec ou sans les humains.
Un film nourrissant de réelles ambitions et qui parvient à s’ancrer dans une période trouble : une semi-réussite, donc.
Cela dit, si cet avis est partagé par de nombreux chroniqueurs, je serai un peu plus mitigé, parce que la SF, j'aime ça de façon inconditionnelle. Il y a du tout bon, mais davantage pour les oreilles (la scène d'atterrissage de la sphère risque d'être une référence pour les home-cinéphiles) et les yeux que pour le cerveau, et j'ai plutôt apprécié l'interprétation sans nuance de Reeves qui nous fait son Terminator ; ce n'est pas le rôle du siècle mais il s'en tire bien avec cette raideur dans ses mouvements de tête et une diction très précautionneuse - comme Mojo de DVDVision le disait, il ne fait rien mais avec une certaine distinction. La plutôt subtile nuance, soulignée par l’acteur, de faire de Klaatu un extraterrestre à l’intérieur d’un corps humain (et non un alien possédant un corps humain, comme dans l’original) enrichit de manière insoupçonnée les possibilités du personnage.
Le reste en revanche n'apporte rien à un très bon film du début des années 50 : pas de surprise et un discours très daté (pour qui s’intéresse à la science-fiction), ainsi qu'une fin abrupte après une conclusion (trop) naïve, qui jure avec les tentatives actuelles de renflouer les vieux poncifs du genre en leur donnant une assise un peu plus réaliste. Les connaisseurs se souviendront que les personnages trouvent refuge sous le même pont qu’à la fin de Cloverfield : on saura où aller si de tels événements surviennent.
Un bon spectacle toutefois, manquant un peu de rythme et de fond.
Jennifer Connelly est toujours adorable (impossible de l’enlaidir ou de l’affadir) malgré sa coupe de cheveux de collégienne. Le fils de Will Smith est insipide et ennuyeux, la réalisation se donne de grands airs (avec des ralentis ridicules) et la musique est quelconque. Vous comprendrez que la frustration était au rendez-vous.