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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Kubrick : un génie ?

Une chronique conjointe par Cachou & Vance

 

Logo Kubrick - 2001 - v1Dans le cadre du Marathon Kubrick lancé par Cachou, nous avons eu l’occasion de nous frotter à un mythe : celui d’un metteur en scène de talent, célèbre, voire quasiment déifié déjà de son vivant. Pour Cachou, c’était l’occasion d’envisager son œuvre de manière exhaustive, de rechercher dans ses films (heureusement peu nombreux) ce qui avait bien pu contribuer à faire de Stanley Kubrick une référence en matière de réalisation et aussi, surtout, de satisfaire une saine curiosité en enrichissant son expérience cinématographique. Pour moi, il en allait autrement : sans connaître toute son œuvre, j’étais déjà conquis par son savoir-faire, illuminé par 2001 et admiratif de ses autres films ; il s’agissait avant tout de me départir d’un hommage trop respectueux pour aller plus loin dans la découverte de la filmographie d’un grand artiste.

Ainsi, Cachou se permettait, d’entrée, de poser la question : Kubrick est-il véritablement le génie tel que la plupart des cinéphiles le qualifient ? Et qu’est-ce qui, dans ses films, permet d’avancer un tel titre ?

Pour ma part, je désirais surtout savoir si 2001, que je ne pouvais descendre de son piédestal, n’était après tout qu’un accident, qu’un heureux concours de circonstances dans une carrière moins éblouissante : à travers l’aura incroyable qu’engendre ce film, je voulais trouver les sources et le développement de l’inspiration du réalisateur, répertorier ses codes et ses thèmes de prédilection, reconnaître son style.

Nous ne partions pas sur les mêmes bases : j’étais presque convaincu et revendiquais plus d’objectivité, elle était sceptique en raison d’une première expérience décevante (avec Lolita) et ne cherchait qu’à être convaincue.

 

La suite de ce dossier sera pour l’essentiel contenue dans ces commentaires, souvent effectués « à chaud » par courriel interposé ou sur le forum d’Ant Hill que je vous invite, si ce n’est déjà fait, à rejoindre pour continuer la discussion (parmi d’autres tout aussi passionnantes). En cliquant sur les titres des films, vous pourrez lire les chroniques proposées par chacun sur leurs blogs respectifs.

Kubrick-01.jpg

 

Vance

 

Je suis forcé de séparer deux éléments :  2001, l’Odyssée de l’espace et le réalisateur.


2001 est un chef-d’œuvre. J'allais dire "ni plus ni moins", mais en fait, c'est plus que cela. C'est à mon sens un film qui va au-delà de sa propre dimension contextuelle, filmique. Il y a dans ces images un absolu que je n'ai jamais trouvé ailleurs, une richesse de signifiants extraordinaire. Très largement supérieur au roman de Clarke (écrit après coup, puisque le scénario du film est inspiré de la nouvelle la Sentinelle), il rayonne sur de nombreux tableaux, intrigue, fascine, hypnotise et révèle. […]


L'ombre de 2001, du coup, ne me quitte jamais totalement quand je regarde d'autres Kubrick. […] Perfectionniste, pointilleux, ce réalisateur semble n'avoir jamais galvaudé son talent : ses placements de caméra, ses travellings hallucinants (Shining !), ses correspondances de couleurs entre séquences, ses castings (on sent que le matériau humain est celui qu'il maîtrise le moins) sont mûrement réfléchis et donnent des résultats indiscutablement grandioses. J'aimais cette ambition aussi de réaliser des films de référence dans chaque genre (la SF, le fantastique, le film historique, le film de guerre... imaginez un instant un western by Kubrick !). Il n'y est pas toujours arrivé (Shining est vraiment captivant, mais peine à faire peur ; Barry Lyndon est beau - mais beau ! - mais trop long). Ses œuvres ne sont pas sympathiques, elles ne sont pas très faciles d'accès. Mais aucun de ses films n'est médiocre, ou même moyen. Eyes Wide Shut a le don de m'agacer parfois (c'est un scénario qui m'apparaît daté avec des situations mal appropriées), mais quelle intensité !


Est-il le plus grand des réalisateurs ? Oui, sans doute. Parce que je ne vois personne d'autre sur les rangs avec autant d'acuité et d'intelligence.

 

Mais est-il un génie ?


Dans l'absolu, force est de constater que non. En dehors du cinéma, et même dans le cadre de la photographie (qui est sa profession à la base) il n'a rien apporté de probant, il ne s'est pas distingué de la masse.

 

Est-il un réalisateur génial, alors ?

Ah... 
Tout d'abord, il est très certainement un réalisateur rare. Sa farouche recherche d'indépendance artistique (voulue jusqu'à Spartacus, puis exigée ensuite) l'a conduit à construire une œuvre dépendant moins des aléas commerciaux - ça ne l'a pas empêché de parfois surfer sur la vague, bien qu'on ne puisse pas affirmer qu'il ait devancé des tendances. Pourtant, et malgré son ambition artistique et sa maîtrise technique, il a plutôt peiné à être catalogué parmi les grands maîtres du cinéma. Lorsque des critiques anglo-saxons ont repris dans les années 80 le flambeau des cinéastes de la Nouvelle Vague (les premiers à avoir accolé le statut "d'auteur" à celui de metteur en scène, chose improbable à l'époque de la toute-puissance des studios américains - un film comme Autant en emporte le vent doit autant - sinon plus - à son producteur qu'à son réalisateur), ils n'ont même pas inclus Kubrick aux côtés des véritables auteurs ayant marqué le cinéma, le considérant davantage comme un anticonformiste de talent que comme un auteur à part entière. J'ai pu lire des analyses sérieuses prétendant qu'il n'était qu'un cinéaste des décors, refusant l'émotion et privilégiant l'image à la narration. Un peu exagéré, mais pas totalement faux.

En revanche, 2001marque incontestablement une date dans l'histoire du cinéma (et pas que du cinéma de SF) et il en est à la fois l'instigateur et le réalisateur. Il a imposé une vision du futur qui lui est personnelle, dans laquelle il questionne l'homme, ses fondamentaux et ses principes. Bien qu'esthète, il insère une profondeur inhabituelle dans ses images, refusant de rendre ses récits trop facilement compréhensibles mais ne cherchant pas volontairement la confusion : il déroute surtout parce qu'il n'impose pas UNE explication à ses situations mais laisse les portes ouvertes. Ses films ne sont guère confortables...

kubrick-02.jpg

Cachou :

 

Alors, un génie ? Assurément pas. Sur sa douzaine de films, plusieurs sont très décevants, certains moyens et quelques uns seulement très bons. Un génie transforme tout ce qu'il touche en "miracle vivant" pour moi. Kubrick pas.


Un réalisateur génial ? Je n'irai pas jusque là. 

Kubrick a le mérite d'avoir osé pour certaines choses, je le reconnais, et il a parfois poussé son art très loin, ce que peu font en somme. Mais le problème vient peut-être d'un niveau plus intime : Kubrick n'a jamais réussi à m'émouvoir profondément. De cette émotion qui vous étreint et qui ne vous fait plus quitter un film. Encore récemment, j'ai vu Rushmore de Wes Anderson, qui est très loin d'être aussi élaboré visuellement parlant qu'un film de Kubrick et qui pourtant dégageait cette chaleur, cette tendresse, cette douce ironie, ce côté amer et pourtant naïf qui m'ont tout de suite touchée et réellement emportée dans le film. Kubrick n'a jamais réussi à me toucher comme ça. J'ai trouvé plusieurs de ses films beaux, mais trop "froids". Dans le sens qu'il est un superbe montreur d'images, mais un raconteur d'histoire qui prend trop de distances avec son sujet. On sent qu'il creuse, mais qu'il ne réussit pas à s'impliquer. Du coup, si le spectateur n'a pas une raison particulière de se plonger dans un de ses récits, il restera en dehors et admirera surtout la technicité du monsieur.


Dans les films que je retiendrais de lui, je mettrais :


- Shining, le seul film que je regarde avec plaisir, qui me fasse rentrer dans l'histoire, même si elle ne me touche pas (et ça n'a rien à voir avec le côté horreur, la Maison du diable par exemple m'a profondément émue).

- 2001 : qui est donc visuellement superbe mais qui instaure une telle distance avec son spectateur que je n'ai su qu'être admirative devant les belles images sans me laisser complètement prendre par l'histoire.

- Barry Lyndon, dont la seconde partie arrive enfin à émouvoir, par la détresse de certains de ses personnages, mais qui là encore reste surtout un grand exercice stylistique avant tout.

- Eyes Wide Shut, encore une fois froid et perturbant, mais travaillé et abouti.

- Orange mécanique, qui est profondément dérangeant et arrive à susciter la réflexion, ce qui est déjà bien pour un film, même si je trouve son optique moins aboutie que celle du livre dont elle s'inspire.


Par honnêteté intellectuelle, je rajouterai Full Metal Jacket, même si personnellement je ne l'ai pas aimé.


Mais je voudrais mettre en avant le fait que, hors FMJ justement, les films que je trouve les plus marquants du réalisateur, les plus aboutis, sont ceux qui adoptent une sorte d'esthétique intemporelle, qui arrive à les inscrire en dehors de quelque chose, qui leur confère donc une allure plus recherchée, plus travaillée, une certaine manière de mettre en scène qui devient enfin reconnaissable alors que le réalisateur s'était énormément dispersé auparavant. C'est à partir de 2001 (et non de Dr Folamour, pardon, mais je ne trouve pas ce film assez abouti) qu'il arrive à se détacher des autres et à créer quelque chose de personnel, quelque chose que l'on pourrait qualifier de kubrickien. Et donc c'est à partir de ces films-là qu'il arrive à conquérir le titre d'auteur à mes yeux. 

 kubrick-03.jpg

Vance :

 

Je ne suis pas d'accord sur le fait que tu sous-entendes que Kubrick ne se soit détaché du tout venant des metteurs en scène qu'avec 2001. On voit dans Docteur Folamour sa recherche d'une véritable épure tant visuelle que narrative : il supprime les séquences parasites, réduit son histoire à quelques éléments-clefs (géographiquement marqués en outre puisqu'ils sont concentrés dans trois lieux : la base (extérieur/intérieur), la salle de guerre et le bombardier), travaille ses enchaînements et gère ses comédiens suivant leur potentiel - des acteurs immenses dont certains avaient besoin de nombreuses prises, ce dont Kubrick ne se gênait pas pour les appliquer, d'où sa réputation de tortionnaire, et d'autres qui donnaient la pleine mesure de leur talent immédiatement (Sellers avait tendance à se déliter après trois prises et Kubrick en tenait compte). Du coup, on reconnaît très vite une structure dépouillée avec des séquences léchées : pas ou peu de plans de coupe, des enchaînements abrupts, mais des développements à l'intérieur des séquences-clefs avec de longs plans assez difficiles. Il va jusqu'à adapter ses prises de vue au sujet, en exagérant les angles et l'éclairage de manière comique. On y retrouve aussi une volonté de symétrie dans la construction des plans et on s'étonne de voir peu de mouvements de caméras, comme ces travellings qu'il affectionne. Mais il les réserve aux séquences liées à l'assaut de la base (caméra à l'épaule, montage plus cut).

Non, le style est déjà là. Ensuite, il ira plus loin avec l'apparition de la steadycam, qui semble presque être l'accomplissement d'un vœu secret.


N'oublions pas que, sur un tournage, il était loin de l'image qu'on donne du réalisateur assis sur sa chaise : il réécrivait le script, s'occupait de l'éclairage (l'oscar de la photo donné pour Spartacus aurait dû lui revenir, l'autre ne supportant pas les incessantes irruptions de Kubrick qui corrigeait son travail) et du cadrage et discutait avec certains acteurs (sur la fin, il choisira des comédiens plus malléables, s'adaptant mieux à son travail exigeant).
Chez Kubrick, les plans ne sont jamais gratuits.

 Stanley-Kubrick-4.jpg

Cachou :

 

Je n'arrive pas à être d'accord sur ce point-là. Par exemple, cette manière de jouer sur les plongées-contre-plongées pour les personnages est déjà bien présente dans le cinéma de l'époque, les plans d'ensemble statiques aussi... Bref, je n'ai pas eu l'impression de voir du "Kubrick" quand j'ai vu ce film. Juste un court-métrage tiré en longueur par un réalisateur qui a voulu puiser jusqu'au bout une bonne idée mais en a retiré trop. Peu importent ses méthodes, je (personnellement toute seule) ne reconnais pas sa touche personnelle dans ce film. Mais vraiment pas du tout. […]


Ce n'est pas une question de gratuité ou pas des plans, mais d'empreinte personnelle, de style, celui qui se développe clairement à partir de 2001, même s'il évolue pour devenir en fait clairement reconnaissable à partir d'Orange mécanique.

 

 

Vance :

 

Non justement, dans Folamour tu as déjà une approche du récit très personnelle. Cherche dans les films de cette époque une telle densité dans les éléments narratifs, une telle épure dans le scénario, tu ne trouveras pas. 
[…] Ses personnages éprouvent toujours des émotions et des sentiments qui les dépassent, qui semblent même (c'est un des reproches que je ferais) pas crédibles. Dans Eyes wide shut, le style poussé à l'extrême enjolive une situation qu'il a voulue contemporaine. Or on ne trouvera pas de médecins qui réagissent ainsi dans la vie réelle. Et tout le film repose sur cette paranoïa inexplicable. Mais Kubrick construit une intrigue fantasmatique tellement dense malgré ses postulats qu'on en obtient une œuvre singulière et concrète. 
Je dirais qu'il a passé sa vie à appliquer une méthode personnelle à un travail auquel il se vouait complètement, et il n'a cessé de développer cette méthode après ses frustrations de Spartacus.


Ce marathon m'a surtout permis de découvrir cette continuité et son opiniâtreté dans sa réalisation : pas de compromis, quand bien même cela nuirait à l'exploitation du film. Il tourne une séquence de tartes à la crème homérique pour la fin de Folamour  (quelque chose qui dépasse encore celle de la Folle Course autour du monde, et ça n'est pas peu dire !), la visionne puis la supprime. Le film aurait sans doute été plus populaire avec, mais il a estimé que cela ne collait pas à ce qu'il voulait exploiter.

 

 Kubrick-05.jpg

Cachou :

 

Vance, je ne peux pas te rejoindre, je n'ai PAS trouvé de densité narrative dans ce film, donc forcément je ne peux pas y trouver une touche personnelle. Ce n'est pas du tout une question de crédibilité pour moi. Juste de récit qui pêche par une volonté de raconter une chose qui ressemble à une chute de court-métrage et non à l'élaboration d'un long.


La continuité, pour ma part, je ne l'ai ressentie que pour les 6 derniers films. Les 6 premiers ressemblent à des tentatives entre ratées et réussies pour maitriser l'appareil cinématographique, des explorations sans personnalisations. Son style dans Lolita et Les Sentiers de la gloire n'a riiiiien du tout à voir avec celui des précédents films. On est encore au moment où on a des tentatives, mais rien de reconnaissable.

 

 

Vance :

 

Tu as raison : il s'essayait sur ces films là, je ne les connais pas assez pour en dire davantage. D'ailleurs, il a continué à travailler son style jusqu'au bout avec toujours une recherche de perfection et d'épure.

 

*** A SUIVRE ***

 

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K
Hello, j'espère que depuis, vous avez révisé vos POINTS DE VUE lol ...<br /> En tout cas des génies vous, ça non certainement pas ! *.*<br /> Enfin ...
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C
Tout à fait! ^_^
V
Pas grave, ça m'a permis de me remettre en mémoire notre duo. Une excellente expérience, très enrichissante.
C
Oh, mais n'attends pas de réponses de sa part Vance, j'ai eu plus que mon compte de ce type d'interventions sur le blog (uniquement sur des billets concernant des auteurs/réalisateurs "convenus" et/ou reconnus, jamais sur les plus expérimentaux et originaux), ce sont juste des gens qui viennent déverser leur fiel une fois et qui cherchent tout de suite une autre cible ^_^ (oui, des trolls donc). J'ai répondu pour la forme, surtout pour ceux qui passeront après et qui auront peut-être envie de faire pareil (ce n'était pas un troll feeding, c'était une troll preventing ;-p).
V
Justement, c'est ce qui a permis de rendre notre conversation intéressante : chacun exposait ses positions, argumentait tout en écoutant l'autre. Je ne vois pas en quoi on peut nous reprocher quoi que ce soit. Ou alors fallait-il tout simplement répondre : "Oui." à la question du titre ? Dans ce cas-là, quel intérêt ? Attendons peut-être que notre détracteur lance autre chose que des attaques sans fondement.
C
Ah, mon commentaire s'est mis au mauvais endroit, je retente là où je l'avais mis au départ: Plus les accusations sont acerbes et malpolies, plus j'apprécie de ne pas rentrer dans le moule convenu des amateurs ciné "Cannes-Cahiers-Télérama" qui aiment ce qu'il faut parce qu'il le faut sans même remettre en cause ces appréciations convenues ^_^. L'important reste et restera la curiosité et la liberté de pouvoir penser ce que l'on veut, pas le fait d'avoir les mêmes goûts que les autres (ou que ceux qu'on considère devoir tenir comme étant les "désignateurs" du bon goût)...
V
Eh bien disons que nous, nous avançons des arguments dans nos discussions et que nous n'avons jamais eu la moindre prétention d'être des experts en la matière.
C
<br /> <br /> J'ai quelqu'un qui me donne du "maseigneuresse" et j'aime assez ça je dois dire ^_^.<br /> <br /> <br /> <br />
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C
Plus les accusations sont acerbes et malpolies, plus j'apprécie de ne pas rentrer dans le moule convenu des amateurs ciné "Cannes-Cahiers-Télérama" qui aiment ce qu'il faut parce qu'il le faut sans même remettre en cause ces appréciations convenues ^_^. L'important reste et restera la curiosité et la liberté de pouvoir penser ce que l'on veut, pas le fait d'avoir les mêmes goûts que les autres (ou que ceux qu'on considère devoir tenir comme étant les "désignateurs" du bon goût)...
V
<br /> <br /> Joli néologisme. Bah c'est mérité. On m'appelle "mâitre", mais j'ai l'habitude ^ ^.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> (pardon, chuis super en retard pour tout, pour le blog aussi d'ailleurs, je lis seulement ça maintenant )<br /> <br /> <br /> Primo: whoua, j'ai bien fait de te faire confiance, t'as vraiment bien fait ça, chapeau!<br /> <br /> <br /> Secundo: oh, je ne croyais pas que quelqu'un serait d'accord avec moi! Merci Bruce.<br /> <br /> <br /> Tertio: Chuis une sommité? La classe!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Et à Dom: attention, j'ai expliqué pourquoi ce n'est pas un génie à mes yeux. Et j'ai bien dit que c'est selon ma manière de définir un génie. Et non, Kubrick n'en est pas un à mes yeux.<br /> Sérieusement hein. Je considère que c'est un grand réalisateur, qui a apporté plein de trucs au cinéma, mais ça n'en fait pas un génie pour moi, juste un type qui a osé là où d'autres ne l'ont<br /> pas forcément fait.<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Il paraît qu'il faut te donner du "Votre Excellence" à présent ?<br /> <br /> <br /> Merci.<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> Dans ce cas, je viendrais naturellement à la question, qui sont les cinéastes de génie ? Lang ? Welles ? Bergman ?<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Hmmm, très intéressant débat. Welles me viendrait naturellement à l'esprit, Citizen Kane  a quand même jeté des bases solides ; mais Lang a une filmographie qui parle pour lui ; ils<br /> ont tous le sdeux une sorte de facilité dans une mise en scène pourtant étoffée. Je connais trop mal Bergman (même si Cris & chuchotements m'a bluffé).<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> Alala, Cachou, Bruce, si Kubrick n'est pas un génie alors aucun cinéaste ne l'a été et ne le sera. Qu'on apprécie ou non, on ne peut que s'incliner face au travail effectué sur un film tel que<br /> 2001 et l'imposition magistrale de la steadycam.<br /> <br /> <br /> Cachou, ta définition du génie relève plutôt de l'être divin ! Un génie reste un homme, avec ses forces, ses faiblesses, ses moments d'illumination et ses descentes.<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Oui mais là-dessus je défendrai presque Cachou : le génie est un être à part qui transcende son humanité par un talent maîtrisé au-delà des limites connues. Mais je reste persuadé que Kubrick<br /> possédait son art bien davantage que la très grande majorité des cinéastes.<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> <br /> Je rejoins Vance sur le dernier point. Sa recherche de perfection était absolue, il suffit pour cela de voir les recherches effectuer sur son long Napoléon : deux ans de recherches, des<br /> assistants, un spécialiste de Napoléon, des milliers de photos de futurs lieux de tournage, des recherches sur les costumes d'époques, les armes etc.<br /> <br /> <br /> Bien sûr les studios n'ont pas appuyés un tel projet, mais cela prouve bien sa recherche de sa propre perfection.<br /> <br /> <br /> Ce n'est pas pour autant un génie de mon point de vue, comme le dit Cachou « Un génie transforme tout ce qu'il touche en "miracle vivant" pour<br /> moi. Kubrick pas. », je mettrai quand<br /> même un bémol à cette citation, même un génie n'est pas forcement sans erreurs et approximations, de <br /> moins du point de vue du plus grand nombre, qui cherchent toujours dans l'oeuvre d'un supposé génie tel ou tel point de comparaison par exemple entre les 1ere et les dernières oeuvres.<br /> <br /> <br /> Certains de ses films sont quand même un cran au-dessus des autres, en tout cas pour moi, bien sûr le cinéma est subjectif et doit prendre en compte le contexte de l'époque, mais aussi le resenti<br /> du spectateur lors du <br /> visionnage. Dans mon cas, essayer de voir Orange Mécanique des marches dans un escalier menant au salon sans faire de bruit parce que le film était « trop violent » en a fait à la fois un<br /> de mes films préférés et un très bon souvenir de ma jeunesse.<br /> <br /> <br /> Sortent du lot donc pour moi : <br /> Shinning, Orange mécanique et FMJ. <br /> Shinning pour Jack Nicholson, le tricycle et l'ambiance générale du film, Orange mécanique pour le regard final de Malcolm McDowell. Et FMJ pour les séquences sans paroles le bruitage et<br /> la musique.<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Très intéressant, merci de ces nouveaux éclairages. Au mions, on ne peut pas dire que Kubrick te laisse de marbre.<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> <br /> quel débat au sommet entre deux somités de la cinéblogosphère ! ;)<br /> <br /> <br /> en tant qu'admirateur de l'oeuvre de kubrick, je me range cependant du côté de vance, définitivement !<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Oh merci pour le terme "sommité" ! Ca fera plaisir à Cachou.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> Kubrick était un génie. Certains films paraissaient long mais c'est mieux qu'un numéro un, un numéro deux,etc... la suite l'année prochaîne...<br /> <br /> <br /> Woody Allen avait détesté 2001 puis quand il l'a revu, il a réagit différemment. Les gens ont l'habitude des films d'action ou de divertissement. Kubrick a essayé des tas de genre. Je ne pense<br /> pas qu'après avoir vu un film de ce réalisateur, les gens en ressorte sans avoir appris quelque chose, pour le peu qu'ils soient rentrés dans le film.<br /> <br /> <br /> Je veux bien que les gens n'aiment pas, les goûts et les couleurs... comme on dit, mais on ne peut pas nier le talent. Pour moi, à part Né un 4 juillet que j'ai adoré, Tom Cruise a<br /> commencé sa carrière d'ACTEUR avec Eyes Wild Shut et depuis ses choix sont (très souvent) meilleurs.<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Oui, c'est un peu mon avis : Kubrick insuffle quelque chose d'unique dans ses films, mais il refuse de prendre le spectateur par la main et de trop baliser la voie, ce qui laisse de nombreuses<br /> personnes dubitatives. Toutefois, son côté analytique et froid freine la passion.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> Je rejoins Cachou sur beaucoup de points en réalité: Kubrick ne sera jamais pour moi un génie et même, je dirais que l'essentiel de ses films m'ont laissé de marbre. Alors vous allez dire:"il n'y<br /> connaît rien au cinéma!!"...mouaaaiii bin franchement je m'en tamponne le coquillard....<br /> <br /> <br /> Cachou wins!!<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Ah mais il ne s'agissait pas d'un match, hein ! Juste d'un dialogue entre deux spectateurs attentifs. Mais c'est vrai que Cachou était dotée de bons arguments et elle a réussi à me détacher de<br /> mon admiration sans borne pour le réalisateur de 2001.<br /> <br /> <br /> <br />