Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Hier est sortie en vidéo la dernière production estampillée Tarantino. Il s'agit de L'Homme aux poings de fer, réalisé par RZA (qui a notamment œuvré sur la bande originale de Kill Bill, entre autre). Un film d’action-aventure sanglant inspiré par les grands classiques du kung-fu.
Si le projet de rendre hommage aux films de la Shaw Bros. est louable, et qu'une vraie sincérité se dégage de ce long métrage, on ne pourra par contre nier les relents de série Z parfois non assumée. Mais comme toute "bonne" production du genre - on pense à Planet Terror et à From dusk till dawn - son aspect kitschouille et régressif pourra animer quelques soirées pizzas entre amis.
A dire vrai, ce film devrait presque être meilleur dans son canapé, entouré de gens tout aussi déviants que vous. Parce qu'on se marre bien devant L'Homme aux poings de fer. Et pas que parce que ça se veut drôle. Il faut avouer que c'est maladroit, que parfois ça se prend un peu trop au sérieux, alors que bon, franchement, à ce niveau, on peut le dire : c'est débile ! Alors en gros, on suit (vaguement) l'histoire de clans qui s'affrontent. Il y a le clan des lions, des loups, des hyènes, des tigres, des chacals ("Quoi ? On dit des chacaux ?"), et je ne me souviens plus des autres - mais on s'en fout. Je ne sais même plus pourquoi ils se foutent sur la gueule (une histoire de tunes encore). Au milieu, on trouve un mec sous Tranxene "interprété" par RZA (ne me demandez pas son nom dans le film, c'est lui l'homme aux poings de fer), Russell Crowe (je me demande encore ce qu'il fout ici), le mec de Die another day (qui était mieux avec ses diamants dans la tronche qu'avec son costume de Sonic), et Lucy Liu (qui cachetonne, mais qui laissera l'occasion au réalisateur de reprendre copiés-collés quelques plans de Kill Bill - ses pieds qui avancent rapidement par exemple). Cette joyeuse bande interviendra tout au long du film (sans réelle motivation) et se bastonnera avec quelques hauts chefs de ces fameux clans susnommés. Et ça donnera lieu à des dialogues savoureux, ayant dû nécessiter des semaines intenses de brainstorming :
"Hé toi ! Boum boum et bye bye !"
ou encore
"Le clan des chacals avait des mitraillettes et comptait plus de balles que ce que l'on pouvait trouver comme grains de riz en Chine".
Un truc dans le genre. Le niveau est donc au top. En tous cas, c'est drôle.
La réalisation clippesque serait presque réussie si elle avait une certaine cohérence. Ce qui n'est pas du tout le cas. Un peu marre de voir des acteurs qui sautent dans tous les sens et filmés en plongée au ralenti avec des grosses basses. C'est gore, mais il y a trop d'effets numériques. Le sang par ordinateur ça ne rend pas franchement bien. C'est grotesque. Les effets spéciaux datent de 1995 ! Le mec en cuivre (oui, celui qui a un cou tellement musclé qu'on dirait qu'il a 4 épaules) est tout droit sorti d'un épisode de Xena, quoi ! D'ailleurs la direction artistique est en freestyle. Entre le méchant Lion d'argent (qui, il faut le dire, s'en donne en cœur joie) fringué comme une groupie des Tokyo Hotel, et l'autre qui reste caché pendant tout le film (Poison ou je sais plus comment il s'appelle) et qui en fait ressemble à Legolas, y a du lourd. C'est d'autant plus amusant de voir ces acteurs surexcités lorsqu'ils se frittent avec le fameux homme aux poings de fer, aux antipodes. Oui parce que RZA est peut être doué pour la musique, mais quand on est aussi scénariste et réalisateur, on peut se demander s'il n'aurait pas mieux valu pour lui d'engager un autre acteur principal. C'est son gros délire, du coup ça se respecte, d'autant que pour son premier film, il y a de bonnes promesses, mais il est carrément inexpressif ! On dirait qu'il a juste sommeil tout le long ! T'as envie de lui dire "OK, je sors du cinéma, je te laisse tranquille ; allez bonne nuit, repose toi !". Pendant une heure, il ne fait rien à part raconter le film aux spectateurs ! Il passe son temps dans une chambre ! Et quand il essaie de donner de la profondeur à son personnage au cours d'un flashback facepalmesque, c'est juste embarrassant. Comment peut-on s'attacher au héros ? A ce titre, pendant une demi-heure, on ne sait absolument pas qui sera le personnage principal, c'est quand même incroyable.
Du coup, toutes ces imperfections, tous ces ratés, ben c'est rigolo. Bon heureusement que le film est court, mais quand même : on éprouve une certaine forme de sympathie devant autant de bonne volonté. C'est généreux au moins, et même si l'on se moque complètement de ce qui arrive aux personnages, ça se regarde volontiers – quand bien même c’est réalisé avec les pieds.
Ma note (sur 5) : |
3 |
Note moyenne au Palmarès (sur 8 notes) : |
2,88 |
Titre original |
The Man with the Iron Fists |
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Mise en scène |
RZA |
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Production |
Marvel Studios & DMG Entertainment |
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Distribué en France par |
Universal |
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Date de sortie France |
24 avril 2013 |
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Scénario |
Shane Black & Drew Pearce |
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Distribution |
Russell Crowe, RZA, David Bautista & Lucy Liu |
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Durée |
140 min |
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Musique |
Brian Tyler |
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Photographie |
John Troll |
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Support |
DVD zone 2 Universal |
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Image |
2.40:1 ; 16/9 |
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Son |
VF & VO DD 5.1 (DVD) |
Synopsis : Dans la Chine féodale. Une cargaison d’or de l’empereur a été volée et cachée. Tous les guerriers kung-fu, les tueurs et autres mercenaires de Chine vont s’entretuer dans les rues de Jungle Village pour récupérer le trésor.
Bonus Blu-ray :
Caractéristiques techniques du DVD :
Format image : Anamorphic Widescreen – 2.40 :1
Audio : Anglais, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Caractéristiques du BRD :
Format image : 1080p Haute définition, Widescreen 2.40 :1
Audio : Anglais DTS HD Master Audio 5.1, Français, Allemand, Italien en DTS Digital Surround 5.1
Sous-titres : Français