Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
Le film déçoit.
Je pensais qu'avec Michelle Yeoh et Jet Li dirigés par Yuen Woo-Ping, on aurait droit à du lourd. Une présentation accrocheuse et un casting alléchant ne sont décidément pas un gage de qualité absolue. Il n’empêche qu’on pouvait tout de même se reposer sur ces trois noms au vu de ce qu’ils avaient produit par ailleurs. Michelle, c’est un jeu tout en finesse et une remarquable maîtrise de l’espace dans ses passes d’armes, où elle se montre aussi élégante que convaincante. Jet Li, que dire si ce n’est qu’il est généralement éblouissant dès lors qu’il entre dans une arène, sur un ring, dans un dojo ou n’importe quel lieu choisi pour un combat. Et les qualités de chorégraphe de Yuen Woo-Ping ne sont plus à démontrer.
Néanmoins, le script bateau et banal (la motivation des personnages principaux est totalement aberrante) et un montage chaotique n'arrivent jamais à transcender les jolies scènes de combat, plutôt courtes d’ailleurs. Comme souvent, il y a pas mal de comédie avec des acteurs choisis pour dérider le spectateur, exagérant leurs expressions faciales de manière à parfaitement qualifier le personnage (comme le méchant chef de guerre, à l’immuable sourire cruel) - les doubleurs français, sans doute consternés par le niveau des dialogues, semble s'être donnés le mot pour sombrer dans un ridicule assumé. On n’avait plus l’habitude de voir pendant plus de la moitié du film un Jet Li facétieux et rieur, au point d’y perdre son capital crédibilité. Le mélange des genres est une constante dans les films asiatiques, mais il repose sur un équilibre délicat pour le spectateur occidental et j’avoue qu’il a très vite été rompu en ce qui me concerne. On en arrive en outre à être frustré au moment des affrontements, souvent stimulants mais pas toujours bien découpés, et plombés qui plus est par des accélérés inutiles ainsi qu’un trop grand recours aux câbles – cela dit, ne faisons pas la fine bouche car ça reste le point fort du film. Soulignons toutefois que la violence semble expurgée (beaucoup d’actes sanglants sont cantonnés au hors champ, notamment pour les exécutions sommaires).
On sourit parfois, et il arrive qu'on soit vraiment sidéré par la performance technique de certains combats, mais on s'attendait à mieux. Et plus.
Le film a été visionné sur une belle édition collector (dans un somptueux digipack avec une image restaurée tout à fait acceptable. La VF DTS ne casse pas des briques mais se permet parfois des petits accès du côté des surround qui surprennent.
Ma note (sur 5) : |
2,9 |
Titre original |
Tai ji zhang san feng |
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Mise en scène |
Yuen Woo-Ping |
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Genre |
Arts martiaux |
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Production |
Miramax, Golden Harvest & Eastern Production 1993 |
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Date de sortie France |
23 janvier 2002 |
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Scénario |
Kim Yip Kwong |
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Distribution |
Jet Li, Michelle Yeoh & Chin Siu-Hou |
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Durée |
95 min |
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Musique |
Stephen Edwards & Wu Wai Lap |
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Support |
DVD Metropolitan 2002 zone 2 |
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Image |
1.85:1 ; 16/9 |
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Son |
VF DTS 5.1 |
Synopsis : Élevés depuis leur plus tendre enfance dans un temple Shaolin, Tianbiao et Jianbao sont deux amis que rien ne sépare. Un jour, ils sont renvoyés pour avoir enfreint les préceptes bouddhistes et les règles rigoureuses de la pratique des arts martiaux durant un combat. Contraints de mendier pour survivre, les deux moines partent à la découverte du monde mais ne tardent pas à prendre des chemins bien différents.
Tandis que Junbao se prend d'amitié pour un groupe de marginaux révoltés contre le gouvernement, Tianbao va, lui, s'enrôler dans l'armée régulière. A mesure que le temps passe, la confrontation entre les deux amis devient inévitable.