Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.
3/5
Bon ou pas, ce film a au moins le mérite de remettre au goût du jour l’œuvre de Franquin, le génial créateur du duo Spirou & Fantasio avec leurs aventures à la lisière de la SF et du fantastique (c’est d’ailleurs au cours de l’une d’elles que les lecteurs découvriront le Marsupilami, avant que la sympathique créature n’ait droit à sa propre série), mais aussi le père de Gaston Lagaffe comme l’auteur du troublant mais très réussi Idées noires. Artiste phare des plus grandes heures de la BD franco-belge, il a bercé mon enfance avec ses albums toujours réussis, la précision avec laquelle il dessinait des véhicules existants ou futuristes, la truculence des dialogues entre ses personnages hauts en couleurs.
Que Chabat soit à la tête du projet d’adaptation du Marsupilami tombait sous le sens, même si j’aurais largement préféré celle d’une aventure de Spirou et Fantasio. La manière dont il a digéré le talent de Goscinny pour réaliser ce qui reste – et de loin – la meilleure adaptation d’Astérix laissait penser qu’il avait la carrure pour continuer sur cette lancée, son style d’humour se mariant à merveille avec l’écriture typique de la BD.
Le résultat est un peu déroutant, l’hybridation ne parvenant pas cette fois à s’harmoniser totalement, d’autant que le choix du personnage destinait clairement le film à un jeune public. Ca démarre en outre un peu faiblement, avec une mise en place longuette et peu convaincante. La suite est plus sympathique, et les clins d’œil succèdent à quelques morceaux de bravoure pour culminer avec un numéro hallucinant de Lambert Wilson. La fin, cependant, peine à se conclure. On n’oubliera pas ce générique où Alain Chabat remercie tout le monde et surtout les spectateurs, une manière agréable d’entretenir une relation privilégiée avec ceux qui se sont déplacés pour voir son film. Il y a une grande sincérité dans sa démarche qui, associée avec cet humour bon enfant et un discours qui évite les pièges de la naïveté, permet de faire passer les points faibles et de rire de bon cœur. En outre, le Marsu est vraiment choupi-trognon, très bien animé (on sent que la volonté de ne pas le faire s'intégrer parfaitement aux décors est volontaire) et la musique de Bruno Coulais est étonnamment dynamique.
Alors oui, c’est nettement moins fendard que Mission : Cléopâtre mais ça reste un spectacle familial honnête et souvent drôle, deux qualités assez rares pour être signalées.
Sur la piste du Marsupilami
Mise en scène |
Alain Chabat |
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Genre |
Comédie familiale |
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Production |
Pathé |
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Date de sortie France |
04 avril 2012 |
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Scénario |
Alain Chabat & Jérémy Doner d’après l’œuvre de André Franquin |
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Distribution |
Jamel Debbouze, Alain Chabat, Fred Testot & Lambert Wilson |
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Durée |
105 min |
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Musique |
Bruno Coulais |
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Support |
HDDC |
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Image |
1.85 : 1 ; 16/9 |
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Son |
VF DTS 5.1 |
Synopsis : Quand Dan Geraldo, reporter en quête de scoop, arrive en Palombie, il ne se doute pas qu’il va faire la plus incroyable des découvertes… Avec Pablito, guide local plein de ressources, ils vont aller de surprise en surprise au cours d’une aventure trépidante et surtout révéler une nouvelle extraordinaire : le Marsupilami, animal mythique et facétieux, existe vraiment !!!