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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Ciné-Club d’août 2013 : les Enfants du silence

Le DVD avait une dizaine d'années, le master en trahissait encore plus.

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Ce film qui a fait sa sensation dans les années 80 doit énormément à Marlee Matlin qui, sans prononcer un seul véritable mot, parvient à exprimer énormément de souffrance contenue et de passion débridée. A ses côtés, le pourtant toujours impeccable William Hurt semble ne pas se donner autant de mal avec des expressions figées et un jeu un peu artificiel. A eux deux, ils emplissent le métrage, les autres personnages faisant de la figuration dans ce récit assez intense d'un amour chaotique entre un prof de diction aux méthodes peu académiques (mais performantes, parvenant à faire parler tous les élèves sourds-muets auxquels il enseigne - sauf un) et une jeune employée de l'établissement, remarquable par son caractère farouche et son intelligence, mais refusant systématiquement d'employer le langage oral. Comme la plupart des dialogues se font avec des signes, la mise en scène a choisi de nous les faire répéter oralement par l'un des interlocuteurs non muets (souvent William Hurt donc), un peu comme quand un acteur reçoit un coup de téléphone et répète ce qu'il entend. Certes, ça nous permet de comprendre le contenu de la discussion, mais ça interfère avec la volonté de coller à la réalité de la situation et ça finit par agacer ; pourquoi ne pas employer de sous-titres à certains moments ?

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En dehors de cela, la musique sirupeuse est entrecoupée de quelques morceaux disco enjoués et le film s'achève dans un compromis lancinant où l'un des protagonistes finit par comprendre qu'il ne peut pas imposer éternellement sa vision d'un monde utopique en faisant abstraction des souffrances passées de chacun. Dans cette captivante réflexion sur l'éducation, le film semble hésiter à prendre nettement parti entre le processus d'intégration à une société (par l'enseignement) et l'imposition des codes sociaux niant l'individu (modelage, formatage, embrigadement).

 

 

Ma note (sur 5) :

3

 


 

 les-Enfants-du-silence-01.jpg

Titre original

Children of a lesser God 

Mise en scène 

Randa Haines

Date de sortie France 

18 mars 1987

Scénario 

Hesper Anderson & James Carrington d’après l’œuvre de Mark Medoff 

Distribution 

Marlee Matlin, William Hurt & Piper Laurie

Musique

Michael Convertino

Photographie

John Seale

Support & durée

DVD Paramount (2002) zone 2 ; 1.78 :1 ; 4/3 / 118 min

 

 

Synopsis : James Leed est un novateur dans sa profession. Il est professeur pour enfants sourds et ne fait preuve d'aucune compassion. Il pense et parle librement, aborde tous les sujets tabous et obtient des résultats qui surprennent ses collègues et supérieurs hiérarchiques qui l'estiment et l'admirent. L'arrivée de Sarah, née complétement sourde, va représenter un défi pour le jeune professeur. Vite amoureux d'elle, il va découvrir une femme qui refuse tout compromis.

 

 

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